Dans ce travail, nous nous sommes intéressés à la problématique clinique de la nécrose cutanée d’origine ischémique, qui peut compliquer et compromettre sévèrement le pronostic d’une chirurgie reconstructrice impliquant la réalisation d’un lambeau cutané, ou s’observer dans le cadre plus large de l’ischémie critique de membre. La question posée concerne l’intérêt d’un traitement par oestradiol dans ce contexte, car de nombreux travaux ont révélés un rôle bénéfique majeur de l’oestradiol dans la cicatrisation cutanée [1, 2], mais surtout dans la prévention des lésions tissulaires d’origine ischémique, notamment au niveau cérébral [3, 4], myocardique [5, 6] et dans l’ischémie de membre [7, 8]. Les travaux préalablement effectués dans mon laboratoire d’accueil ont permis de développer et valider un modèle murin de lambeau cutané. Ce modèle a permis de démontrer que l’oestradiol a une action préventive sur l’apparition de la nécrose du lambeau chez la souris femelle, en rapport avec une amélioration de la survie cutanée et une protection du réseau vasculaire favorisant une reperfusion plus précoce du lambeau [9]. Le but de cette année de Master était de poursuivre ces travaux dans 3 directions : chez la souris femelle, par l’étude des mécanismes d’action de l’oestradiol aux niveaux cellulaire et moléculaire, et par l’observation des effets de l’oestradiol après déprivation hormonale prolongée ; et, chez la souris mâle, par l’évaluation de l’effet des hormones sexuelles dans le cadre de l’ischémie cutanée.
Intervenant : N. BRICOUT