Séance du mercredi 1 mars 2000

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Cancer du côlon gauche occlusif : résultats préliminaires du traitement par endoprothèse posée en urgence sous contrôle radiologique.

BENCHIMOL D, BAQUE P, ODDO F, BERNARD JL, CHEVALIER P, RAHILI A, RICHELME H, BOURGEON A (Nice)

Résumé
Le but de cette étude a été de rapporter les résultats préliminaires de l’évaluation prospective de la pose d’endoprothèse sous contrôle fluoroscopique pour cancer du côlon gauche occlusif (CCO). D’octobre 1998 à octobre 1999, 10 patients consécutifs et non sélectionnés (6 femmes, 4 hommes, d’âge moyen 80 ans) porteurs d’un CCO (côlon descendant : 5, sigmoïde : 3, transverse : 1, rectum : 1) ont été proposés pour la mise en place en urgence d’une prothèse métallique auto-expansive sous guidage fluoroscopique, sans anesthésie ni prémédication. Il y a eu deux échecs : une impossibilité traitée par colostomie de proche amont et un défaut de positionnement traité par prothèse par voie endoscopique. Il y a eu une complication grave : perforation lors du passage du guide (intervention immédiate suivie du décès à j6 par complication respiratoire). L’occlusion a été levée dans 7 cas. Quatre patients ont conservé la prothèse dans le cadre d’un traitement palliatif, sans récidive de l’occlusion avec un recul moyen de 4 mois. Trois patients ont été opérés moins de 12 jours après la levée de l’occlusion : 2 colectomies "idéales" et une opération de Hartmann, avec des suites simples. La pose d’endoprothèse colique en urgence par voie radiologique pour CCO est une technique simple et rapide, qui permet d’éviter la colostomie initiale, peut constituer un traitement palliatif définitif.

 

Une nouvelle étiologie d’ischémie médullaire : la compression d’une artère lombaire par le pilier droit du diaphragme.

BENCHIMOL D, ROGOPOULOS A, MAHAGNE MH, BAQUE P, RICHELME H, BOURGEON A (Nice)

Résumé
Deux observations cliniques permettent de décrire une nouvelle cause d’ischémie médullaire : la compression par le pilier droit du diaphragme d’une deuxième artère lombaire donnant naissance à une artère spinale postérieure. Il s’agit de deux patients âgés de 42 et 60 ans, ayant eu des épisodes spontanément régressifs de paraplégie, déclenchés dans un cas par des malaises orthostatiques, et dans l’autre cas par une hyperextension des membres inférieurs. Les résultats des explorations radiologiques étaient superposables. L’artériographie médullaire montrait une sténose de la 2ème artère lombaire droite, à partir de laquelle naissait une artère spinale postérieure. L’angio-scanner permettait de rapporter la sténose à une compression par le pilier droit du diaphragme. L’artériographie dynamique a mis en évidence une occlusion totale de l’artère par la mise en hyperextension des membres inférieurs. Le traitement a consisté en la section chirurgicale du pilier du diaphragme, avec des suites simples et l’absence de récidive de paraplégie avec un recul de 4 et 7 ans.

 

Le pronostic de l’aéroportie, à propos de 7 cas en 2 ans.

MONNEUSE O, GRUNER L, HENRI L, BARTH X, OLAGNE E, BEATRIX O, TISSOT E (Lyon)

Résumé
L’aéroportie est un signe radiologique caractérisé par la présence d’air dans la veine porte, associé dans la littérature à un très mauvais pronostic (75 à 90 % de mortalité). Nous rapportons 7 observations de patients traités pendant une période de 2 ans. Le diagnostic a été porté 6 fois grâce au scanner abdomino-pelvien. L’étiologie de l’aéroportie était toujours chirurgicale. Le mécanisme de l’aéroportie était toujours lié à un phénomène ischémique du grêle et/ou du côlon : 4 patients étaient porteurs d’une occlusion du grêle sur bride, 2 d’un infarctus mésentérique supérieur étendu et 1 d’une nécrose colique pré-perforative. Trois patients sont décédés, leur pathologie digestive étant au-delà de toute ressource thérapeutique chirurgicale. Les quatre autres patients ont survécu après traitement chirurgical adapté. La gravité de l’affection n’est pas liée à la présence ou non d’aéroportie, mais seulement au stade évolutif de la pathologie qui la génère.

 

Analyse de molécules d’adhésion par cytométrie en flux et risque métastatique du cancer colique.

BLANC P, PORCHERON J, LAMBERT C, BRETON C, GENIN C, BALIQUE JG (Saint-Etienne)

Résumé
La nidation hépatique des métastases dépend de molécules d’adhésion exprimées par la cellule tumorale. Le but de notre travail a été d’étudier la relation entre l’expression de certaines molécules d’adhésion et le risque métastatique dans le cancer colique. Des prélèvements frais d’adénocarcinome colique et de muqueuses saines ont été obtenus à partir de résections chirurgicales (stade A/B = 5, stade C/D = 10). Sept molécules d’adhésion ont été étudiées : N-Cam , intégrines a2, a3, a5, a6 et ß 1, Sialis lewis X (SleX). L’étude a été faite en immunohistochimie (sur coupes déparafinées) et par cytométrie en flux à 4 couleurs (dissociation mécanique des tumeurs). En immunohistochimie, nous avons observé dans la muqueuse saine et le tissu tumoral : une forte intensité d’expression pour a2, a3, a6 et ß 1 et une intensité moyenne pour le SleX, alors que a5 et N-CAM n’ont jamais été exprimées. Par cytométrie en flux, l’expression par rapport aux muqueuses saines était diminuée pour a5 et a3 (6/15 tumeurs ) et augmentée pour le SleX (10/15 tumeurs). Cette différence d’expression était plus marquée dans les stades C/D. L’expression de a2, a6 et ß 1 était hétérogène dans les tumeurs et les muqueuses normales ; N-CAM était exprimé dans une tumeur. La cytométrie en flux, méthode rapide, précise, semble montrer une modification d’expression plus importante dans les tumeurs à fort potentiel métastatique pour a3, a5 (diminution) et le SleX (augmentation). L’intérêt pronostique reste à valider sur une plus grande série.