Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 9.
Note [9]

Cette parenthèse ajoutée dans la marge du manuscrit renvoie à l’Histoire de Henri iii, roi de France… de Scipion Dupleix, {a} dont le chapitre intitulé Sébastien roi de Portugal est défait en Afrique. Philippe roi d’Espagne s’empare de son État, contient un long développement sur les querelles dynastiques qui précédèrent cet avènement ; deux paragraphes le résument convenablement.

  • § xxv, Princes prétendant droit au royaume de Portugal (pages 132‑133) :

    « La vie de ce nouveau roi, d’ailleurs valétudinaire, ne tenant qu’à un filet, voici ceux qui se présentaient déjà pour recueillir la succession de son État, {b} les plus puissants desquels faisaient bruit de fortifier leur droit par les armes : < 1 > Philippe ii, roi d’Espagne, comme fils d’Isabelle, fille aînée du roi Emmanuel, père de Henri, roi et cardinal, et bisaïeul paternel de Sébastien ; {c} < 2 > Philibert-Emmanuel, duc de Savoie, comme fils de Béatrix, fille du même Emmanuel ; {d} < 3 > Ranuce Farnèse, comme fils d’Alexandre Farnèse, prince de Parme, et de Marie, fille aînée d’Édouard, dernier fils d’Emmanuel ; {e} < 4 > Jean, duc de Bragança, du chef de Catherine, son épouse, fille du même Édouard ; {f} < 5 > Dom Antoine, fils de Louis, duc de Beya, connétable de Portugal et prieur de Crato, et de Yolande, sa concubine, mais légitimé par bulle expresse du pape Grégoire xiii, et Louis était fils d’Emmanuel ; {g} < 6 > Catherine de Médicis, reine mère de nos rois, qui prenait son droit de si loin qu’il semblait être éteint par la prescription de plus de trois siècles. » {h}

  • § xxxvi, L’Espagnol s’empare du Portugal (page 135) :

    « Henri, donc, décéda le dernier jour de janvier l’an 1580, un an et demi après la défaite de Sébastien, son petit-neveu, {b} et l’Espagnol, {c} qui attendait son trépas à gueule béante pour engloutir son État, fit soudain avancer une armée qu’il avait toute prête pour entrer sous la conduite du duc d’Albe {i} (les Espagnols prononcent Alve), quoiqu’il feignît que c’était pour la faire embarquer et envoyer en Afrique. »


    1. Paris, 1630, v. note [32] du Borboniana 9 manuscrit.

    2. V. note [29], lettre 477, pour la mort de Sébastien ier, roi du Portugal disparu (sans que son corps eût jamais été retrouvé) en 1578 au Maroc (bataille des Trois Rois), et pour son grand-oncle (et non bisaïeul), le valétudinaire cardinal Henri, qui lui succéda, sous le nom de Henri ier.

    3. V. note [13], lettre 152, pour le roi Philippe ii d’Espagne (en 1555), fils de Charles Quint et d’Isabelle de Portugal (1503-1539), elle-même fille de Manuel ier, roi du Portugal (de 1495 à 1521), et sœur du roi Jean iii (1521-1557, grand-père de Sébastien ier) et du cardinal Henri.

    4. Béatrice de Portugal (1504-1538), autre fille de Manuel ier, avait épousé en 1521 le duc Charles ii de Savoie (de 1504 à 1553). Leur fils, Emmanuel-Philibert (1528-1580) avait succédé à son père.

    5. D’Isabelle de Bragance (1514-1576), épouse d’Édouard (Duarte) de Portugal (1515-1540), duc de Guimarães, dernier fils de Manuel ier, était née Marie d’Aviz de Portugal ; laquelle avait épousé en 1565 Alexandre Farnèse (mort en 1592), duc de Parme et sujet du présent article du Borboniana (v. supra note [8]).

    6. Catherine (1540-1614), infante de Portugal, seconde fille d’Édouard, avait épousé le duc Jean de Bragance (1547-1583).

    7. Dupleix donnait ici les titres et expliquait la légitimation d’Antoine d’Aviz (1531-1595), fils naturel de l’infant Louis de Portugal (autre fils de Manuel ier) et de sa maîtresse Violante (Yolande) Gomes (surnommée le Pélican et suspectée d’être juive). Dom Antonio avait mené une brillante carrière militaire dans les rangs de l’Ordre de Malte. C’est à lui qu’allait échoir la couronne du Portugal en 1580 ; mais après avoir régné un mois, il fut contraint de la céder à Philippe ii d’Espagne et de fuir à l’étranger.

      V. note [2], lettre 430, pour le pape Grégoire xiii (1572-1585).

    8. Non contente d’être déjà veuve du roi Henri ii, reine douairère de France comme mère des rois François ii, Charles ix et Henri iii, Catherine de Médicis (v. note [35], lettre 327) prétendait au trône de Portugal, mais sans chance sérieuse de l’obtenir.

      La BnF conserve un Discours pour prouver les droits de la reine Catherine de Médicis sur le royaume de Portugal (Gallica), manuscrit non signé daté de 1554, simplement paraphé par Jacques Dupuy (né en 1591, v. note [5], lettre 181).

    9. V. note [24], lettre 601.

Imprimer cette note
Citer cette note
x
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit, note 9.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8211&cln=9

(Consulté le 26/04/2024)

Licence Creative Commons