Séance du mercredi 7 novembre 2007

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Cimentoplastie préventive des fractures du poignet ostéoporotique : bases expérimentales

LIVERNEAUX P (Strasbourg)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2008, vol. 7 (2), 015-019

Résumé
L’ostéoporose est caractérisée par une diminution de la masse minérale et une détérioration micro-architecturale de l’os, provoquant un risque fracturaire. Son diagnostic repose sur la mesure de la densité minérale osseuse de surface, non directement corrélée à la résistance de l’os. Son traitement a pour but d’empêcher la déminéralisation de l’os. Nous proposons, en injectant un substitut osseux dans le radius distal, non seulement d’augmenter sa densité minérale, mais aussi d’en améliorer la résistance mécanique. Pour le vérifier, nous avons utilisé un scanner périphérique, qui permet non seulement de mesurer la densité osseuse totale ou trabéculaire mais aussi de calculer un index de résistance mécanique. Des tests mécaniques destructifs ont complété l’étude pour valider les résultats du scanner.
Trois corps ont été préparés. Le radius distal d’un des côtés a été rempli en percutané avec du ciment phospho-calcique. Des images fluoroscopiques et de scanner périphérique ont été réalisées avant et 24h après cimentoplastie, lorsque le processus de cristallisation du ciment a conduit à de l’hydroxyapatite. Le scanner a mesuré les densités osseuses totale et trabéculaire, et calculé un index de résistance. Les tests mécaniques destructifs ont permis de montrer que le moment nécessaire à l’obtention d’une fracture a été multiplié par 2 dans les poignets injectés.
Cette étude montre que la cimentoplastie percutanée avec un ciment phosphocalcique a augmenté la résistance mécanique du radius distal, et donc d’autant son seuil fracturaire. Une application de cimentoplastie préventive du radius distal pourrait s’en inspirer.

 

Le mouvement chez Léonard de Vinci

LE NEN D (Brest) présenté par G CASANOVA
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2008, vol. 7 (1), 013-020

Résumé
La Renaissance est ce « mouvement » des arts et des sciences auquel n’échappe pas Léonard. Influencé par le développement de l’image de l’Homme, il nous révèle avec la plume l’intériorité du corps telle qu’elle n’avait jamais été démontrée jusque alors. Il cherche dans l’anatomie les réponses à ses interrogations concernant la place de l’Homme dans le macrocosme. S’il respecte la tradition des anciens sur la physiologie, il innove sur le fonctionnement de cette machine humaine, machine dont il aurait subconsciemment aimé être le concepteur. L’étude du mouvement des corps se concrétise par des expériences fonctionnelles dont il développe plusieurs applications. Il disserte sur le mécanisme de la prono-supination qui le passionne. Ingénieur dans l’âme, il donne l’explication du fonctionnement de l’unité musculo-tendineuse, appliquant à la flexion du coude la théorie du bras de levier. Il évoque le rôle des poulies des tendons fléchisseurs, indiquant avec une justesse le rôle déterminant des poulies les plus importantes.
Bien qu’il ait, de tous les peintres de la Renaissance, le mieux théorisé la dissection, il façonne de superbes modèles dans lesquels l’esthétique seule domine et où n’apparaît paradoxalement aucune trace véritable de l’anatomie. L’essentiel dans son esprit est de modeler un visage, une main dans une attitude, un mouvement. L’anatomie est un outil lui permettant de mieux appréhender les volumes, les formes et la position de structures dans l’espace, la bonne coordination du mouvement des parties. Grâce à l’anatomie et à la biomécanique, Léonard entend bien élever la peinture au rang des sciences.

