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Communications de SALOMON L
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La robotique peut se voir comme la suite logique de l’implantation des nouvelles technologies dans le bloc opératoire : après la cœlioscopie qui a connu son essor par la vidéo, la robotique entre dans la vie des chirurgiens et apporte par la miniaturisation et la télé chirurgie de nouvelles perspectives thérapeutiques. Cette technologie unique pour l’instant permet d’un point de vue pragmatique de bénéficier des avantages de la chirurgie mini invasive qu’est la cœlioscopie en rajoutant la capacité par des télémanipulateurs de ‘remettre’ les mains du chirurgien au contact des organes à opérer. Après avoir été pionnier dans la cœliochirurgie, notre service connaît le développement de la robotique dans le domaine de l’urologie depuis 11 ans avec récemment plus de 1000 procédures réalisées pour le cancer de la prostate. Cette technologie apporte pour les patients la réduction de la durée d’hospitalisation, des complications et des pertes sanguines. Elle apporte aussi la possibilité de réaliser une chirurgie plus précise permettant de mieux respecter les nerfs de l’érection et le sphincter. Il ne faut pas réduire l’utilisation de la robotique à seule prostatectomie radicale. La robotique s’applique aussi à la néphrectomie partielle, au prélèvement de rein dans le cadre du don d’organe, à la cure de prolapsus, à la cystectomie ou à la cure de la jonction pyélo-urétérale. Toute innovation a un prix et il est vrai nous payons le prix fort face à un monopole d’une seule compagnie possédant et commercialisant cette technique. Le cout d’un robot auquel se rajoute les prix de consommables et de la maintenance pousse à favoriser des centres hyperspécialisés ayant cet outil. Il est probable que dans un avenir proche des concurrents puissent démocratiser cet outil avec des couts moindres. La robotique apparaît comme un outil nécessaire et fondamental pour l’activité des urologues d’aujourd’hui et de demain non seulement pour l’onco-urologie mais aussi pour le reste de l’activité cœlioscopique.
Intervenant :François Rozet
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Il y a 34 ans, Walsh développait la prostatectomie totale rétro-pubienne. L’essor de la prostatectomie totale a bénéficié d’un concours de circonstances avec la découverte du PSA en 1979 et le développement des biopsies endo-rectales de la prostate écho-guidées et systématisées à partir de 1989. Ces avancées ont permis une meilleure prise en charge du cancer de la prostate (CaP), en particulier pour les formes localisées.
La prostatectomie totale (PT) est le premier et le seul traitement curatif qui a montré son efficacité par rapport à la surveillance. Les meilleurs candidats à la PT sont les hommes de moins de 65 ans, présentant une tumeur de risque intermédiaire ou élevé. La PT améliore le contrôle local en diminuant le risque de complications locales (rétention, compression urétérale…) de plus de 30%. Les hommes de plus de 65 ans avec une longue espérance de vie bénéficient également de la chirurgie en voyant leur risque métastatique diminuer. L’enjeu de la PT est centré sur l’équilibre à trouver entre le contrôle carcinologique et les résultats fonctionnels : l’adéquation entre un patient, une tumeur et un geste chirurgical.
La chirurgie a l’avantage de fournir des facteurs pronostiques essentiels avec les données anatomopathologiques de la pièce opératoire (score de Gleason, stade pathologique, statut des marges d’exérèse et du curage ganglionnaire) et permet une surveillance simplifiée et fiable avec le dosage du PSA, indosable après chirurgie, puisqu’aucune récidive clinique ou radiologique n’a été constatée sans augmentation du taux de PSA.
La connaissance de l’histoire naturelle du CaP a modifié les indications de la PT. Dans les années 1990, la chirurgie s’adressait aux tumeurs intra-prostatiques correspondant aux tumeurs à faible risque de D’Amico. La surveillance active, les autres traitements physiques du CaP puis les résultats des études PIVOT, SPCG-4, PROTECT et le développement de l’IRM prostatique ont conduit à une migration des indications de la PT vers les tumeurs de risque intermédiaire et les tumeurs de risque élevé.
Ce changement dans les indications de la PT vers des tumeurs plus agressives conduit à la nécessité de réaliser plus de traitements secondaires. Aucun traitement chirurgical combiné de référence où la PT est le primo-traitement n’a encore été clairement défini. Dans la prise en charge cancérologique de toutes les tumeurs solides localisées à un organe, la chirurgie est le premier geste thérapeutique effectué. Il peut être suivi ou précédé d’un traitement par chimiothérapie ou radiothérapie, dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire. Et souvent, la chirurgie est le seul traitement effectué. La question n’est plus « pourquoi faire une prostatectomie totale ? », mais « que faire après ? » c’est-à-dire comment s’intègre la PT dans une stratégie globale et multimodale de prise en charge? Inversement, se pose la question du traitement local dans les tumeurs métastatiques et la place de la chirurgie dans cette prise en charge reste à définir.
L’enjeu de la chirurgie du CaP où la PT resterait la pierre angulaire de ces traitements combinés se situe dans une prise en charge optimalisée des tumeurs au sein d’un panel de thérapeutiques en s’appuyant sur des essais cliniques dans lesquels les urologues doivent être les acteurs principaux.
Commentateur : François Rozet (Institut Montsouris)
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