Les travaux spécifiquement consacrés à la maladie luxante de la
hanche en Afrique de l’ouest sont peu nombreux. Notre but est
d'évaluer l'incidence de cette affection dans notre pratique.
Au cours d’une étude prospective menée au CHU de Ouagadougou
de décembre 1996 à juillet 1997, nous avons examiné 2514 nouveaux
nés de race noire dont l’âge moyen était de 1,64 jour ; 46,5%
étaient des filles. Les enfants nés de mères primipares représentaient
31,74% de la série, et ceux nés par présentation du siège en
représentaient 1,17% ; 0,48% des enfants étaient des jumeaux.
Les anomalies des membres ont constitué 51,87% des malformations
relevées. Deux cas de torticolis congénital et 1 cas de scoliose
du nourrisson ont été observés.
En dépit d’une recherche attentive et du recours fréquent à l’échographie,
aucune hanche instable n’a été retrouvée. Cent cinquante
trois enfants ont été revus à un âge moyen de 4 ans et 8 mois ; leur
examen clinique n'a décelé aucune anomalie.
Le port des bébés au dos, les hanches en flexion-abduction a souvent
été évoqué pour expliquer la rareté de l’affection dans un
contexte comme le nôtre. Ce facteur mécanique n’a pas eu de place
dans notre série puisque les enfants n’avaient jamais été portés sur
le dos à l'époque du dépistage.
La MLH semble extrêmement rare dans notre pratique. Cette rareté
serait probablement le fait de dispositions génétiques neutralisant
efficacement l’effet des facteurs de risque.
Congenital hip dislocation: a study of 2514 newborn children
conducted in the Ouagadougou University Teaching Hospital.
Specific reports on congenital hip dislocation in West Africa are
rare. During a prospective study conducted at Ouagadougou University
teaching hospital from December 1996 to July 1997, 2514
black newborn patients were examined. Their mean age was 1.64
day; 46.5% were girls. First borns accounted for 31.74% of the series,
while infants born from breach delivery represented 1.17%.
Only 0.48% were twins.
Limb anomalies represented 51.87% of all malformations. Two
cases of congenital torticollis and one case of infantile scoliosis
were noted. No case of congenital hip dislocation was found in spite
of meticulous clinical evaluation and numerous hip ultrasonographies.
One hundred and fifty three patients have been reviewed
after a median follow-up of 4.66 years. All were normal.
One hypothesis states that, in many African countries, infants are
carried on their mother’s back with their hips positioned in flexionabduction.
This would explain the absence of congenital hip dislocation.
Our study fails to support this, because none of our newborns had
been carried on his mother’s back prior to our screening. We think
that genetic factors account for the absence of congenital hip dislocation
in our countries.