L. latine 304.  >
À Sebastian Scheffer,
le 14 juillet 1664

[Ms BIU Santé no 2007, fo 172 ro | LAT | IMG]

Au très distingué Sebastian Scheffer, docteur en médecine, à Francfort. [a][1]

Tandis que j’attends de jour à autre le paquet que vous m’avez envoyé par l’entremise de Samuel Chouët, [2] libraire de Genève, je vous demande de m’aimer comme vous en avez l’habitude et de m’indiquer ce que je dois faire pour vous en échange de tant de services qui vous ont valu mes bonnes grâces ; mais d’abord, quelle somme voulez-vous que je rembourse à notre ami Pierre Mocquillon [3] pour les exemplaires du livre de Caspar Hofmann qu’on m’a réservés, [4] ainsi que pour ce graveur qui prépare le grand recueil des Icones virorum illustrium, et surtout s’il a achevé son travail ? [1] Tout ce que vous déciderez, tout ce que vous ordonnerez là-dessus, je l’exécuterai sans délai afin que vous connaissiez ma détermination à penser et agir absolument selon vos désirs ; de fait, je vous rembourserai sur-le-champ la somme que vous aurez prescrite.

[Ms BIU Santé no 2007, fo 172 vo | LAT | IMG] Dites-moi pourtant, je vous prie, s’il est vrai qu’est chez vous décédé M. Schroeder, auteur d’une Pharmacopœia[2][5] Comment monsieur votre père, ce vénérable vieillard, se porte-t-il ? [6] Et les deux excellents MM. Peter Lotich [7] et Johann Daniel Horst ? [8] Quand les Commentationes in Petronium du premier paraîtront-ils ? [3][9] Quant au second, que nous prépare-t-il ? Je salue très obligeamment ces trois Sénons. [10] Souffrez pourtant que je vous prie de m’acheter, s’il vous plaît, les opuscules suivants qui ont jadis été publiés dans votre ville, savoir : la disputation de Josephus de Aromatariis de Rabie contagiosa, 1626, in‑4o ; [11][12] le traité de Johannes Guidius de Volaterra de Mineralibus, etc., 1627, in‑4o ; [13] le livre d’Otto Faber in Paradoxis de Morbo Gallico[14][15] et les autres livres qu’il a publiés, ainsi que la Pathologia spagyrica de Faber. [4][16] On parle ici du légat du pontife romain ; [17] dans quelques jours, il doit faire son entrée dans notre ville, en pompe solennelle et grand cortège. [5] Il n’y a rien de nouveau sur Nicolas Fouquet [18] et sur les autres concussionnaires. Vale et aimez-moi.

De Paris, ce lundi 14e de juillet 1664.

Vôtre de tout cœur, G.P.


a.

Brouillon autographe d’une lettre que Guy Patin a écrite à Sebastian Scheffer, ms BIU Santé no 2007, fo 172 ro et vo.

1.

V. notes :

2.

Johann Schröder, auteur d’une « Pharmacopée » médico-chimique (Lyon, 1649, pour l’une des très nombreuses éditions, v. note [36], lettre 395), était mort à Francfort le 30 janvier 1664.

3.

V. note [83], lettre 150, pour les « Commentaires sur [le Satyricon de] Pétrone » de Johann Peter Lotich (Francfort, 1629, jamais réédité).

4.

Ces ouvrages étaient, dans l’ordre de citation :

5.

V. note [6], lettre 789, pour l’entrée officielle du cardinal Fabio Chigi dans Paris, le 9 août 1664.

s.

Ms BIU Santé no 2007, fo 172 ro.

Cl. viro Seb. Scheffero, Med. Doctori, Francofurtum.

Dum in dies expecto fasciculum illum tuum que ad me misisti per Sam.
Choüet,
Bibliop. Genevensem, rogo Te, ut ames me pro solito, mihique
indices quid mihi apud Te faciendum pro tot officijs quib. antehac me deme-
ruisti : imprimis v. quod pretium vis ut persolvam Petro Moquillon, amico
nostro, pro Exemplarib. libri Casp. Hofmanni, nomine meo inscripti : tum pro illo
Sculptore chalcographico, qui magnum opus adornat Imagconum Virorum
Illustrium,
præsertim si venerit ad umbilicum. Quidquid decreveris, quid-
quid jusseris super ea re, statim exequar, ut scias me idem prorsus tecum,
et sentire et facere velle : quos enim præscripseris nummos, statim restituam.

t.

Ms BIU Santé no 2007, fo 172 vo.

Sed dic sodes : estne verum apud vos decessisse D. Schroderum, Pharma-
ciæ scriptorem ?
quî se habet venerandus Senex D. Parens tuus ? quî duo
viri eximij, Petrus Lotichius, et Io. Daniel Horstius : illius Commentationes
in Petronium
quando venient ? hic v. quid novi molitur ? Tres illos Seno-
nes officiosissimè saluto. Verum patere ut Te rogem : eme mihi quæso
sequentres libellos in Urbe vestra olim editos, nempe Iosephium de Aromatarijs
Disputat. de Rabie contagiosa.
1626. in 4. Io. Guidij, Volat. de Minerali-
bus Tractatum, etc.
1627. in 4. Othonem Fabrum, in Paradoxis de morbo
Gallico :
et alia quæ edidit : ut et Fabri Pathologia Spagirica. Hîc
agitur de Legato Rom. Pontificis, Urbem nostram solemni pompa et
magno comitatu ingressuro intra aliquot dies. De Nic. Fouquet, ut et
de alijs peculatoribus, nihil habetur novi. Vale, et me ama. Paris.
die Lunæ, 14. Iulij, 1664.

Tuus ex animo, G.P.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Sebastian Scheffer, le 14 juillet 1664

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(Consulté le 05/05/2024)

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