e-Mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie (ISSN 1634-0647)
Sommaire du numéro 2003, vol. 2 (3)
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Nous rapportons nos résultats du traitement des fractures articulaires assisté par arthroscopie du poignet. Nous avons opéré 28 patients avec cette technique. Le délai moyen d’intervention était dans notre série de deux jours (entre 0 et 5 jours). L’arthroscope était introduit par voie radio-carpienne. Il s’agissait toujours de fractures articulaires. La fixation faisait appel à des broches, associées dans 4 cas à une plaque antérieure. L’exploration arthroscopique a permis de retrouver 21 lésions associées des ligaments intrinsèques : 7 lésions du complexe triangulaire, 4 lésions du ligament luno-triquétral et 10 lésions du ligament scapho-lunaire. Le traitement par brochage de 4 lésions du ligament scapho-lunaire et 4 lésions du ligament luno-triquétral a été réalisé dans le même temps opératoire. Le recul moyen était de 16 mois. Les résultats étaient bons sur la douleur, la mobilité et la force musculaire Nous n’avons eu aucun déplacement secondaire notable ayant nécessité une reprise chirurgicale. L’analyse globale par un score tenant compte des résultats cliniques, fonctionnels et radiologiques nous a permis d’avoir 17 excellents résultats, 7 bons résultats, 3 moyens et 1 mauvais. La réduction des fractures intra-articulaires du radius assistée par l’arthroscopie du poignet facilite l’obtention de réductions anatomiques. La fixation des différents fragments est aidée par la position du poignet en traction dans l’axe que nécessite l’arthroscopie. La réalisation d’un montage stable est la garantie de bons résultats fonctionnels.
Interest of wrist arthroscopy for the treatment of intra articular
distal radius fractures : about a series of 28 patients
We report our results of treatment of intra articular distal radius fractures assisted by wrist arthroscopy. Twenty eight patients (15 men and 13 women) were treated using this technique. All patients were operated on under regional anaesthesia, the elbow flexed to 90°, and in-line traction applied using “Japanese” fingers traps (4 to 6 kg). After articular cleansing, reduction under arthroscopic and fluoroscopic control was carried out using K- wires. All fractures were intra articular. In seven cases of fractures with four fragments, it was necessary to combine a volar plate with the K-wires. There were 19 associated injuries (six TFCC tears, four lunotriquetral ligament injuries and ten scapholunate injuries of which six necessitated pinning). Our average follow- up time was 23 months (9-36 months). There was absence of pain in 27 cases and the results were good for wrist motion and strength. We did not experience any severe secondary displacement. Seventeen excellent, seven good, three average and one poor results were obtained. The quality of these functional and anatomical results seems to be directly linked to the quality of reduction obtained under arthroscopy and the quality of internal fixation carried out under wrist traction.
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Les manifestations cliniques des radiculalgies lombaires par hernie de la région foraminale sont différentes de celles qui résultent des hernies endo canalaires. Un exemple parfaitement démonstratif de compression du nerf L2 par une hernie latéro foraminale L2L3 met en évidence les difficultés diagnostiques soulevées, imposant une démarche d’imagerie particulière afin d’aboutir au diagnostic précis topographique permettant d’orienter le geste thérapeutique . Les auteurs rappellent les données de la littérature concernant ces radiculalgies par hernies latérales. Une revue des cas suivis dans le service confirme ces aspects cliniques particuliers. Après quelques notions anatomiques, des aspects très importants de l’imagerie sont rappelés. Les voies d’abord sont évoquées. Ainsi il apparaît bien que les radiculalgies lombaires par hernie de la région foraminale s’expriment dans un climat symptomatologique particulier, (début brusque, douleurs intenses résistant aux médications, déficits moteurs et sensitifs fréquents, prévalence des étages lombaires supérieurs) différent des manifestations habituelles de la hernie endo canalaire. Il est donc essentiel de savoir reconnaître ce contexte clinique afin d’évoquer rapidement le diagnostic et de guider au mieux les choix d’imagerie les plus pertinents pour aboutir ainsi au diagnostic étiologique et topographique précis, condition indispensable à la réalisation d’un geste thérapeutique ciblé et efficace.
