À André Falconet, le 8 juin 1660, note 3.
Note [3]

« de santé fragile comme le verre ».

Guy Patin brossait un portrait (unique à ma connaissance) d’André de Lucques (ou Lucque), postulant à l’agrégation dans le Collège des médecins de Lyon. Dulieu ne l’a pas inséré dans sa liste des docteurs en médecine de Montpellier, mais il figure dans celle des agrégés lyonnais établie en 1669 (v. note [1], lettre 957). Ses pratiques, sans doute un peu charlatanesques, lui valurent en 1676 une mercuriale imprimée de Noël Falconet (v. note [2], lettre 388). En date du 2 décembre 1676, les Comment. F.M.P. (tome xvi (pages 16‑20) ont relaté la querelle qui s’ensuivit.

  • Lucques, fort marri de l’attaque du fils Falconet, en aurait appelé au jugement de la Faculté de médecine de Paris, qui lui aurait fait une réponse conciliante. L’offensé fit publiquement savoir haut et fort que la Compagnie des docteurs parisiens ne lui donnait pas tort, en disant pis que pendre de son antagoniste.

  • Pour faire appel du jugement favorable que Lucques prêtait à la Faculté sur la qualité de ses pratiques, André et Noël Falconet envoyèrent deux lettres, datées des 2 et 18 novembre 1676, respectivement adressées au doyen Antoine Morand et à son successeur Antoine Le Moine, élu le 7 du même mois. Dans la première, André Falconet écrit notamment :

    « Le respect et la vénération que j’ai toujours eus pour votre auguste Compagnie, où mon nom n’est peut-être pas inconnu depuis quarante-cinq ans que je professe la médecine et plusieurs amis particuliers que j’y ai eus et qui me restent encore à présent m’auraient assurément empêché de supposer des dérisons, ni de nous servir ainsi a faux de cet illustre nom de la Faculté. » {a}


    1. Pierre Bourdelot est le seul docteur régent parisien dont le témoignage est imprimé dans le livre de Noël Falconet (v. notule {d} de la note [2] susdite) : Lucques avait dû l’accuser d’avoir falsifié ses propos.

  • Le doyen Le Moine se contenta de cette brève conclusion (page 20) :

    Denique super litteris D.D. Falconet, ipsis a Decano rescribendum, Facultatem hac super controversia nihil unquam statuisse. Istas autem litteras in Facultatis Commentariis inscribendas.

    [Enfin, pour les lettres de MM. Falconet, le doyen doit leur répondre que la Faculté n’a jamais rien statué sur cette affaire. Leurs lettres doivent toutefois être transcrites dans les Commentaires de la Faculté].

    Lucques avait donc effrontément abusé du prestige de la très salubre Compagnie parisienne.

V. note [4], lettre 27, pour Henri ii de Lorraine, duc de Guise.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 8 juin 1660, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0615&cln=3

(Consulté le 26/04/2024)

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