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Séance du mercredi 13 octobre 2004
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HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA PROSTATE 15h00-17h00 - Les Cordeliers Modérateur : Alain Le Duc
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Résumé Durant la dernière décade, des études ont été menées en vue de mieux comprendre le retentissement sur la qualité de vie du vieillissement de l’appareil uro-génital et de l’apparition d’une hypertrophie bénigne de la prostate. Une meilleure connaissance des désordres engendrés par ces deux évènements quasi inéluctables était devenue nécessaire pour deux raisons : d’une part le vieillissement rapidement progressif de la moyenne d’âge de la population, et d’autre part la mise sur le marché de traitements au long cours visant à traiter un nombre croissant de patients. Le développement d’une hypertrophie de prostate est induit par des modifications hormonales qui surviennent chez les quinquagénaires. Cette promotion hormonale induit en cascades des phénomènes touchant le stroma et le tissu glandulaire. 50% des hommes de 50 ans ont un début d’hypertrophie de prostate, pourcentage qui atteint 80% des hommes de 80 ans. L’étiopathogénie des troubles mictionnels et génitaux qui apparaissent dans cette tranche d’âge n’est jamais simple à comprendre, car parallèlement à l’hyperplasie bénigne de la prostate, se produit un vieillissement de l’appareil urinaire portant notamment sur le réservoir vésical. Le clinicien doit s’efforcer, afin de mieux cibler le choix thérapeutique, d’identifier la part respective des modifications uro-génitales dans la responsabilité des troubles urinaires qui motivent la consultation.
Abstract During the last decade, studies were led to better understand the impact of the ageing of the urogenital system and of the occurrence of a benign prostatic hyperplasia on the quality of life. A better knowledge of the disorders engendered by these two almost inevitable events had become necessary for two reasons: on one hand the quick progression of the average age of the population, and on the other hand the launch on market of long course treatments aiming at treating an increasing number of patients. The development of benign prostatic hyperplasia is the result of hormonal modifications occurring in men in their fifties. These hormonal changes lead to a series of phenomena affecting the stroma and the glandular tissue. Fifty per cent of 50-year-old men start developing benign prostatic hyperplasia, increasing to 80% of 80-year-old men. The etiopathogeny of mictional and genital symptoms which appear in this age bracket is never simple to understand because the occurrence of benign prostatic hyperplasia is accompanied by an ageing of the urinary tract which affects the vesical reservoir in particular. In order to better target the therapeutic choice, the clinician has to identify as clearly as possible the role of urogenital modifications in causing the urinary symptoms which motivate the consultation.
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Résumé L'hypertrophie bénigne de prostate (HBP) est une entité physio-pathologique fréquente chez l'homme de plus de 60 ans. Avec le vieillissement de la population, la prévalence de cette pathologie va augmenter dans les prochaines années. De ce fait, l'HBP représente un marché potentiel intéressant, aussi bien pour l'industrie pharmaceutique que pour les sociétés développant des nouvelles techniques chirurgicales. Ce marché peut-être évalué en France actuellement à 460 millions d'euros par an, se répartissant pour moitié en médicaments et pour moitié en interventions chirurgicales. Ce chiffre est important pour l'urologie : les interventions chirurgicales pour HBP restent parmi les interventions les plus fréquemment réalisées par les urologues. Cependant, ce chiffre est une goutte d'eau dans le coût global de la santé en France aujourd'hui. La question qu'il est légitime de se poser est de savoir si ces dépenses sont justifiées. L'observation, sur plusieurs années, de l'évolution des traitements de l'HBP en France montre que le nombre d'interventions chirurgicales pratiquées en France reste stable alors que le nombre d'années de traitement vendu annuellement augmente considérablement. L'analyse macroscopique des ventes de médicaments montre qu'à chaque fois qu'un nouveau médicament arrive sur le marché, il crée une nouvelle part de marché sans pour autant vraiment diminuer la part de marché des médicaments existants. Si l'on compare avec les autres pays européens, on observe que la France est en tête des pays pour la prescription de traitements médicaux pour l'HBP. Ces remarques ne laissent pas indifférents : elles confirment la force du marketing de l'industrie pharmaceutique et nous amènent à nous poser la question de savoir si tous les traitements prescrits sont vraiment justifiés.
