Innover en chirurgie est un processus complexe qui nécessite plusieurs ingrédients qui sont autant de défis que doit surmonter le jeune chirurgien : la connaissance, les connaissances, le temps et le financement. La connaissance est l’élément le plus important puisque pour pouvoir innover il convient au préalable de connaître l’existant. J’ajouterai qu’il est également très utile de connaître ce qui a été tenté sans avoir abouti et ce qui a échoué, ainsi que les raisons de cet échec. A l’instar des neurones, la connaissance a besoin de réseau pour se développer. Rencontrer les bonnes personnes au bon moment aidera le jeune chirurgien à chaque étape du développement de son innovation pour la faire passer du stade de l’idée à celui de produit fini. Le temps, ensuite, est une ressource précieuse. Aujourd’hui, aller au bout de son idée et créer sa start-up implique souvent de mettre entre parenthèses l’exercice de la chirurgie et c’est peut-être ce simple élément qui empêche nos jeunes confrères d’envisager une telle aventure.
Encourager l’innovation auprès des jeunes chirurgiens implique de trouver des solutions faisant face à ces défis simultanément et de créer un écosystème favorable à l’innovation.
Les universités doivent devenir le pivot de l’innovation. Elles sont déjà les lieux où se concentrent les savoirs et les compétences, elles doivent pouvoir aider efficacement un jeune chirurgien qui a une idée et lui mettre à disposition les moyens techniques, humains et financiers pour lui permettre de développer cette idée tout en continuant à exercer son métier de chirurgien.
Sur un plan transversal, il faut pouvoir fédérer tous les acteurs de l’innovation chirurgicale en une entité reconnue qui pourrait devenir l’interlocuteur privilégié des jeunes chirurgiens à tous les stades de leur avancée, des pouvoirs publics et de l’industrie et mettre en relation ces différents acteurs. L’Académie de Chirurgie serait légitime dans ce rôle