Le traitement chirurgical par approche directe des anévrysmes de l’aorte nécessite un clampage aortique. Pour les anévrysmes thoraco-abdominaux celui-ci est thoracique : il entraîne une ischémie rénale, digestive et parfois une ischémie médullaire. L’ischémie digestive est responsable d’un retentissement général lié au syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS). Notre hypothèse est celle d’une atteinte pulmonaire liée à cette ischémie reperfusion mésentérique. Elle est en lien avec les complications de la chirurgie ouverte des anévrysmes thoraco-abdominaux comprenant une mortalité de 5 à 15% et des complications pulmonaires dans 60% des cas. Pour démonstration, un clampage de 30 minutes de l’aorte supra-cœliaque chez le rat, entraîne le décès dans 100% des cas dans un contexte de SIRS (TNF, IL1, IL6). Plusieurs méthodes de protection d’organes doivent être mises en oeuvre: repérage des artères à destinée médullaire, pontages séparés sur les artères viscérales, clampages séquentiels, perfusion artérielle distale au clampage aortique par voie fémorale (CEC d’assistance), refroidissement général ou d’organes. En conclusion, le traitement chirurgical moderne des anévrysmes thoraco-abdominaux ne se résume pas à la possibilité ou non d’un traitement endovasculaire mais doit faire l’objet d’une approche réfléchie pour diminuer les conséquences du clampage aortique et permettre de bons résultats à long terme.