Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-3, note 46.
Note [46]

Cet article se réfère au début de la Declamatio cclxviii des Institutions oratoires attribuées à Quintilien, intitulée Orator, medicus, philosophus [L’Orateur, le médecin, le philosophe], avec cet argument :

Contendunt orator, medicus, philosophus de bonis patris, qui testamento eum heredem reliquerat, qui se probasset amplius prodesse civibus.

[Un orateur, un médecin et un philosophe disputent des biens de leur père, qui avait désigné pour son héritier celui des trois qui se montrerait le plus utile aux citoyens].

La citation comparant les trois disciplines est ici d’abord donnée en français, puis en latin. Fort peu d’auteurs français l’ont employée avant L’Esprit de Guy Patin. {a} Je ne l’ai lue que dans la lettre xcvi de La Mothe Le Vayer, De la Maladie du roi. {b} Ce passage (tome second, page 814) a néanmoins pu inspirer Guy Patin ou les rédacteurs du Faux Patiniana :

« En me demandant des nouvelles du rétablissement de la santé du roi, vous me voulez engager dans des questions galéniques où je ne désire point entrer ; {c} me contentant de vous dire que tout ce qui s’écrit au désavantage de la médecine, par ceux qui ont pris à tâche de la décrier, se réfute, ou du moins est fort balancé par une infinité d’éloges que d’autres lui donnent. Car vous pouvez vous souvenir comme cet orateur romain la préfère à toutes les autres applications de notre esprit, qui ne sont ni si généralement nécessaires, ni si absolument utiles comme elle. » {d}


  1. Entre autres éditions, elle était imprimée pages 284‑287) des Fragmenta attribués à Quintilien (Cologne, Samuel Crispinus, 1617, in‑8o de 551 pages).

  2. Petits traités, dans les Œuvres (Paris, 1662, v. note [26], lettre 557).

  3. Le contenu de cette « lettre » de La Mothe Le Vayer ne permet d’identifier ni sa date ni son destinataire. On peut seulement supposer qu’il s’agissait de la maladie de Louis xiv survenue à Mardyck en 1658, qui déchaîna les passions entre adversaires et partisans de l’antimoine (v. entre autres, les notes [6], lettre 532 et [5], lettre 538).

  4. Suit la citation du Pseudo-Quintilien, avec sa référence donnée dans la marge : Quintil. decl. 168.

Guy Patin pouvait avoir aisément accédé aux Declamationes du pseudo-Quintilien et aux Petits traités de La Mothe Le Vayer. Il pourrait bien être l’auteur de ce commentaire où seul le mot gratuitement me surprend parce que : (1) Patin tenait à ses honoraires, sans jamais défendre, même ironiquement, la gratuité des soins (en dehors des consultations charitables de la Faculté) ; et (2) pour qualifier un succès médical, il utilisait ordinairement heureusement comme troisième adverbe, cito, tuto et iucunde.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-3, note 46.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8216&cln=46

(Consulté le 26/04/2024)

Licence Creative Commons