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But de l'étude : Le traitement chirurgical des tumeurs bénignes de l'estomac consiste en une exérèse complète de la lésion (sans rupture tumorale) avec des marges de résection saines. Le but de cette étude était d' étudier la faisabilité et les résultats de l'approche laparoscopique de ces lésions. Matériel et méthodes : Cette étude rétrospective multicentrique (20 centres) a porté sur 65 patients opérés sous laparoscopie d'une tumeur conjonctive bénigne de l'estomac. Il s'agissait de 31 hommes, 34 femmes d'âge moyen de 57 ans (ext :23-85 ans). Cinquante six patients étaient symptomatiques alors que dans 9 cas, la lésion était de découverte fortuite (6 fois lors d'une fibroscopie, 3 fois lors d'une intervention chirurgicale). La tumeur siégeait au niveau du cardia dans 3 cas, au niveau de la petite courbure dans 8 cas, sur la grosse tubérosité dans 9 cas, à la partie moyenne de l'estomac dans 29 cas et sur l'antre dans 16 cas. Vingt trois tumeurs étaient développées sur la face postérieure de l'estomac. La taille moyenne de la tumeur était de 3,8 cm (ext :1,5-10 cm). Résultats : L'intervention a été menée sous laparoscopie exclusivechez 52 patients avec soit excision à la demande puis suture manuelle ou mécanique de l'estomac, soit excision à estomac fermé par application de pinces endoGIA. Elle a nécessité une mini-laparotomie dans 2 cas pour gastrectomie coelio-assistée et a été convertie en laparotomie dans 11 cas en raison de difficultés de repérage de la lésion (n=5), de difficultés techniques (n=4) ou par sécurité (n=2). L'intervention a duré en moyenne 108 min (ext :45-220). Il n'y a eu aucune mortalité postopératoire. Deux patients ont dû être réopérés pour hémorragie sur la tranche de suture gastrique. La durée moyenne de séjour postopératoire a été de 6,5 jours (ext :2-15). A distance, un patient a eu une récidive ayant justifié une exérèse laparoscopique itérative. L'examen histologique définitif a trouvé 23 tumeurs stromales, 15 léiomyomes, 12 schwannomes et 15 tumeurs diverses. Conclusion : Les tumeurs conjonctives bénignes de l'estomac peuvent être habituellement traités par une exérèse gastrique laparoscopique atypique avec d'excellents résultats. La localisation de la lésion (face postérieure, petite courbure) ou sa taille (petite ou très grande) peuvent cependant rendre difficiles le repérage et/ou l'exérèse de cette tumeur par laparoscopie.
Bypass gastrique laparoscopique pour obésité morbide. Expérience des 100 premiers patients
Le bypass gastrique a montré son efficacité dans le traitement de l’obésité morbide, permettant une perte de poids importante et une correction des comorbidités associées. Il s’agit cependant d’une intervention réputée difficile sous laparoscopie. Nous rapportons notre expérience des 100 premiers patients opérés selon cette technique. Sur une période de 3 ans, 100 patients souffrant d’obésité morbide ont été opérés d’un bypass gastrique sous laparoscopie. Il s’agissait de 24 H et 76 F, d’un âge moyen de 40 ans (18-68). Le poids moyen était de 135 kg (88-223) avec un BMI moyen de 49,3 (32-92). L’excès de poids moyen était de 79 kgs. Une ou plusieurs comorbidités étaient trouvées chez 86 patients : Il s’agissait de problèmes rhumatologiques dans 56 cas, d’un syndrome d’apnée du sommeil dans 54 cas, d’une HTA dans 50 cas, d’un diabète dans 39 cas, d’une dyslipidémie dans 36 cas, divers dans 30 cas. Vingt et un patients avaient déjà été opérés au moins une fois pour chirurgie bariatrique (16 gastroplasties par anneau, 5 gastroplasties verticales calibrées). L’intervention menée avec 7 trocarts a compris la réalisation d’une anse en Y de 100 ou 150 cms, la partition de l’estomac par agrafage linéaire mécanique puis la réalisation d’une anastomose gastrojéjunale mécanique (89 fois) ou manuelle (11 fois). Une cholécystectomie a été réalisée dans le même temps chez 26 patients. Deux patients ont nécessité une conversion en laparotomie pour difficultés techniques (2%). La durée opératoire moyenne a été de 207 mn (120-540) passant de 240 mn pour les 50 premiers à 180 mn pour les 50 derniers. Quinze patients ont présenté des complications post-opératoires (9 chez les 50 premiers patients, 6 ensuite) : occlusions postopératoires (n=4), hémorragie digestive (n=3), hémorragie intra-abdominale (n=2), fistules anastomotiques (n=4), divers (n=2). Neuf patients ont été réopérés (7 parmi les 50 premiers patients, 2 ensuite). Un patient est décédé à J6 d’une péritonite par fuite au niveau de la ligne d’agrafes sur l’estomac distal. A distance, 3 patients ont développé une sténose anastomotique traitée par dilatation endoscopique. Le suivi pondéral montre une perte de poids de 25 Kg à 3 mois, 36 kg à 6 mois, 46 kgs à 1 an, 56 kgs à 2 ans. Le pourcentage de perte de l’excès de poids est respectivement de 32%, 45%, 56%, 66% avec un BMI moyen atteignant 35 à la 2ème année. Le syndrome d’apnée du sommeil, l’HTA et le diabète sont guéris ou améliorés chez plus de 90% des patients. Le bypass gastrique est réalisable sous laparoscopie. La perte de poids qu’il induit permet une amélioration considérable des comorbidités en rapport avec la surcharge pondérale, faisant de cette opération un « gold standard » en chirurgie bariatrique. Il s’agit cependant d’une intervention complexe avec une courbe d’apprentissage difficile et dangereuse.
Le gastric bypass avec anse en Y a été proposé dès la fin des années 60 pour le traitement de l’obésité sévère. Il a connu depuis cette date de nombreuses amélioration (partition-section de l’estomac, réalisation d’une anse en Y, approche laparoscopique), expliquant l’engouement des chirurgiens bariatriques et des patients pour cette intervention, longtemps considérée comme le gold standard de la chirurgie de l’obésité. Cette intervention en effet permet une perte de poids importante, d’environ 35-40% du poids initial en 12-18 mois, perte de poids qui se stabilise à 25% à 10-15 ans. Ce résultat pondéral s’accompagne d’une rémission/amélioration des comorbidités (diabète, apnée du sommeil, dyslipidémie, hypertension artérielle) chez près de 9 patients sur 10 et d’une amélioration de importante de la qualité de vie, sans contraintes alimentaires sévères. Le montage chirurgical expose malgré tout les patients à certaines complications à distance : Complications chirurgicales et notamment occlusions du grêle dont le risque doit être réduit par une technique parfaite et complications médicales à type de carences justifiant la prise de vitamines tout au long de la vie. Intervenant : François Pattou (Lille)