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Séance du mercredi 20 novembre 2002
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SEANCE COMMUNE AVEC LA SOCIETE DE PATHOLOGIE INFECTIEUSE DE LANGUE FRANCAISE 15h00-17h00 - Les Cordeliers Modérateur : Jean-Louis VILDE
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Les infections sur prothèses osseuses et articulaires.
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BERNARD L (Garches)
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Résumé Les accidents d’exposition au sang sont particulièrement fréquents au bloc opératoire. Les chirurgiens sont de loin les professionnels de santé les plus touchés. Ces accidents consistent en contacts cun anéo muqueux et en piqûres. On estime qu’un accident percutané survient dans 1.7 à 6.9 % des interventions chirurgicales. La plupart de ces expositions sont à faible risque de transmission virale car il s’agit soit de simple contact sans effraction soit de piqûre avec des aiguilles pleines à travers une ou deux paires de gants. La plupart des expositions cutanées surviennent en fin d’intervention lors de la phase de suture des plans profonds ou superficiels. La chirurgie vasculaire est la spécialité la plus à risque. Le risque de transmission d’un virus lors de ces accidents peut se faire dans le sens du patient vers l’opérateur (risque de 0.3 % pour le VIH après une piqûre et de 1 % pour le VHC) soit dans le sens du chirurgien vers le patient. Dans le sens soignant-soigné, le risque de transmission du virus de l’hépatite B est particulièrement documenté. La prévention de ces accidents repose sur la vaccination généralisée contre l’hép atite B, et l’application de nombreuses mesures pratiques au bloc : organisation et coordination des équipes, information du personnel, utilisation de dispositifs à moindre risque de piqûre : agrafes, conteneurs, aiguille à bout mousse pour les sutures des fascias et aponévroses, port d’une double paire de gants, etc… En cas d’accident à risque élevé de transmission du VIH, une chimioprophylaxie antirétrovirale peut être indiquée.
Abstract The frequency of exposures to blood in the operating room is particularly high. Among health care workers, surgeons are the most concerned. Exposures consist usually in needlesticks and mucocutaneous contacts. Accidental percutaneous exposures occur during 1.7 to 6.9% of procedures. Most of them are at a low risk of viral transmission because they are either a simple contact with blood either a needlestick with a suture needle through a glove. Most of percutaneous needlesticks occur at the end of the procedure, while suturing. Vascular surgery has the highest rate of injury. The risk of viral transmission during an injury can concern the surgeon from the patient or the patient from the surgeon. The risk of HBV transmission from a surgeon to a patient has been particularly documented. The strategies of prevention include hepatitis B vaccination and changes in surgical techniques and equipment in order to improve barriers such as the use of sharp containers for devices, doublegloving, etc. In case of risk of HIV transmission post-exposure prophylaxis is indicated.
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Résumé Les infections liées au geste chirurgical (1/4 des infections nosocomiales) sont une cause importante de morbidité et augmentent la mortalité postopératoire. Intégrée dans le respect des mesures élémentaires d’hygiène et les bonnes pratiques chirurgicales, l’antibioprophylaxie est un des outils essentiels de la réduction de ce risque infectieux. De plus, l’antibioprophylaxie chirurgicale représente environ 1/3 des prescriptions d’antibiotiques à l’hôpital. Ses modalités (choix des molécules, administration…) font l’objet de recommandations validées, mais sa réalisation reste imparfaite (recommandations pour la pratique de l’antibioprophylaxie en chirurgie. 1999). Matériel et méthode : Etude 1 : évaluation (audit de pratiques) de l’application de l’antibioprophylaxie chirurgicale et de l’impact des recommandations sur ces dernières : 3 audits ont été réalisés à 4 ans d’intervalle (1994, 1998 et 2002), afin d’apprécier l’évolution de l’application des recommandations et indirectement, l’impact des référentiels. Etude 2 : évaluation des kits d’antibioprophylaxie par une étude prospective, comparative, monocentrique en 2 groupes : patients exposés versus patients non exposés. Les kits, nominatifs, contenaient les antibiotiques recommandés aux doses prévues par les recommandations accompagnés d’un « mode d’emploi » pour chaque intervention. Résultats : Etude 1 : notre travail montre une augmentation significative du nombre de prescriptions d’antibioprophylaxie entre 1994 et 2002 (23 %) Après une augmentation transitoire de 1994 à 1998 , la conformité avec les recommandations dans l’indication de prescription de l’antibioprophylaxie diminue de 7 % entre 1998 et 2002. On note cependant une amélioration globale de l’application des recommandations. Les points faibles persistants concernent en 2002 le choix de la molécule (25% d’erreur), la durée de prescription (19 % de prescriptions anormalement prolongées) et le timing d’administration (31% d’erreur) Etude 2 : les kits d’antibioprophylaxie ont permis une meilleure conformité des pratiques par rapport aux recommandations. Les modalités de réalisation de l’antibioprophylaxie se sont avérées conformes en tous points par rapport au référentiel pour 82 % des patients exposés, versus 41 % des non exposés. Choix de la molécule, timing d’administration et durée de prescription ont été les paramètres particulièrement bien corrigés par la technique. Conclusion : La diffusion des référentiels s’avère dans notre étude indispensable pour l’amélioration de la prescription, mais insuffisante. La délivrance nominative journalière des antibioprophylaxies chirurgicales sous la forme de kits d’antibioprophylaxie a permis d’optimiser le respect des recommandations, en corrigeant de manière importante les limites persistantes identifiées par les audits de pratiques. La maîtrise des prescriptions d’antibiotiques étant un objectif impératif en termes de santé individuelle pour le patient et de santé publique pour la collectivité, ce changement des habitudes des équipes s’inscrit dans une politique d’amélioration de la prescription (meilleure efficacité au moindre coût)
