Les carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives supérieures de stade précoce (T1T2N0) comportent une survie de l’ordre de 80 à 90%, mais l’évidement ganglionnaire cervical prophylactique reste le standard thérapeutique, avec un risque de séquelles fonctionnelles et esthétiques importantes. La technique du ganglion sentinelle a été particulièrement étudiée dans les carcinomes épidermoïdes de la cavité orale, avec un taux élevé d’identification du ganglion sentinelle, une excellente valeur prédictive négative et une sensibilité dépassant 85%. En l’absence d’étude ayant un niveau de preuve élevé, cette technique est réservée pour l’instant aux centres ayant acquis une expertise. Cette technique reste expérimentale pour les autres localisations des VADS, avec peu de données publiées. D’autres traceurs, et en particulier le vert d’indocyanine, sont en cours d’évaluation, de même que des traceurs hybrides radio-fluorescents. En ce qui concerne les cancers de la thyroïde, il s’agit d’une technique difficile, compte-tenu de la petite taille des ganglions du compartiment central, et les données de la littérature sont discordantes. En effet, le taux de faux négatifs varie selon les études (rétrospectives) entre 0 et 39%. Il n’existe aucune donnée quant aux résultats oncologiques ou quant à une réduction de la morbidité par cette technique. En conclusion, la technique du ganglion sentinelle est prometteuse pour diminuer la morbidité des évidements ganglionnaires cervicaux pour les cancers de la cavité orale cT1T2N0. Sa place reste à déterminer pour les autres localisations des VADS et pour les cancers de la thyroïde.