Importance and specificity of clinical features in foraminal disc
herniations in the choice of imaging in order to guide radical treatment
Clinical features about lumbar radicular pain due to foraminal herniations are different from those resulting from endocanalar herniations. A very demonstrative example about a L2 nerve compressed by a L2L3 level latero foraminal herniation clearly shows the diagnostical difficulties encountered, commanding a very specific imaging approach in order to obtain a precise topographical diagnosis, and lead to the radical therapeutic gesture. The authors review literature data concerning radiculalgiaes caused by lateral herniations. After an anatomic survey, important imaging features and various surgical approaches are studied. A review of cases followed in our department demonstrates the peculiar symptomatology concerning lumbar radiculalgiaes due to foraminal herniations (sudden start, severe pain resisting to medications, frequent motricity and sensorial deficits, predominance of the higher lumbar levels), differing from usual endocanalar herniations features. Thus, it is essential to recognize this clinical context, in order to rapidly evoke the diagnosis leading to the best imaging choice, and to establish the aetiological and topographical diagnosis - essential condition toward a precise and efficient therapeutical gesture.
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L’arthroscopie de l’épaule a acquis en quinze ans une fiabilité qui lui confère le privilège d’être aujourd’hui une méthode thérapeutique aussi efficace et reproductible que l’arthroscopie du genou. Réalisée sous anesthésie générale souvent associée à une anesthésie loco-régionale, l’arthroscopie de l’épaule nécessite un équipement très spécifique et onéreux. L’environnement musculaire et vasculonerveux de l’articulation de l’épaule impose des voies d’abord précises pour l’introduction de l’optique et des instruments dans l’art iculation. L’indication d’arthroscopie diagnostique est rare et se discute le plus souvent chez un sportif qui garde une épaule douloureuse malgré un traitement fonctionnel codifié, et chez lequel les techniques d’imagerie, type arthroscanner ou IRM, restent négatives. L’arthroscopie de l’épaule est surtout devenue, comme au niveau du genou, un moyen thérapeutique. Les avantages de la chirurgie endoscopique sont bien connus : absence de cicatrice, douleurs postopératoires diminuées du fait de l’absence d’incision des structures capsulaires et musculaires, diminution du risque septique, raccourcissement de la durée d’hospitalisation. Cependant, le temps de cicatrisation est identique à celui de la chirurgie conventionnelle. De nombreux gestes sont actuellement possibles : ablation d’un corps étranger, d’un fragment ostéo-cartilagineux, lavage articulaire, synovectomie. L’exérèse d’une calcification de la coiffe des rotateurs, la suppression d’un conflit acromial par acromioplastie, et la ténotomie ou la ténodèse de la longue portion du biceps sont les interventions les plus courantes. La réparation arthroscopique des ruptures transfixiantes de la coiffe et des lésions de Bankart dans l’instabilité antérieure post -traumatique sont pratiquées seulement dans des unités spécialisées dans la pathologie de l’épaule et ont des limites d’efficacité imposées par l’extension des lésions anatomiques à réparer. Au total, l’arthroscopie de l’épaule que nous pratiquons depuis dix ans n’est ni une recette thérapeutique, ni une chirurgie a minima. Elle représente aujourd’hui 50 % de notre activité chirurgicale en matière d’épaule. Mais son développement doit être contrôlé par un enseignement post -universitaire qui permette de donner la maîtrise de cette technique à tous les chirurgiens orthop édistes ayant à traiter la pathologie de l’épaule.
Shoulder arthroscopy in 2003
Shoulder arthroscopy is, in 2003, as reliable and efficient as knee arthroscopy. Shoulder arthroscopy is realized under regional anesthesia associated with general anesthesia. It requires specific and expensive equipment. Muscular and neuro-vascular systems surrounding the joint require very precise portals for optical and instruments. Indications of diagnostic arthroscopy are discussed for athletes having shoulder pain despite rehabilitation and negative imaging. But operative shoulder arthroscopy is now performed with advantages such as: no scar, reduced postoperative pain, reduced risk of infection, shorter hospital stay. Many arthroscopic operative procedures can be done: excision of calcium deposit of the cuff, acromioplasty and tenotomy or tenodesis of long head of biceps. Arthroscopic repair of cuff tears and Bankart repair are more sophisticated procedures and have to be performed in specialized shoulder units. Both have limits, depending on the type and size of the lesions. Shoulder arthroscopy, which we have practiced for over 10 years, is used for more than 50 % of our patients. It requires specific training to be done safely by most orthopedic surgeons.
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Traitement du malade polyvasculaire. Les procédures endovasculaires ont-elles modifié notre approche et notre attitude thérapeutique ?