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Résumé La prise en charge médicale de l’HBP est l’objet de profonds changements actuellement. Classiquement le traitement médical, représenté par trois familles, les extraits de plantes, les alphabloquants et les inhibiteurs de la 5 alpharéductase, était considéré comme uniquement symptomatique, comportant des risques d’altérations de la vie sexuelle et ne se concevait qu’en monothérapie. De nombreuses études cliniques récentes viennent modifier ces certitudes : le traitement médical loin d’être simplement symptomatique peut modifier l’histoire naturelle de la maladie, en réduisant notamment le risque de rétention aiguë, le traitement médical peut améliorer la vie sexuelle et enfin combiner deux traitements semble être supérieur à une monothérapie. Parallèlement la place des techniques instrumentales initialement proposées en alternatives au traitement chirurgical classique tend à être mieux définie. Les résultats avec un long recul de deux de ces techniques, la thermothérapie par micro-ondes ou par radiofréquences ont permis de confirmer leur efficacité mais les placent plutôt en alternative au traitement médical.
Abstract Clinical symptoms related to benign prostatic hyperplasia (BPH) combine obstructive and irritative symptoms. Obstructive symptoms, associating at different levels hesitancy, straining, weak flow and interrupted voiding, are related to the outflow obstruction due to the prostate itself through its mass and its tonus, while irritative symptoms, mainly diurnal and nocturnal frequency and urgency, are mostly due to detrusor abnormality, and to some extent to central nervous system disturbance. Prostatic outflow obstruction may be treated by alphablockers which reduce prostatic and bladder neck muscle tone, or by 5 alphareductase inhibitors which reduce glandular volume. Irritative symptoms may be treated by anti-muscarinic agents and at a lower degree by alphablockers. Plant extracts, which mechanism of action remains unclear, namely serenoa repens and pygeum africanum, are widely used in France. The place of instrumental alternatives remains to be determined but these instrumental treatments can now be regarded as possible alternatives to long life medical treatment rather than alternatives to a standard surgical treatment.
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Résumé Le traitement chirurgical est « l’étalon or » du traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HPB), de loin le plus efficace mais aussi le plus invasif. Il est indiqué en cas de complications (rétention, calcul de vessie, dilatation du haut appareil, infection ou hématurie répétée) ou de symptômes gênants résistant au traitement médical. Longtemps opposées, l’intervention sanglante par taille hypogastrique et la résection endoscopique ne sont en fait que deux variantes d’une même intervention. Le choix entre résection endoscopique et chirurgie ouverte est fonction du poids de la glande. Quelle que soit la technique, les résultats sont identiques (90% de score symptomatique et 80% de débit normaux à 2 ans) mais sont réputés plus durables après chirurgie ouverte (5% de réintervention à 20 ans pour la chirurgie ouverte contre 40% pour la résection) au prix d’une morbidité acceptable (2% de sténose de l’urètre, 1% d’incontinence urinaire) en dehors de l’éjaculation rétrograde quasi constante (80% à 2 ans) dont le patient doit être informé. En France, en sachant que les hommes de plus de 60 ans sont 6 millions et que la prévalence de l’HPB symptomatique est de 20%, 1 200 000 hommes présentent une HPB symptomatique. Seuls 58% d’entre eux reçoivent un traitement médical ou chirurgical. La place de la chirurgie a considérablement diminué depuis le début des années 1990 avec l’apparition de nouveaux traitements médicaux : en France, comme dans la plupart des pays européens, la diminution de la chirurgie est de 35% (100 000 /an en 1990 et 66 000 /an en 1997) ; aux Etats-Unis, la diminution est de 50% (300 000 /an en 1990 et 150 000 /an en 1995). La proportion de patients traités par chirurgie est de 9%. Le pourcentage de résection endoscopique est de 81%. Ce pourcentage de résection varie selon les pays : 97% aux Etats- Unis et 70% seulement au Japon. Avec le vieillissement de la population, qui devrait entraîner un doublement du nombre des sujets de plus de 60 ans d’ici 5 ans, la place de l’HPB dans les considérations médico-économiques de santé publique va augmenter de façon importante. Avec une prévalence de 20%, le risque pour un homme de 50 ans d’avoir un jour une intervention pour une HPB symptomatique pourrait atteindre 40%. Le traitement médical, moins cher au début, a un coût équivalent à celui de la chirurgie à partir de la 8ème année. Les économistes considèrent que retarder le plus possible l’intervention, qui coûte le plus cher, aboutit à minimiser les coûts. On voit ainsi les limites du rapprochement entre raisonnement économique et médical : ni la survenue de complications, ni l’inconfort prolongé par le retard de l’intervention ne sont pris en compte.
