À André Falconet, le 17 septembre 1670, note 3.
Note [3]

« très rouge » (exéruthrous, au cas accusatif pluriel) : cet adjectif est assez répandu dans les textes médicaux grecs de l’Antiquité, comme en atteste Anuce Foes dans son Œconomia Hippocratis [Lexique hippocratique], {a} au mot Εξερυθρον (page 217). Guy Patin se référait ici au livre iii de Galien sur les Lieux affectés (Kühn, volume 8, pages 182‑183, traduit du grec) :

In primis corporis habitum, qualis sit, consideres velim, meminerisque quod molles et candidi et obesi nequaquam humorem habent melancholicum, macri vero et nigri et hirsuti et quibus latæ sunt venæ, ad hujusmodi humoris generationem aptissimi sunt ; fitque interdum, ut prærubro colore homines affatim in melancholicam temperiem decidant, atque post hos flavi, idque maxime quando et vigiliis et multis laboribus et sollicitudine et tenui victu fuerint educati.

[Je voudrais tout d’abord que vous regardiez quelle est l’habitude du corps et n’oubliiez pas que ceux qui sont mous, pâles et obèses n’ont pas du tout d’humeur mélancolique, {b} mais ceux qui sont maigres, ainsi que basanés et poilus, et qui ont les veines plates, ont une très forte propension à engendrer cette sorte d’humeur. Il arrive parfois que les hommes très rouges de teint {c} tombent en un tempérament mélancolique, puis deviennent jaunes ; et ce tout particulièrement quand et par veilles, et les multiples labeurs, et les soucis, et une alimentation pauvre les ont épuisés]. {d}


  1. Francfort, 1588, v. note [23], lettre 7.

  2. Atrabile, v. note [5], lettre 53.

  3. εξερυθροι, au cas nominatif pluriel.

  4. L’index de Kühn contient huit pages sur le vin, incluant son aptitude à échauffer les viscères, mais je n’y ai pas vu d’entrée sur la vive rougeur du visage que son abus engendre ; sauf à penser qu’un teint rubicond virant au jaune est signe de cirrhose alcoolique (avec une grosse rate supposée gorgée d’atrabile).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 17 septembre 1670, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0995&cln=3

(Consulté le 27/04/2024)

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