In which ways have endovascular techniques modified the
management of polyvascular patients? |
CASTELLANI L (Tours) présenté par J NATALI
Séance du mercredi 26 mars 2003
Publié dans le numéro 2003, vol. 2 (3), 18-24
| DOI:10.14607/emem.2003.3.18 |
Résumé/Abstract
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Le concept du malade polyvasculaire est bien établi depuis 20 ans. S'il est admis que la recherche et le traitement préventif des lésions silencieuses permet de réduire les complications postopératoires du traitement de la lésion symptomatique, il n'en est pas moins vrai que les risques cumulés de ces interventions successives peuvent contrebalancer les bénéfices attendus de cette stratégie. Deux notions nouvelles doivent être prises en compte : - le bouleversement révolutionnaire de notre arsenal thérapeutique avec les nouvelles procédures endovasculaires et les récentes innovations chirurgicales ; - le vieillissement de la population avec l'augmentation des lésions vasculaires qui conduit à la recherche du traitement le plus complet et le moins agressif. Le but de ce travail est de montrer que les méthodes endovasculaires ont totalement modifié notre approche, tout en sachant que les schémas proposés en 2003 risquent d'être très rapidement obsolètes dans un futur proche. La plupart des stratégies proposées sont discutables, car elles procèdent d'une erreur et d'une confusion au départ du raisonnement. En effet, le rôle du chirurgien qui traite la lésion qui a amené le malade à consulter est d'assurer à ce dernier le meilleur résultat avec le minimum de complications postopératoires. Il s'agit d'une prévention primaire. La prévention secondaire appartient ensuite au cardiologue ou au neurologue, qui prendront en charge ce patient pour son suivi à long terme. En ce qui concerne les coronaires, 80 % des lésions sont actuellement traitées par les interventions percutanées. Parmi les 20 % qui relèvent de la chirurgie, 30 % sont traitées à coeur battant ou par méthodes endoscopiques, sans recours à la circulation extra corporelle. Le problème d'une lésion carotidienne associée ne se pose plus de la même manière qu'il y a quelques années. En ce qui concerne les lésions carotidiennes. Si l'endartériectomie carotidienne reste l'intervention de choix, l'évolution récente des techniques de dilatation stenting avec protection cérébrale les rend attractives avec des résultats comparables à ceux de la chirurgie. Le problème de l'âge ou d'une lésion coronarienne associée ne se pose plus. Enfin, pour les anévrysmes de l’aorte abdominale sous rénale, si la chirurgie conventionnelle a fait la preuve de son efficacité avec des taux de morbidité-mortalité inférieurs à 5 %, il n'en est pas moins vrai que les prothèses endovasculaires sont très attractives, dans la mesure où elles peuvent être implantées sous anesthésie locale sans complications cardiaques, rendant caduques les explorations cardiaques préopératoires. Seul le taux élevé à l'heure actuelle des complications à distance des endoprothèses peut limiter nos choix thérapeutiques. Compte tenu de toutes ces nouvelles possibilités, nous envisageons trois cas de figure : - traitement du malade porteur de lésions carotidiennes et coronariennes concomitantes ; - traitement du malade porteur de lésions coronariennes et carotidiennes concomitantes ; - traitement du malade porteur d'un anévrysme de l’aorte abdominale et de lésions coronariennes concomitantes. En conclusion, il est probable que la technologie va encore se développer et que la plupart de ces malades polyvasculaires pourront être traités par des méthodes endovasculaires.
In which ways have endovascular techniques modified the
management of polyvascular patients?