Abstract Surgical treatment is the “gold standard” for the treatment of BPH, it is by far the most effective but also the most invasive. This treatment is necessary when there are complications such as urinary retention, bladder stones, renal dilatation, infection or repeating hematuria or aggravated symptoms resistant to medical treatment. Although open surgery and the transurethral resection were for a long time mistakenly opposed, they are in fact two variants of the same intervention. The decision on which treatment the surgeon chooses depends on the weight of the gland. Whatever the method chosen, the results are identical (90% of symptom score and 80% of urinary flow are normal after two years) but open surgery has proven to be more effective in the long term, as only 5% of the patients who received it needed post-operation treatment, whereas 40% of those who had a resection did. The complications which result from these treatments are relatively minor: 2% experience urethral stenosis, 1% experience urinary incontinence, but 80% experience retrograde ejaculation, and this is something of which they must be informed. Of the 6 million men in France over the age of 60 approximately 1.2 million are known to have BPH symptoms, yet of this group only 58% of them have received medical or surgical treatment. When new medical treatments were introduced in 1990, the need for surgery dropped considerably, and here France’s figures are representative of Europe’s: surgical intervention is necessary only 35% of the time (100 000 / year in 1990 and 66 000 / year in 1997); in America, there has been a 50% drop (300 000 / year in 1990 as opposed to 150 000 / year in 1995). Only 9% of the patients received surgical treatment. Whereas 81% of the patients received transurethral resection; in America the figure is 97%, in Japan 70%. Demographics, however, are not on are side. In just 5 years there should be twice as many men over the age of 60 as there are today, which mean that the importance of BPH in medico-economic considerations is going to increase in a very dramatic fashion. With a 20% prevalence, for a 50-year-old man there is 40% chance that in the near future, he will need an operation for BPH. Medical treatment, at least less expensive in the beginning, has in fact the same cost as surgery by the 8th year. Economists therefore erroneously believe that opting for non-surgical treatment will necessarily minimize the costs. We see here the futility of weighing economic factors against medical necessity, as economists omit from their calculations not just the all-important question of the health risks that often arise from delaying surgery, but also the greater long term costs of the non-surgical treatment of BPH. In conclusion, it is my firm belief that surgery is not only in the best interests of the patient, but is also the more cost-effective method overall.
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Résumé Les patients de plus de 50 ans, qui consultent pour des troubles mictionnels, ont pour plus de la moitié d’entre eux une hypertrophie bénigne de la prostate. Or, pour 30% d’entre eux, l’hypertrophie de la prostate n’est pas la principale ou l’unique responsable de ces troubles. L’enrichissement de l’arsenal thérapeutique, qu’il soit médical, physique ou chirurgical, devrait théoriquement apporter des réponses ciblées. Actuellement, cela n’est pas le cas et ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il n’est jamais facile d’établir, sauf en présence d’un tableau d’obstruction évidente aiguë ou chronique accompagnée éventuellement de complications, un rôle exact à chacune des modifications fréquemment rencontrées à cet âge, sur le bas appareil urinaire, voire sur le système nerveux central pour les patients plus âgés. Si bien que l’établissement d’un protocole thérapeutique passe souvent par des étapes allant du traitement le moins invasif (médical) au plus invasif (chirurgie classique), en passant éventuellement par des alternatives utilisant des moyens physiques (US, micro-ondes, laser, etc…). En conclusion, la stratégie de prise en charge d’une hyperplasie bénigne de la prostate ne peut se concevoir qu’avec le consentement éclairé du patient.
Abstract More than half of the patients over 50 years of age consulting for mictional symptoms have a benign prostatic hyperplasia. For 30% of them, benign prostatic hyperplasia is not the main or unique cause of these symptoms. The development of therapeutic means, whether medical, physical or surgical, should, in theory, bring precise answers. At present, it is not the case, due to several reasons. First of all, it is never easy to establish, except in the presence of an acute or a chronic evident obstruction possibly accompanied by complications, an exact role to each of the modifications on the low urinary tract frequently met at this age, even on the central nervous system for the older patients. Therefore the establishment of a therapeutic protocol often passes through stages, from the least invasive medical treatment to the most invasive classic surgery, and possibly through alternatives using physical means (US, microwaves, laser, etc.). In conclusion, management strategy of benign prostatic hyperplasia can be considered only with the patient’s informed consent.
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Déclaration de vacance de places de membres associés français
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