Ces quatre titres envoyés par Christiaen Utenbogard étaient :

• le « Discours sur la guerre turque », paru en pleine guerre austro-turque (v. note [8], lettre latine 242) et intitulé De bello contra Turcicas prudenter gerendo libri varii, selecti et uno volumine editi cura Hermanni Conringii [Divers livres sur la guerre qu’il faut prudemment mener contre les Turcs, choisis et réunis en un volume par les soins d’Hermann Conring] (Helmstedt, Henning Müller, 1664, in‑4^o), recueil de neuf ouvrages d’histoire politique et diplomatique (dont Conring a donné un bref commentaire dans sa préface Benevolo Lectori [au bienveillant lecteur]) :
  1. Lazari Soranzii Ottomannus sive de Imperio Turcico [L’Ottoman de Lazaro Soranzo (historien vénitien du xvi^e s.)] (1601, page 1) ;

  2. Achillis Tarduccii Turca vincibilis in Ungaria [On peut vaincre les Turcs en Hongrie, par Achille Tarducci (da Corinaldo, militaire, historien et ingénieur italien des xvi^e‑xvii^e s.)] (1597, traduit de l’italien en latin par Jakob Geuder von Herolzberg en 1601, page 163) ;

  3. Anonymi cujusdam dissertatio de statu Imperii Turcici, cujusmodi sub Amurathe iii fuit : deque ejus evertendi modo [Dissertation d’un anonyme sur l’état de l’Empire turc sous Amurat iii (Grand Seigneur de 1574 à 1595) et sur la manière de le renverser] (traduit de l’italien en latin par Geuder von Herolzberg, sans date, page 313) ;

  4. Augerii Gislenii Busbequii exclamatio sive de re militari contra Turcam instituenda consilium [Exclamation d’Ogier Ghislain de Busbecq (1522-1592, diplomate et botaniste flamand) ou avis pour mener une opération militaire contre le Turc] (sans date, page 323) ;

  5. Ioannis Comitis Tarnovii de bello cum juratissimis Christianæ fidei hostibus Turcis gerendo disputatio [Disputation du comte Jan Tarnowski (1488-1561, militaire et homme d’État polonais) sur la guerre à mener contre les Turcs qui sont les ennemis les plus jurés de la foi chrétienne] (1543, page 361) ;

  6. Lazari Suendii quomodo Turcis sit resistendum consilium [Avis de Lazarus Svendius (baron de l’Empire, conseiller et général en chef de l’empereur) sur la manière dont il faut résister aux Turcs] (sans date, page 379) ;

  7. Felicis Petancii libellus de itineribus aggrediendi Turcum [Petit livre de Felice Petanzio (1455-1517, historien, enlumineur et diplomate vénitien d’origine dalmate) sur les itinéraires pour se rendre en Turquie] (sans date, page 399) ;

  8. Christiani Franci Dolium Diogenis, strepitu suo collaborans dynastis christianis, bellum in Turcas parantibus [Le Tonneau de Diogène de Henricus Christanus (pseudonyme d’un auteur que Conring n’a pas identifié), qui collabore par son grondement avec les souverains chrétiens qui préparent la guerre contre les Turcs] (1594, page 413) ;

  9. Henrici Turri Vicecomtis de Tourenne ad Regem Christianissimum de Bello Turcico Oratio, habita Marsalii 31. Augusti 1663 [Discours de Henri de la Tour (d’Auvergne) vicomte de Turenne, prononcé à Marsal (v. note [1], lettre 524) le 31 août à l’adresse du roi très chrétien] (pages 431‑448) ;

• Ioannis Veslingii Mindani, Equitis, et in Patavino Gymnasio Anatomiæ, et Pharmaciæ Professoris primarii, Opobalsami Veteribus cogniti Vindiciæ [Revendications du Suc de baume qu’ont connu les Anciens, par Johann Vesling (v. note [19], lettre 192), natif de Minden, chevalier et premier professeur d’anatomie et de pharmacie de l’Université de Padoue] (Padoue, Paolo Frambotti, 1644, in‑4^o) ;

  Plante médicinale, dont Guy Patin n’a guère parlé dans ses lettres car elle était rare, très onéreuse et souvent adultérée, le Baume est (Furetière) :