Abstract Infections related to surgical procedures (1/4 of nosocomial infections) are a major cause of morbidity and increase post-surgical mortality rates. Antibiotic prophylaxis, in conjunction with elementary hygiene and good surgical practice, is one of the essential tools for reducing infection risk. Moreover, surgical antibiotic prophylaxis represents approximately one third of antibiotic prescriptions in the hospital setting. Its modalities (choice of compound, mode of administration…) are specified in validated recommendations, but implementation remains unsatisfactory (Recommendations for Antibiotic Prophylaxis in Surgery 1999). Materials and method: Study N° 1: evaluation (practice audit) of surgical antibiotic prophylaxis and impact of recommendations: 3 audits were conducted at 4-year intervals (1994, 1998 et 2002) to assess trends in implementation of recommendations and indirectly the impact of guidelines. Study N°2: evaluation of antibiotic prophylaxis kits via a prospective, comparative, single-centre study between 2 groups: exposed versus non-exposed patients. The kits were nominative and contained the recommended antibiotics at the recommended dose accompanied by « instructions for use » for each type of surgical procedure. Results: Study N°1: our work showed a significant increase in the number of antibiotic prophylaxis prescriptions between 1994 and 2002 (23 %). After a transient increase form 1994 to 1998, conformity with recommendations for the indication of antibiotic prophylaxis prescription decreased by 7 % between 1998 and 2002. However an overall improvement in implementation of recommendations was observed. Persisting weak points in 2002 include choice of compound (25% error), duration of prescription (19 % abnormally extended prescriptions) and timing of administration (31% error). Study N° 2: antibiotic prophylaxis kits resulted in improved conformity of practice with recommendations. Implementation of antibiotic prophylaxis was found to be completely in line with the guidelines for 82% of exposed versus 41% of non-exposed patients. Choice of compound, timing of administration and duration of prescription were particularly well corrected by this technique. Conclusion: In our study, dissemination of guidelines proved essential but insufficient to improve prescription. Daily nominative delivery of surgical antibiotic prophylaxis in the form of antibiotic prophylaxis kits led to optimization of compliance with recommendations by largely correcting the persistent shortcomings revealed by our audit. Since limiting antibiotic prescription is a primary objective both in terms of individual patient and public health for the community, such a change in the habits of hospital teams is in line with a prescription improvement policies (improved effectiveness at less cost).
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Résumé L'infection du site opératoire (ISO) reste un problème sérieux de santé publique. La morbidité de ces infections, en particulier en chirurgie orthopédique et cardiovasculaire, est parfois considérable et génératrice de séquelles. Les progrès de l'hygiène hospitalière et l'antibioprophylaxie ont réduit l'incidence de ces complications, mais des progrès restent à faire. Une des voies de recherche est la relation entre colonisation préopératoire par des bactéries pathogènes et infection postopératoire. De nombreuses données semblent montrer que les malades s'infectent dans la majorité des cas avec leurs propres bactéries. La relation entre portage nasal de staphylocoque doré, qui reste un des pathogènes les plus fréquents, et infection postopératoire au même germe a été particulièrement étudiée. Elle paraît hautement vraisemblable. On peut dès lors espérer que l'éradication de la colonisation de certains sites permettra de réduire l'incidence des ISO. Les résultats des études randomisées évaluant l'effet de la Mupirocine, puissant agent anti-staphylococcique local, montrent cependant des résultats discordants.
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Résumé La France fait partie des pays les plus grands utilisateurs d’antibiotiques en pratique médicale. Le corollaire est une situation des plus préoccupantes quant à la résistance bactérienne aux antibiotiques, aussi bien en ville que dans les établissements de soins. La France, dans le contexte européen actuel, doit faire un effort particulièrement important dans le domaine de la maîtrise de la consommation des antibiotiques. La mise en oeuvre d’une politique concrète nationale est donc urgente. Les décisions ministérielles récentes et à venir sur le bon usage des antibiotique en ville et dans les établissements de santé (Plan National pour Préserver l’Efficacité des Antibiotiques 2001 – 2005), renforcées par les conclusions de la 14ème Conférence de Consensus organisée par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) sur le thème « Comment améliorer la qualité de l’antibiothérapie dans les établissements de soins » devraient faire évoluer positivement la situation.
Abstract France is one of the countries where the consumption of antibiotics is the highest. Consequently, the situation regarding the resistance of bacteria to antibiotics is preoccupying, in hospitals as well as in general medicine. In the actual European antibiotic policy context, France has to improve the control of the antibiotic consumption. A tangible national antibiotic policy has to be implemented urgently. The recent ministerial decisions and those to come, concerning the rational use of antibiotics in hospitals (National program to preserve the antibiotics efficacy 2001-2005), as well as the conclusions of the 14th Consensus Conference organized by the French Society of Infectious Diseases about the question “How to improve the quality of in -hospital antibiotherapy” could change the situation positively.
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