À Johann Georg Volckamer, sans date (janvier 1665), note 6.
Note [6]

V. note [4], lettre 808, pour la seconde guerre anglo-hollandaise qui allait éclater le 4 mars 1665.

La Gazette (ordinaire no 3 du 3 janvier 1665) publiait deux préoccupantes dépêches (pages 20‑21).

  • De La Haye, le 25 décembre 1664.

    « Le Sieur Goch, notre ambassadeur à Londres, a envoyé le secrétaire de l’ambassade aux États généraux {a} pour leur donner avis que, bien loin qu’il y eût aucune apparence d’accommodement, {b} le roi de la Grande-Bretagne leur déclarerait bientôt la guerre ; et qu’il avait résolu, pour la soutenir, de mettre en mer, à ce printemps, jusques à six-vingts {c} navires s’ils ne le prévenaient pas la satisfaction qu’il leur avait demandée, ce prince faisant amasser les fonds nécessaires pour entretenir 30 000 matelots durant un an. Cette nouvelle nous a grandement alarmés, mais non pas au point que les Provinces aient encore pu demeurer d’accord de la somme que chacune doit payer pour notre nouvel armement car, comme il n’y a que les maritimes {d} qui tirent le profit du commerce, les autres semblent n’être pas fort disposées à contribuer aux frais d’une guerre qui ne s’entreprend que pour le maintenir. Néanmoins, celle de Gueldre a consenti au paiement de 125 mille livres, à condition que les autres fourniront six millions que lesdits États généraux ont demandés pour l’équipage de 72 vaisseaux ; comme aussi trois millions pour la construction de 24 ; et que la Compagnie des Indes Orientales sera tenue de contribuer à proportion. »


    1. Les États généraux des Provinces-Unies.

    2. Le conflit était dû à la concurrence entre la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies pour le commerce avec l’Afrique occidentale et les Antilles.

    3. 120.

    4. Les deux principales provinces tournées vers la navigation maritime commerciale étaient la Zélande et la Hollande.

  • De Londres, ledit jour 25 décembre 1664.

    « Le 12 de ce mois, les nôtres s’emparèrent encore de trois vaisseaux hollandais, où il y avait diverses marchandises, que le vent avait jetés dans le havre de Plymouth. Le 14, on en amena cinq autres, et il y en a 30, chargés de vin, qui ne sauraient éviter de tomber au milieu de notre flotte et d’être enlevés. Le roi de la Grande-Bretagne a aussi ordonné que l’on en arrêterait jusques à la concurrence des prétentions des Compagnies des Indes, et des autres marchands intéressés au commerce de l’Amérique et de la Guinée, ainsi que des dépenses extraordinaires que Sa Majesté a été obligée de faire pour équiper ses flottes, ayant vu qu’Elle ne pouvait tirer raison des États généraux, tant sur ce point que sur les demandes qu’Elle leur a faites depuis si longtemps par le chevalier George Downing, son résident à La Haye. Le Parlement continue de délibérer sur les moyens plus faciles de trouver deux millions cinq cent mille livres sterling qui doivent être levés pour l’entretien de l’armement contre les Hollandais. »

En 1662, la France avait conclu un traité d’alliance bilatérale défensive avec les Hollandais pour s’assurer leur appui contre les Espagnols dans les Flandres (v. note [3], lettre latine 176, et [1], lettre 819, pour l’avis de Louis xiv sur la question).

Les desseins du roi de France se tournaient surtout vers l’Espagne chancelante, et ses Pays-Bas : on attendait la mort de Philippe iv (survenue le 17 septembre 1665) qui n’avait pour successeur qu’un enfant débile et malingre, jugé incapable de régner (v. note [3], lettre 837).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Georg Volckamer, sans date (janvier 1665), note 6.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1366&cln=6

(Consulté le 28/04/2024)

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