The concept of multifocal atherosclerotic patient is well established. In the last decade, endovascular innovations that include balloon angioplasty, stenting and endoluminal grafting have considerably changed therapeutic strategies for vascular diseases and consequently the management of "multifocal atherosclerotic patients". Moreover, the number of patients undergoing vascular procedures has risen dramatically due to the increase of the elderly population in developed countries. Age becomes a more important risk factor in patients undergoing common vascular operations and great efforts must be made to treat these elderly patients with less invasive methods. The focus of therapy is now moving toward maximal revascularization with minimal invasiveness. Endovascular procedures target the risk group of "multifocal atherosclerotic patients". The purpose of this study is to define in which ways endovascular techniques have modified the management of polyvascular patients. The advent of percutaneous coronary interventions (PCI), for treat - ing coronary arterial disease (CAD) resulted in a decrease in the need of coronary artery bypass graft (CABG). Consequently, for the treatment of CAD, the rate of PCI is 80% versus 20% of CABG. Furthermore beating heart bypass operations are also used for selected patients, with reduced morbidity. Now in Europe, around 30- 35% of procedures are carried out without extracorporeal circulation. Abdominal aortic aneurysms (AAA) remain an important problem. Although the reported operative mortality for elective AAA surgery was frequently quoted as being less than 4%, Dr. Parodi revolutionized the treatment of infrarenal AAA when he performed the first successful endovascular aneurysm repair (EVAR) in 1990. EVAR represents a drastic technical advance in the management of infrarenal AAAs and already provides a relatively safe alternative to traditional open operations, especially in high -risk candidates. For treatment of patients with carotid stenosis, feasibility of carotid angioplasty and stenting (CAS) has been proven by a wide range of various works. CAS techniques continue to develop rapidly. In the light of this exciting new technology, we will see in which ways the endovascular techniques have modified our strategy and what our current recommendations are in three cases : - myocardial revascularization and carotid artery disease ; - carotid stenosis and concomitant coronary artery disease ; - abdominal aortic aneurysms and concomitant coronary artery disease. Endovascular procedures will continue to mature and have the potential in the future to monopolize the field of vascular surgery. Probably, they will completely modify the management of the polyvascular patient.
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La malacoplakie génito urinaire : étude de 14 cas
Genito urinary Malakoplakia : a 14 case retrospective study. |
DORE B, HUMBERT M, IRANI J, YACINE F, LEVILLAIN P, TOUCHARD G, CHAUTARD D, SORET JY, COLOMBEAU P (Poitiers)
Séance du mercredi 26 mars 2003
Publié dans le numéro 2003, vol. 2 (3), 25-31
| DOI:10.14607/emem.2003.3.25 |
Résumé/Abstract
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La malacoplakie est une maladie rare avec lésions pseudo tumorales constituées de macrophages contenant des bactéries coliformes non phagocytées par déficit des microtubules macrophagiques diminuant la bactéricidie. Elle est caractérisée par un granulome spécifique constitué de cellules de Von Hansemann à cytoplasme éosinophile contenant des corps calcifiés de Michaelis- Gutmann, reliquats membranaires phospholipidiques intra cytoplasmiques colorés par le P.A.S. Les lésions sont essentiellement urologiques avec une prédominance vésicale et génitale. Elles peuvent être digestives surtout coliques et rectales. Cette étude rétrospective et multicentrique a porté sur quatorze malades. Il s’agissait de 9 hommes et 5 femmes d’âge moyen 62 ans (37 à 85 ans). La localisation était : prostatique, épididymaire et/ou testiculaire, vésicale isolée ou extensive vésico- urétérale dont cinq avaient un retentissement sur le haut appareil avec altération de la fonction rénale. . Les résultats des traitements ont été évalués avec un recul de 4 à 120 mois. Sur le plan du traitement médical : une antibiothérapie adaptée a été utilisée dans les 14 cas. Le traitement par béthanéchol chloride (UrécholineR ou MyocholineR) n’a été utilisé que dans 5 cas sur 14 et dans deux formes très extensives, ce traitement a permis la guérison. Sur le plan du traitement chirurgical : les atteintes localisées ont été guéries par un geste endoscopique ou une exérèse avec drainage chirurgical associés au traitement médical. Dans les cas avec retentissement sur le haut appareil, un traitement endo urologique (néphrostomies percutanées, sondes double « J » uni ou bilatérales) a permis l’action du traitement médical avec normalisation ou amélioration de la fonction rénale. Globalement sur 14 cas avec un perdu de vue, 13 cas ont pu être contrôlés sans récidive. Deux malades sont décédés de l’évolution d’un cancer, sans lésion de malacoplakie. Deux patientes sont toujours sous traitement associant antibiotique et béthanéchol chloride avec des biopsies vésicales négatives. La fréquence de la malacoplakie est sous estimée. Des facteurs favorisants comme une maladie intercurrente avec immuno suppression ou une corticothérapie ont été rapportés. Le germe le plus fréquemment retrouvé est l’Escherichia Coli. Sur le plan physiopathologique, les rôles respectifs des cholinergiques sur le GMP cyclique et des agents adrénergiques élevant l’AMP cyclique intra