L. 492.  >
À Charles Spon,
le 21 septembre 1657

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 21 septembre 1657

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0492

(Consulté le 26/04/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Je vous envoyai ma dernière le mardi 18e de septembre avec une lettre pour M. Ravaud par la voie de M. Robert, [2] votre collègue. Depuis ce temps-là, je vous dirai que M. Palliot, libraire de Dijon, [3][4] m’est venu voir, qui m’a dit qu’il s’en va imprimer la troisième centurie des épîtres latines de M. Morisot[5] j’ai céans les deux autres ; [1] qu’il imprime un livre d’Armoiries et par après, qu’il imprimera une Histoire généalogique du duché de Bourgogne[2]

Ce mercredi 19e de septembre. J’attends toujours votre M. Dinckel avec nos manuscrits Hofmanniques[3][6][7] plût à Dieu que je les tinsse ! Et comme je n’avais pas encore mis la plume bas, le voilà arrivé avec nos manuscrits et votre lettre, Dieu soit loué de tout, dont je vous remercie. Ce M. Dinckel est bon et sage, et me semble être fort aimable, je le servirai très volontiers de toute ma puissance. Je vous remercie pareillement de votre petit livre de Obsidione Fontirabiæ[4][8][9] Le partisan Girardin [10] est mort comme je vous ai mandé, non pas dans Malines, [11] mais dans la ville d’Anvers. [12] Il laisse dix enfants vivants, Punition divine ! comme dit Homenaz[5][13][14] je voudrais que tous les partisans fussent morts comme celui-là et que la race en fût éteinte.

Ce même jour, à six heures du soir. Vraiment vous me l’avez belle baillée : [6] voilà que je reçois votre lettre de la propre main de Mlle Spon, [15] laquelle après avoir vu un peu mon étude, mais avec une chandelle, m’a parlé de cette bonne femme, laquelle me connaissait comme si elle m’avait nourri ; cela m’a tout à l’heure mis en soupçon ; ce qu’ayant reconnu, elle est si bonne qu’elle a voulu tout à l’heure me mettre hors de peine et m’a avoué la vérité. Mon Dieu, que c’est une digne femme ! Ha, que vous êtes heureux d’en avoir une si bonne et si parfaite, et de si belle humeur ! La mienne [16] a bien plusieurs qualités fort bonnes, mais elle est quelquefois chagrine, et cruelle aux valets et servantes, qui sont deux qualités desquelles je ne tiens rien, mais elle les a iure gentilitio[7] feu sa mère, [17] qui a vécu 84 ans, était de la même humeur. Vous avez été plus heureux que beaucoup d’autres, c’est que Dieu s’est mêlé de vos affaires, a Domino datur uxor prudens[8][18]

Ce jeudi 20e septembre. J’ai été ce matin saluer Mlle Spon et lui ai mené mon deuxième fils Carolus, [19] qui est fortuitement arrivé céans comme je pensais à sortir ; l’aîné n’y était point alors. Ce soir j’y suis retourné comme ils achevaient de souper et avons causé ensemble jusqu’à dix heures. Mon deuxième fils a fait partie [9] de la mener à la comédie, elle et sa compagnie, demain vendredi ; je souhaite fort que le dessein en réussisse.

Ce vendredi 21e, à huit heures du soir. Ce matin, Mlle Spon m’a porté bonne chance : l’homme de M. Elsevier [20] m’a apporté céans le Corn. Celsus [21] de M. Vander Linden, [22] relié en beau vélin et bien doré. Il a encore fait davantage, il m’a fait l’honneur de me le dédier. [10] Dès que les balles du libraire seront ouvertes, j’en prendrai quelque nombre et vous en enverrai, à vous et à M. Gras.

Vale et me ama. [11] G.P.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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