  « un arbrisseau de la grandeur du violier blanc. Il jette sa feuille semblable à la rue : elle est toutefois plus blanche, et toujours verte. Quelques-uns le font de la hauteur d’un grenadier et il jette quantité de branches. On en tire une liqueur pendant les jours caniculaires en l’égratignant avec des griffes de fer ; mais elle sort en petite quantité. Pline dit qu’il faut l’entamer avec du verre ou de la pierre, parce que l’incision avec le fer le ferait mourir. Le meilleur baume est celui qui a l’odeur puissante et pénétrante, qui est frais, qui n’est point aigre, qui est aisé à dissoudre, astringent et piquant au goût. Il ne laisse aucune tache sur le drap de laine quand il n’est point sophistiqué. {a} Le vrai baume s’achète sur les lieux le double poids de l’argent. Il ne croît qu’en Égypte et en Judée ; encore Pline dit-il que de son temps ce n’était qu’en deux jardins appartenant au prince, qui contenaient environ vingt journaux. {b} Mais les Romains le firent multiplier en la vallée de Jéricho, comme témoigne Justin. La reine de Saba en apporta une plante à Salomon ; et Josèphe {c} dit qu’on lui a l’obligation de ce que la Judée a été depuis fertile en baume. Le suc de cette plante était excellent pour les parfums et pour les plaies ; mais maintenant elle est tout à fait inconnue ou sophistiquée. {a} Cette plante s’appelle en latin balsamum, son suc opobalsamum, son bois xylobalsamum, qui est de couleur d’or et fort odorant ; et son fruit carpobalsamum, qui est aussi de couleur d’or, pesant, piquant et brûlant à la langue.

  Sur la rivière des Amazones, on trouve un arbre appelé copayba, qu’on dit surpasser le meilleur baume d’Orient. Il croît aussi au Pérou une plante qui est une espèce de baume, mais qui est bien moindre en bonté : c’est un certain arbre qui ressemble au grenadier, hormis qu’il a les feuilles dentelées tout autour comme l’ortie. Quand on fait une incision à son écorce, il en sort une gomme blanchâtre et gluante qu’on a appelée baume parce qu’on y a remarqué les vertus de l’ancien baume de Judée ; mais les Indiens gardent le naturel pour eux et nous envoient de l’artificiel, qu’ils font en faisant bouillir le tronc et les branches hachées de cet arbre, et en amassant avec une coquille l’huile qui nage au-dessus de cette décoction. Le baume artificiel est un remède qu’on emploie le plus souvent à l’extérieur. {d} On le fait d’une consistance un peu plus solide que celle de l’onguent ordinaire. Il est préparé pour recréer et fortifier les parties nobles par la bonne odeur. Il s’en fait aussi d’une consistance liquide entre celles des huiles et des liniments, dont le principal usage est pour les plaies. Il s’en fait de plusieurs façons, de divers aromates et huiles distillées. L’huile de noix muscade est la base ordinaire des baumes, ou la cire blanche. On y mêle la graisse d’agneau, la moelle de cerf ou de veau, ou la manne en larmes, etc. On lui donne les noms d’apoplectique, stomachique, bézoardique, hystérique, vulnéraire, etc. La Framboisière {e} compose un baume qu’il nomme magistral, qu’il dit être excellent pour les plaies, les ulcères, les hémorroïdes et les gouttes froides. On appelle aussi le baume du Samaritain, de l’huile commune mêlée et cuite avec du vin, parce qu’on croit que le charitable de l’Évangile qui le guérit se servit de ce remède.

  On appelle des charlatans, vendeurs de baume, ceux qui vendent des onguents ou des huiles pour les plaies, qu’ils nomment abusivement de ce nom. Ils vendent aussi une certaine liqueur pour le fard, qu’ils appellent du baume blanc. »

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  1. Frelaté(e).

  2. Journal : surface de terre qu’on peut labourer en une journée.

  3. Flavius Josèphe (v. note [18], lettre 95).

  4. En application externe. V. notule {b}, note [4], lettre latine 404, pour le baume du Pérou.

  5. Nicolas-Abraham de La Framboisière (v. note [17], lettre 7).

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• V. note [2], lettre latine 273, pour l’Antiqua et vera fides… [Antique et véritable foi…] de Timannus Gesselius (Utrecht, 1664).

• Je ne suis parvenu à identifier ni Jac. Flaccus ni sa « Dissertation » historique (sur laquelle Guy Patin est revenu dans la suite de sa lettre, mais sans me procurer le moyen de la reconnaître).