Séance du mercredi 18 octobre 2000

CHIRURGIE PLASTIQUE PEDIATRIQUE
15h00-17h00 - Les Cordeliers
Modérateur : Bernard PAVY

 

 

Résultat à long terme des fentes labiales et palatines.

PAVY B, TALANDIER C, MAJOURAU BOURIEZ A, HUART J (Paris)

Résumé
L’analyse des résultats à 20 ans de 450 fentes labio-palatines permet de déterminer l’importance du rôle de la langue et de l’hypoplasie maxillaire par rapport aux perturbations de croissance engendrées par la migration de la fibro-muqueuse.

 

Apport de l’imagerie moderne à la compréhension et la prise en charge des malformations crânio-faciales.

MONTOYA P, LEBOUCQ N, BIGORRE M, CAPTIER C (Montpellier)

Résumé
Le développement de l’imagerie grâce au scanner tridimensionnel a permis une étude détaillée de zones anatomiques difficilement accessibles aux techniques d’exploration radiologiques conventionnelles : base du crâne, plan facial profond ptérygo-maxillaire, région orbito-frontale. Cette technique a permis de reconsidérer la systématisation des malformations crânio-faciales. Il est apparu que la zone clé malformative réside, non pas dans la jonction orbito-frontale, mais dans la région sphénoïdale. L’utilisation du scanner tridimensionnel permet d’explorer les défauts de développement de cette région et de classer les malformations crânio-faciales en fonction de l’atteinte sphénoïdale. Les techniques d’étude des parties molles qui, jusqu’à présent constituaient un point méconnu du bilan malformatif se sont récemment développées. Basées sur l’IRM et la reconstruction des parties molles au scanner, elles permettent aujourd’hui de mieux comprendre les corrélations entre l’atteinte des parties molles et l’atteinte squelettique dans les syndromes de dysostoses oto-mandibulaires et les microsomies hémi-faciales. L’importance variable de cette atteinte et sa non-superposition avec les données classiques de la systématisation squelettique permettent une approche différente de la prise en charge thérapeutique et la prévention des récidives liées aux dysfonctions résiduelles. Les travaux actuels vont dans le sens d’une modélisation et d’une chirurgie assistée par ordinateur des malformations crânio-faciales complexes. Enfin, l’imagerie anténatale par reconstruction tridimensionnelle échographique ou par résonance magnétique est en plein développement.

 

Excision itérative : principaux procédés et résultats à long terme dans le nævus géant et les grands nævus congénitaux de l’enfant .

PAVY B (Paris)

Résumé
Méthode simple, l’excision itérative consiste à réduire en plusieurs temps la surface d’une lésion cutanée avant de l’enlever en totalité. La peau saine alentour se détend entre chaque intervention, permet d’effectuer de simples excisions sutures et de diminuer la rançon cicatricielle définitive. Le risque de déformation des structures voisines doit être pris en compte. Cette technique est surtout utilisée chez l’enfant et au niveau de la face.

 

Utilisation d’une matrice extra-cellulaire de derme INTEGRA ® pour le traitement des nævus géants. Etude préliminaire à propos de trois cas.

ROBERT M, LE TOUZE A (Tours)

Résumé
La matrice extra-cellulaire de derme commercialisée en France depuis le début 1997 sous le nom d’INTEGRA ® permet la reconstruction du derme à partir des vaisseaux et les fibroblastes du patient. Une greffe de peau mince sera ensuite posée sur ce néo-derme. Utilisé aux Etats-Unis depuis plus de 10 ans pour le traitement des brûlures profondes et étendues à la phase aiguë avec des résultats satisfaisants, tant sur le plan fonctionnel qu’esthétique, il a depuis été préconisé comme alternative technique en chirurgie réparatrice. Nous l’avons utilisé pour l’excision de 3 nævus congénitaux géants. Lorsque l’expansion cutanée n’est pas réalisable, le derme artificiel réactualise la technique d’exérèse greffe avec de meilleurs résultats esthétiques. Il s’agit là d’une étude préliminaire qui nécessite d’être poursuivie, évaluée et corrélée à notre expérience chez les patients brûlés pour lesquels nous avons maintenant un recul de plus de 3 ans avec des résultats fonctionnels et esthétiques satisfaisants.

 

Chirurgie des malformations crânio-faciale de l’enfant (à propos de 23 ans d’expérience Lilloise).

PELLERIN P, MARTINOT DUQUENNOY V, DHELLEMMES P, VINCHON M, CAPON DEGARDIN N (Lille)

Résumé
La chirurgie des malformations crânio-faciales de l’enfant est née en France dans les années 1960-70. Paul Tessier, chirurgien plasticien, a le premier conçu que ces malformations graves et complexes mettant en cause à la fois l’étage crânio-cérébral et l’étage orbito-facial ne pouvaient être traitées que par la collaboration des neuro-chirurgiens et des chirurgiens réparateurs, de façon simultanée, au cours d’interventions communes. Cette nouvelle technique chirurgicale est l’une des premières à être multidisciplinaire. Il en a démontré l’avantage par des résultats avant lui impensables, en a codifié les principes et la plupart des interventions actuellement réalisées en routine par les équipes spécialisées. Daniel Marchac, chirurgien plasticien formé à son contact, a largement contribué à la mise en œuvre de ces techniques chez l’enfant, les a étendues et systématisées pour la prise en charge des crânio-sténoses. Ce sont eux qui ont fait cette chirurgie réparatrice des malformations crânio-faciales de l’enfant : chirurgie qui grâce à quelques équipes hautement spécialisées, se pratique désormais dans le monde entier. Les techniques de chirurgie des crânio-facio-sténoses (Apert, Crouzon) des hypertélorismes, des fentes crânio-faciales rares, au fil des années et des confrontations lors des congrès spécialisés, sont maintenant bien codifiées. Récemment, l’apport des techniques de distraction des cals osseux, empruntées au principe de d’Illizarov et appliquées au squelette crânio-maxillo-facial a encore permis de fanchir une étape thérapeutique essentielle. Nous exposons l’histoire passionnate de cette chirurgie à travers une expérience de plus de vingt ans de prise en charge de plus de 600 cas de telles malformations