cellulaire sont discutés. La baisse du rapport GMPc sur AMPc intra cellulaire a été observée dans la malacoplakie et dans la maladie de Chediak- Higashi. Les agonistes cholinergiques rétablissant ce rapport GMPc / AMPc intra cellulaire en restaurant les fonctions des polynucléaires neutrophiles favoriserait le processus thérapeutique. Les atteintes urogénitales épididymo testiculaire ou prostatique isolées sont rares avec une cinquantaine de cas publiés : une antibiothérapie d’au moins 4 semaines permet la guérison. Les atteintes vésicales isolées ou diffuses avec retentissement sur le haut appareil peuvent compromettre la fonction rénale. Le pronostic des atteintes du bas appareil est favorable sous antibiothérapie prolongée. Dans les formes très sévères des gestes d’exérèse large ont pu être réalisés. Dans un cas de sténoses étagées des deux uretères, des dérivations par néphrostomies percutanées, sondes double « J » et une antibiothérapie au long cours associée au béthanéchol chlorid, ont permis d’éviter une chirurgie complexe sans toxicité importante; il n’est pas possible de recommander une dose et une durée de traitement. La surveillance des malades doit être longue en raison du risque de récidive à distance. Le traitement médical actuel de la malacoplakie est basé sur l’antibiothérapie adaptée au cotrimoxazole triméthoprime ou aux fluoroquinolones. Le rôle du béthanéchol chloride est à préciser. Trois groupes de malades sont à distinguer : - les malades infectés chroniques où la maladie est caractéristique et peut être traitée par l’antibiothérapie associée à un geste chirurgical ou endo-urologique adapté au siège de la lésion. - les immunodéprimés où la corticothérapie aggrave l’affection imposant son arrêt. L’antibiothérapie et la chirurgie sont efficaces. - chez les cancéreux, le pronostic est conditionné par la néoplasie, même si la malacoplakie a pu être contrôlée par une antibiothérapie adaptée.
Genito urinary Malakoplakia : a 14 case retrospective study.
Malacoplakia is a rare disease with pseudo tumoral lesions of non phagocyted coliform germs due to microtubules macrophagic alterations. The disease is characterized by specific Von Hansemann cells granuloma with eosinophilic cytoplasm within which there are P.A.S. positive Michaelis-Gutmann calcifications. Urological localizations are the most frequent, mainly in the bladder and genitals. Colon and rectal localizations are possible. We did a multicentric and retrospective study of fourteen patients (9 men, 5 women), mean age was 62 year old (37 to 85). The localization was unique on prostate, epididymis and bladder or extensive on ureter and bladder with five cases with dilatation of upper urinary tract and impairment of renal function. Results of treatments were evaluated with a 4 to 120 month followup. Medical treatment : antibiotics were used in 14 cases. Bethanechol chloride (UrecholineR or MyocholineR) was used in 5 cases on 14. In two extensive cases the patients were cured. Surgical treatment : localized disease on prostate and epididymis were cured with endoscopic treatment, excision and drainage in association with medical treatment. In cases with upper urinary tract dilatation, endo urological treat - ment with per cutaneous nephrostomy tube and uni or bilateral double « J » stents and medical treatment obtained normalization and improvement of renal function. On 14 cases, one was lost of follow-up and 13 cases were cured without non evolutive disease. Two patients died from their evolut - ive cancer without malacoplakia. Two female patients are still under treatment with antibiotic and bethanechol chloride; bladder biopsies were negative. Frequency of malacoplakia is underestimated. Factors as intercurrent immuno suppressive disease or corticoids therapy have been reported. The most frequent germ is Escherichia Coli. On pathophysiology, the respective role of cholinergics on cyclic-GMP and adrenergic drugs increasing intracellular cyclic-AMP are discussed. The decrease of intra-cellular c-GMP / c-AMP ratio has been observed in malacoplakia and in Chediak-Higashi disease. Cholinergic agonists revamp the intra cellular c- GMP / c-AMP ratio, increasing treatment efficacy. Isolated testis and prostatic localizations are rare with 50 reported cases : a 4 week antibiotic therapy usually cured the patients. Isolated and extensive bladder localization with upper urinary tract dilatation impaired renal function. The prognosis of lower urinary tract lesions is favourable on long-term antibiotic therapy. In severe cases, large excisions have been described. In one case with multiple ureteral stenoses, percutaneous nephrostomy tube, double « J » stent with long term antibiotic therapy and bethanechol chloride, one female patient was cured without any toxicity. It is difficult to make dose and length treatment recommendations. Long term follow- up is mandatory because of the risk of recurrence. Medical treatment of malacoplakia is based on cotrimoxazole trimethoprime or fluoroquinolones therapy; bethanechol chloride effect has to be precised. Three patients groups can be distinguished : - in chronic infected patients, the disease can be cured with antibiotic therapy in association with surgical excision or endourological procedures, depending on the localization of the disease. - in immunodepressive patients, corticoid therapy is a factor of impairment of the disease and must be stopped. In association with antibiotics, surgery is efficient. - in patients with cancer, the prognosis is under control of the neoplasm even if malakoplakia has been controlled with antibiotic therapy.
