L. 26.  >
À Claude II Belin,
le 8 novembre 1635

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 8 novembre 1635

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0026

(Consulté le 19/03/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Je ne sais par où commencer pour vous remercier de tant d’affection que me témoignez, et principalement de votre pâté, [2] duquel je vous remercie bien humblement. Ma femme pareillement vous baise les mains et vous en remercie. Nous espérions que votre pâté serait venu pour le baptême d’un quatrième garçon que nous attendons, mais il eût pu être gâté auparavant, puisque le petit galant ne vient pas encore. Je crois que c’est qu’il veut mûrir et passer le terme, afin d’être plus habile homme que les autres, et que le terme ordinaire est trop peu de chose, trop court pour lui, aussi bien que pour les enfants des princes. Je souhaite qu’il vienne en bonne santé de lui et de sa mère, et qu’il soit quelque jour honnête homme, combien que ma femme [3] désire fort à cette fois d’avoir une fille. [1][4][5] Je vous envoie par ce présent porteur le 2d tome des Conseils de Baillou, [2][6] desquels je vous prie d’avoir agréable le présent. Dans huit jours, s’il vient quelqu’un de vos amis en cette ville, je vous en enverrai un autre, qui est Scholæ medicæ Frambesarii, multo auctiores et locupletiores quam antea[3][7] avec quelques thèses de médecine [8] dans lesquelles nous allons rentrer à cette Saint-Martin. Il y a quelque temps que je vis ici votre Monsaint, [9] fort pâle et défait ; je pense qu’il a plu sur sa mercerie, [4] de quelque fièvre continue. [10] On dit ici que nos gens ont levé le siège de Valence [11][12] au Milanais, [5][13] et que notre armée était trop faible pour la prendre. On dit aussi que le maréchal de Brézé [14] revient de Hollande, son armée étant dissipée. Il se parle ici de paix, et dit-on que le roi [15] envoie à Constance, [6][16] pour en traiter, M. de Bullion [17] et le P. Joseph, [18] et le maréchal d’Estrées [19] à Rome. [7] On dit aussi que M. de Bellièvre, [20][21] le maître des requêtes, gendre de M. de Bullion et ambassadeur pour le roi vers les princes d’Italie, [8] a accordé avec M. de Mantoue [22] le mariage de la princesse Marie, [23] sa fille, et de Monsieur, [24] frère du roi, lui donnant tout le bien qu’il a en France. [9] On s’en va ici, après la Saint-Martin, faire quantité de nouveaux officiers pour avoir de l’argent, comme conseillers, présidents, maîtres des comptes, etc. On dit plusieurs autres choses, desquelles, pour être trop incertaines, je ne vous écris point. Je vous baise bien humblement les mains et suis, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur,

Patin.

Ce 8e de novembre 1635.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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