Le traitement de l’instabilité antérieure chronique par l’intervention de transfert de la coracoïde selon la technique de Latarjet 1954 (1954) a été plus récemment (2003) décrite sous arthroscopie. La Société Française d’Arthroscopie nous a demandé de diriger en 2015 un Symposium incluant 10 opérateurs internationaux afin de comparer les résultats de ces deux techniques. Les complications, les résultats fonctionnels, cliniques, radiologiques, scannographiques permettant d’analyser le positionnement et l’évolution de la butée (fusion, lyse) ont été étudiés sur plusieurs séries multicentriques. Sur une série comparative de 390 cas opérés sur une période de 2 ans, les résultats fonctionnels cliniques et au scanner sont bons et superposables. A souligner la fiabilité du scanner post opératoire par rapport à la radiographie.
Concernant le Latarjet sous arthroscopie, l’étude de la courbe d’apprentissage sur les 125 premiers cas (25 cas pour 5 centres) a retrouvé 8% d’hématome, 6% de récidive et 0,8% de complication neurologique. Les difficultés chirurgicales ont été identifiées sur une étude prospective de 151 cas: essentiellement les difficultés de passage du sous-scapulaire et de visualisation. Sur une série rétrospective de 1555 cas, nous avons identifié 3,7% de reprise chirurgicale, 2% de récidive, 1% de fracture de butée, 0,6% d’infection et 0,2% de complications neurologiques.
En conclusion, dans des mains expertes, le Latarjet à ciel ouvert et sous arthroscopie apporte de bons résultats et un faible taux de complications.
Commentateur : Jean-François KEMPF (Strasbourg)