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L’oesophagectomie reste le traitement de référence des cancers de l’oesophage opérables. Après résection complète (R0), la survie est significativement allongée par rapport aux résections incomplètes avec résidus microscopiques (R1) ou macroscopiques (R2). Le but de ce travail était d’identifier de façon prospective des facteurs prédictifs de résection complète des cancers de l’oesophage opérables. De janvier 1995 à janvier 2002, 372 patients ont bénéficié d’une oesophagectomie curative pour cancer. Une résection R0 a été réalisée chez 304 patients (81,7%), R1 chez 28 patients (7,5%) et R2 chez 40 patients (10,8%). Seize variables pré- et peropératoires ont été incluses dans des analyses uni et multivariée. Les facteurs prédictifs de résection R0 étaient : l’absence de désaxation oesophagienne sur le transit oesogastroduodénal (P=0,019) et une réponse partielle ou complète morphologique à la radiochimiothérapie néoadjuvante (P=0,042). Trois groupes de patients ont alors été identifiés : Groupe 1 : pas de désaxation oesophagienne au transit (n=253) ; Groupe 2 : désaxation oesophagienne au transit et réponse partielle ou complète à la radiochimiothérapie néoadjuvante (n=66) ; Groupe 3 : désaxation oesophagienne au transit et absence de réponse ou pas de traitement néoadjuvant (n=53). Les taux de résection R0 et de survie à 5 ans étaient respectivement de 90,1%, 74,2% et 50,9% et de 46%, 37% et 0% (P<0,001). La résection complète du cancer de l’oesophage est prévisible. La désaxation oesophagienne au transit et la réponse morphologique au traitement néoadjuvant sont des variables disponibles pour chaque patient lors de la consultation de chirurgie.
Operable oesophageal cancer: preoperative prediction of
complete resection
Esophagectomy remains a standard treatment for patients with resectable esophageal cancer. After complete resection (R0), survival is significantly longer than after incomplete resection, with microscopic (R1) or macroscopic (R2) penetration. The purpose of this work was to identify prospectively the factors predictive of complete resection of operable esophageal cancers. Between January 1995 and January 2002, 372 patients with esophageal cancer underwent surgery with curative intent. R0 resection was performed in 304 patients (81.7%), R1 in 28 (7.5%) and R2 in 40 (10.8%). Univariate and multivariate analysis included 16 preoperative and operative parameters. Factors predictive of complete resection R0 were : absence of any modification of the esophageal axis on the barium swallow (P=0.019) and a partial or complete response to preoperative radiochemotherapy (P=0.042). Three groups of patients were identified. Group 1 : no deviation of the axis on the barium swallow (n=253) ; Group 2 : deviation of the axis on the barium swallow and partial or complete response to radiochemotherapy (n=66) ; Group 3 : deviation of the axis on the barium swallow and no response to radiochemotherapy or no preoperative treatment (n=53). Rates of R0 resection were 90.1%, 74.2% and 50.9% and 5-year actuarial survival 46%, 37% and 0% respectively (P<0.001). Complete resection of esophageal cancer is predictable. Deviation axis on the barium swallow and morphological response to neoadjuvant radiochemotherapy are variables available for all patients at onset of therapeutic management.
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Le regroupement des tumeurs neuroendocrines au sein d’une même entité de recherche se justifie non seulement par l’existence d’une définition et de propriétés communes à l’ensemble de ces tumeurs, mais également par leur rareté. Cette revue fait le point des avancées récentes en matière de classification, détaille la place prise par la Chromogranine A dans le bilan biologique de ces tumeurs, de la scintigraphie des récepteurs de la somatostatine dans le bilan d’imagerie. Elle rappelle la complexité de la prise en charge des patients porteurs de tumeurs endocrines associées à un syndrome de prédisposition. Enfin, elle souligne les avancées en matière de définition des facteurs pronostiques et notamment la place croissante que prennent les marqueurs de prolifération et d’invasion vasculaire dans cette classification. Enfin, l’individualisation progressive du phénotype histologique, clinique, biologique et morphologique des patients, répondeurs aux différentes thérapeutiques disponibles, est rappelée.
