À Reiner von Neuhaus, le 18 mai 1662, note 10.
Note [10]

R.P. Ludovici Iacob, Cabilonensis, Carmelitæ Bibliographia Parisina, hoc est, Catalogus omnium librorum Parisiis, anno 1645. inclusive excusorum.

[Bibliographie parisienne du R.P. Louis Jacob, {a} carme natif de Chalon-sur-Saône, qui est le catalogue de tous les livres imprimés à Paris jusqu’à l’an 1645]. {b}


  1. Louis Jacob de Saint-Charles, v. note [5], lettre 108.

  2. Paris, Rolet Le Duc, 1646, in‑4o de 52 pages.

Ce livre est dédicacé au Clarissimo et Eruditissimo Viro DD. Guidoni Patino Bellovacensi, Doctori Medici Parisiensi, etc. [très brillant et très savant M. Guy Patin, natif de Beauvaisis, docteur en médecine de Paris, etc.], le 1er janvier 1646, avec ces chaleureuses louanges :

Meminisse vero potes (Vir eruditissime) quoties in communibus nostris de re litteraria semonibus, suavissimisque colloquiis Tibi probatum maxime consilium meum non modo testatus sis, verumetiam (quæ tua bona est indoles, et indefessum juvandæ rei literariæ studium) me quoque valentissimis rationibus ad susceptum laborem prosequendum accenderis, obtestatus etiam atque etiam ne hunc ardorem meum laboris operosi sane et difficilis tædio sinerem defervere. Tuis igitur adhortationibus et consiliis non parum in hoc stadio decurrendo adjutum me fuisse fatear necesse est ; ingratissimus vero sim mortalium, si alium a Te eiusdem Operis defensorem et Protectorem quæram, quandoquidem se totum Tibi iure merito ita consecratum. Tibi, inquam, cui tanta inest ; tamque absoluta Medicinæ et aliarum scientiarum cognitio, ut non tantum cujuslibet controversiæ Medicæ, rei natura sua difficillimæ et intricatissimæ, in qua tamen feliciter et optimis ægrorum rebus supra Medicorum vulgus excellis ; verumetiam totius rei litterariæ præstantissimum arbitrum et æquissimum Censorem in Te iure optimo possint omnes agnoscere. Ut hic præteream adeo exactam literarum quas humaniores vocant peritiam, ut eo nomine apud exteros, Anglos, Germanos, Italos, Belgas, Batavos, totam denique Europam, sese tui nominis fama diffuderit. Mirantur sane omnes in eodem homine exquisitam Antiquitatis et omnium retro sæculorum notitiam, quæ Medicinæ perfectissimam scientiam, et sermonis gratam cum verborum proprietate perspicuitatem secum involuit.

[Vous pouvez vous rappeler (très savant Monsieur) combien de fois, lors de nos si plaisantes discussions et conversations sur les livres, vous m’avez témoigné fort approuver mon dessein, mais surtout (vous qui avez si bon caractère et mettez un soin inlassable à aider la production littéraire) m’avez donné de très solides raisons pour persévérer avec acharnement dans ma tâche ; à maintes et maintes reprises aussi, vous m’avez supplié de ne pas permettre que la lassitude d’un labeur pénible et fort difficile ne refroidisse mon ardeur. Je dois donc bien avouer que vos exhortations et vos conseils ne m’ont pas peu aidé à parvenir au bout de cette course. Je serais vraiment le plus ingrat des mortels si je cherchais un autre protecteur et défenseur de cet ouvrage que vous, et voilà donc pourquoi je vous l’ai entièrement et légitimement dédié. Vous, dis-je, à qui il doit tant : votre connaissance de la médecine et des autres sciences est si absolue que vous surpassez avec bonheur le commun de vos collègues, que ce soit dans toutes les controverses de leur art qui, par leur nature, sont des débats difficiles et fort embrouillés, ou dans le mieux-être des malades ; en outre, tous pourraient à très juste titre reconnaître en vous le plus brillant arbitre et le plus équitable censeur de toute la république des lettres. Qu’il me soit permis de passer ici sous silence votre connaissance de ce qu’on appelle les belles-lettres ; elle est si précise que votre renom s’est répandu chez les Anglais, les Allemands, les Italiens, les Flamands, les Hollandais, et enfin sur l’Europe tout entière. Absolument tout le monde admire votre intime connaissance de l’Antiquité et de tous les siècles qui se sont écoulés depuis ; elle enveloppe en une seule et même personne le plus parfait savoir de la médecine et la clarté du discours, agrémentée par la justesse des termes employés]. {a}


  1. Juste après la dédicace à Patin se trouvent deux pièces grecques en vers signées Κλαυδιος Μαυγεριος [Claudius Maugerius]. La première des deux propose une anagramme du nom de Patin : γιδων πατινοσ, ασωτιαν πνιγω (gidôn patinos, asôtian pnigô [Guy Patin, étouffeur des débauches]).

    Ce Claude Mauger, linguiste français, maître de langue française et anglaise à Blois en 1645, puis à Londres vers 1650, est auteur d’une Grammaire française (dont la 11e édition est disponible sur Gallica). Il est sûrement distinct du médecin de Beauvais nommé Mauger (v. note [7], lettre 202).

    Louis Jacob a dédié la seconde édition de sa Bibliographia Parisina, incluant les années 1647 et 1648 (Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1649, in‑4o), aux frères Dupuy, Pierre et Jacques (v. note [5], lettre 181).


V. note [5], lettre 612, pour la « Vie de Claude Galien » par le P. Philippe Labbe (Paris, 1660), avec sa dédicace à Guy Patin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Reiner von Neuhaus, le 18 mai 1662, note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1227&cln=10

(Consulté le 26/04/2024)

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