Évolution des techniques chirurgicales dans les scolioses à début précoce
Le terme scoliose à début précoce comporte des déformations d’étiologies diverses (idiopathiques, neuromusculaires, dystrophiques, malformatives etc.) survenant avant l’âge de 5 ans et menaçant par leur évolution et leur sévérité le développement pulmonaire avec un risque d’insuffisance respiratoire précoce et potentiellement fatal.
Les objectifs de leur traitement comportent la correction initiale de la déformation et son maintien au cours de la période de croissance, une croissance physiologique du rachis et des poumons et finalement une diminution du taux élevé de complications associé à ce type d’interventions.
Les fusions définitives précoces ayant été abandonnées à cause de leur effet néfaste sur la croissance et la fonction respiratoire, on peut diviser les traitements en deux groupes :
-les interventions de modulation de croissance telles que les hémiépiphysiodèses ou les agrafages antérieurs de la convexité ainsi que les montages coulissants avec fusion de l’apex de la courbure (Luque Trolley, Shilla). Elles utilisent la force de croissance pour obtenir la correction ;
-les interventions exerçant une force de distraction postérieure, soit directement sur le rachis, soit sur la cage thoracique. Les implants sont soit mécaniques (tiges de croissance simple ou double, VEPTR), nécessitant des interventions répétées pour l’élongation, soit comme les dernières générations pourvus d’un mécanisme de distraction magnétique permettant l’élongation en consultation ou autodistractants, utilisant alors les mouvements propres du patient et la traction axiale pour l’élongation.
Ces nouvelles générations d’implants permettent de diminuer le nombre d’interventions par patient et le taux d’infections lié aux ré interventions. Ils ne mettent cependant pas à l’abri de défaillances mécaniques et la loi du rendement décroissant s’y applique aussi, quoiqu’en moindre mesure qu’avec les tiges de croissance mécaniques. Le gain sur la fonction respiratoire est plus difficile à évaluer, l’expansion du volume thoracique ne se traduisant pas systématiquement par une amélioration de la fonction respiratoire, notamment en raison de la diminution de la compliance de la cage thoracique