Classification and treatment of Endocrine Tumors (ET)
Endocrine tumors (ET) are defined by positive immunostaining for chromogranine A, synaptophysin and less specific markers such as neuron-specific enolase and N-CAM. This definition includes various tumors scattered within the body and which share common characteristics : hormone secretion, association as part of inherited syndrome, common prognostic parameters and therapeutic management. Several points challenge the clinical management of these tumors : confusion regarding previous definition (apudoma, carcinoid…), their rarity, insufficient knowledge regarding prognostic parameters of relapse and survival and poor chemosensitivity. ETs stem from two main embryological tissues : the neuroectoderm (medullary thyroid carcinoma and pheochromocytoma mainly) and the endoderm (also called gastro-enteropancreatic (GEP) tumors). In the latter group, ETs are subdivided into three subgroups with various behavior regarding biological activity, association as part of inherited syndrome frequency, prognosis : foregut-derived (head and neck, thymus, bronchus, pancreas mainly), midgut-derived (ileum), hindgut-derived (rectum) ET. Classification aims at recognizing tumors with common clinical presentation, prognostic or therapeutic behavior. Initial clinical management of these tumors has two main goals, to look for associated hormone secretions and inherited syndromes, both being dependent on the primary. The great majority of ETs secrete at least one hormone with or without clinical consequences. Morbidity induced hormone secretion (metanephrine, serotonine, insulin, gastrin) should be early recognized and treated. Also, hormone secretion may constitute helpful biological markers which high specificity but various sensitivity. The recommended biological work-up has been standardized according to the primary (Baudin et al, Ann Oncol 2001). Of note, secretions in foregut -derived ETs, in contrast with midgut-derived ETs are characterized by their biological diversity. Screening for association as part of inherited syndrome is restricted to neuroectoderm and well-differentiated endoderm-derived ET. Familial and personal patient history, ET primary and tumor presentation (multifocality, natural history) are major points to look for a genetic screening. Main consequences of such a diagnosis are : early diagnosis of associated tumors, and familial screening with a various impact on cure rate depending on each syndrome. Main inherited syndromes to be screened for are : multiple endocrine neoplasia type 1 and 2, Von-Hippel-Lindau disease, type 1 neurofibromatosis, mitochondrial complex type II disease. Genes responsible for these syndromes are known and genotype-phenotype correlations have been described for some. ET prognosis mainly depends on pathological differentiation and tumor stage. Primary impact on prognosis is still questioned, as well as ET association as part of an inherited syndrome. Hormone secretion is no more a major prognostic parameter. The best prognostic approach has been brought by studying lung ETs. Travis demonstrated that 4 subgroups of lung ETs can be distinguished according to their survival by taking into account the mitotic count and necrosis. Typical carcinoid is characterized by a low mitotic count (< 2 / 10 HPF), atypical carcinoid or well differentiated endocrine carcinoma by mitosis ranging between 2 to 10 / HPF and or punctiforme necrosis, large cell (poorly differentiated ) endocrine carcinoma by a high rate of mitosis above 10 / HPF , large necrosis area and lost of the endocrinoid pathological pattern. For intestinal ETs, the WHO 2000 classification defines benign or uncertain well differentiated endocrine tumors depending on size, depth invasion and angioinvasiveness. For pancreatic ETs, the Ki67 positive percentage of cells and the mitotic count is taken into account instead of depth invasion. Patients with locoregional extension or distant metastases are classified as well differentiated endocrine carcinoma. Poorly differentiated endocrine carcinoma may be encountered mainly in pancreatic, colon and rectum ET. Therapeutic management aims at reducing both hormone secretion (always first) and tumor burden. The only curative therapy is surgery in patients presenting with localized ET mainly, appendix, rectum, bronchus and insulinoma. In the majority of metastatic ET patients treatment remains palliative and should therefore take into account the natural history of the disease. Poorly differentiated ET and pancreatic ET are chemosensitive but complete responses are rare. In no or slowly progressive ET, a wait-and-see policy and/or locoregional therapeutic approaches should be considered. Protocols should include patients with morphologically progressive ET.