 

La chirurgie réfractive en 2007

ANCEL JM (Neuilly) présenté par C FRECHE
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2008, vol. 7 (1), 021-023

Résumé
La chirurgie réfractive désigne l’ensemble des techniques chirurgicales visant à corriger les troubles de la réfraction oculaire, c’est à dire les anomalies optiques de l’œil. Ils sont responsables d’une mauvaise vue sans correction mais peuvent être compensés par le port de lunettes ou lentilles. Ces troubles appelés amétropies sont la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et, à partir de la quarantaine, la presbytie.
Aussi nommée « Chirurgie des lunettes » par le grand public, elle autorise une plus grande liberté et ainsi rencontre un vif succès. En effet, l’évolution constante de nos sociétés vers une intolérance croissante de chacun à toutes les formes de contraintes, associée aux progrès constants de la chirurgie et des technologies (notamment les lasers), a permis de doubler le nombre des procédures en moins de dix ans (actuellement plus de 120.000 yeux opérés par an)
Si dans 90% des cas (les petites amétropies), l’utilisation d’un laser Excimer (le plus souvent par la technique du Lasik) permet de remodeler les rayons de courbures et ainsi de corriger les anomalies optiques, il est nécessaire dans les 10% restant d’employer d’autres techniques dites additives, comme les lentilles intra-oculaires ou les changements de cristallins (amétropies les plus importantes).
Le but de la communication, après un bref rappel des troubles de la réfraction, est de présenter les techniques, mais aussi les principaux résultats en terme d’efficacité et de sécurité, de chacune d’entre elles.

 

La chirurgie conservatrice dans le traitement du cancer du rein, nouveaux concepts

LOBEL B (Rennes)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2008, vol. 7 (1), 065-068

Résumé
Le développement de l'échographie dans les années 1980-1990 a conduit à la découverte croissante de tumeurs incidentales du rein (10% en 1970, 70% en 2005). Le dogme de la néphrectomie élargie pour toute tumeur du rein, lorsque le rein contro-latéral était sain, a alors été remis en question. Dans le même temps, la multiplication des chirurgies partielles de nécessité (en cas de rein unique, de rein contro-latéral insuffisant), aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis, a permis de constater la qualité de la survie spécifique à 5 ans dans 85% des cas et à 10 ans dans 82% des cas, ainsi que la bonne qualité de la préservation de la fonction rénale à long terme.
Le concept de la chirurgie conservatrice (ou partielle) a alors été étendu à la chirurgie élective (lorsque le rein contro-latéral est sain) à partir des années 1996 où plusieurs séries dans la littérature ont montré une survie de meilleure qualité et de durée équivalente à la néphrectomie élargie dans les tumeurs de moins de 4 cm. Avec l'expérience et la multiplication des publications (J.J. Patard et B. Lobel, Journal of Urology 2004), les séries étudiées confirment la validité de l'extension des indications de la chirurgie partielle au-delà de 4 cm, chaque fois qu'elle est techniquement possible (tumeurs polaires et périphériques), avec des taux sans récidive de 89 % à 5 ans.
Les progrès techniques en cas de chirurgie conservatrice (chirurgie ouverte et laparoscopie) ont permis de contrôler la morbidité péri opératoire et notamment hémorragies et fistules urinaires (clampages vasculaires et parenchymateux per-opératoires, colles biologiques et tissus hémostatiques, drainages urinaires...), marges saines qui s'imposaient à 1 cm en 1996, ont pu être réduites avec le temps au seul caractère négatif de la marge opératoire sans tenir compte de son épaisseur.
Pourtant en 2006 les grandes séries de néphrectomies pour cancer montrent toujours la prééminence de la chirurgie élargie (90,4 % des patients) sur la chirurgie conservatrice (9,6 %) (Miller, J. Urology, 2006).
Pour expliquer ce retard à l'utilisation de la chirurgie conservatrice élective, il faut évoquer le manque d'information des urologues, leur crainte de la morbidité de ce type de chirurgie et la vogue actuelle de la néphrectomie élargie laparoscopique beaucoup mieux réglée que la néphrectomie partielle.
Devant la multiplication des techniques mini invasives pour les petites tumeurs : cryoablation et radio-fréquence, il importe d'étendre les indications de la chirurgie partielle et de proposer des stratégies individualisées au patient et à la tumeur.

 

Tirage d’une commission de 5 membres titulaires ou associés chargée de l’examen des titres des candidats à l’élection de membres associés.