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Les tumeurs neuro-endocrines sont un groupe de tumeurs composées de cellules ayant un phénotype commun caractérisé par l'expression de marqueurs protéiques généraux, au premier rang desquels les chromogranines, et éventuellement par des produits de sécrétion spécifiques, ce qui ne préjuge pas d'une origine embryologique commune. Des tumeurs neuro-endocrines peuvent être rencontrées dans la plupart des localisations, mais elles siègent majoritairement dans le tube digestif et dans le pancréas. Elles sont classées en tumeurs de haut grade et tumeurs de bas grade d'après la classification des tumeurs neuro-endocrines pulmonaires. La plupart des tumeurs neuro-endocrines digestives et pancréatiques étant de bas grade, une classification spécifique tenant compte de la taille, du degré d'invasion, de la sécrétion prédominante et du taux de prolifération a été proposée récemment par l'OMS. La plupart des tumeurs neuro-endocrines sont sporadiques; quelques unes surviennent dans le contexte d'une néoplasie endocrinienne multiple de type 1.
Pathology of neuro-endocrine tumours
Neuroendocrine tumours are defined by a common phenotype, which is not supported by a common embryologic origin. This common phenotype is characterized by the expression of general neuroendocrine markers and sometimes by cell specific hormonal products. Neuroendocrine tumours are ubiquitous, but the major localizations are the digestive tract and the pancreas. According to the WHO classification of lung tumours, they are divided in low grade and high grade tumours. Since most digestive and pancreatic tumours are low grade tumours, a specific classification of neuroendocrine tumours was recently proposed by the WHO. Size, degree of invasion, major secretion and proliferation rate are the main criteria of this classification. Most neuroendocrine tumours are sporadic. A few cases occur in the context of a multiple endocrine neoplasia type 1.
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Les Troubles de la Statique Pelvienne (TSP) intéressent les trois étages, urinaire, gynécologique et digestif du plancher pelvien et sont fréquemment associés. Cette association s’explique par une embryologie, une anatomie et une physiopathologie communes. Les TSP sont en effet la conséquence : - d’une modification de la résultante de la pression abdominale sur le plancher pelvien : augmentation, défaut d’orientation ; - d’une anomalie des viscères pelviens tant dans leur morphologie que dans leur situation et leurs rapports ; - d’une dégradation du conjonctif de soutien et d’une atteinte neuromusculo- aponévrotique du périnée. Toutes ces anomalies sont secondaires à la grossesse et à l’accouchement, au vieillissement et à la carence hormonale, aux activités sportives mal conduites, aux efforts de défécation, à une toux chronique et enfin à une chirurgie périnéale ou pelvienne préalable. Ainsi 18 % des TSP intéressent les trois étages ; 7% des patientes avec un prolapsus génital, entre 19 et 31% des patientes avec une incontinence d’urine (IU) ont une incontinence fécale, et enfin 38% des patientes avec une IU ont un prolapsus génital associé. Dans ces conditions il paraît logique d’avoir une approche uniciste des TSP. Chaque chirurgien, urologue, gynécologue ou digestif, qui traite un TSP doit avoir présent à l’esprit que des troubles patents ou masqués peuvent exister à côté de celui dont il s’occupe comme spécialiste et qu’un geste sur un étage n’est pas sans conséquence sur un autre étage. Il est donc logique que cette approche globale s’intègre au sein d’une sous spécialité la Pelvi -périnéologie.
Global management of pelvic floor disorders : towards pelvic
perineology.
Pelvic floor disorders involve the three components of the pelvic floor : urologic, gynaecologic and coloproctologic. They are often associated because of their common embryology, anatomy and physiopathology. Pelvic floor disorders result from : - a change in the abdominal forces : increase, change in the orient ation ; - an anomaly of the pelvic viscera in the morphology and/or their location and relationship ; - a degradation of the supporting connective tissue. The disorders can be secondary to pregnancy, delivery, old age, hormonal deficiency or any increase in abdominal pressure such as in chronic straining during defecation, sport or cough and finally following perineal or pelvic surgery. Thus, in 18 % of patients presenting a pelvic floor disorder, all three levels are concerned : 7 % of patients with genital prolapse and between 19 % and 31 % of patients presenting urinary incontinence have fecal incontinence. Finally, 38 % of urinary incontinent patients have associated genital prolapse. All surgeons, urologist, gynaecologist and coloprocologist dealing with pelvic floor disorders have to take into consideration that the management of one of the levels will probably have an impact on another level and that consequently a global approach to pelvic statics disorders is necessary. For these reasons it seems logical to gather pelvis and perineum on one side, and the different levels of the pelvic floor on the other side, in one single discipline : pelvic perineology.
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