e-Mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie (ISSN 1634-0647)
Sommaire du numéro 2004, vol. 3 (2)
|
|
Les auteurs rapportent les résultats d’une série multicentrique rétrospective de 80 prothèses d’épaule pour ostéonécrose aseptique de la tête humérale (ONATH) chez 74 patients, d’âge moyen 59 ans, traités par prothèse. Ils ont été revus avec un recul minimum de 2 ans. Vingt six prothèses totales et 54 prothèses humérales simples ont été posées par voie deltopectorale. Les patients ont été revus cliniquement avec radiographies, l’évaluation utilisant le score de Constant « brut et pondéré ». Le recul moyen est de 47 mois (24-104 mois). Le score de Constant était significativement amélioré (p<0.05) surtout chez les sujets de moins de 50 ans (p<0.0005). En préopératoire, le score pondéré moyen de Constant était de 37 %, 88% en postopératoire. Ce score n’a pas été influencé par le sexe, le côté, ou le caractère dominant du membre supérieur. Quatre vingt dix pour cent des patients étaient très satisfaits ou satisfaits. Le gain en mobilité était important dans tous les secteurs. Pour le stade 5, les résultats étaient significativement meilleurs avec une prothèse totale, alors que pour les stades 2 et 3, l’hémiarthroplastie était préférable. La rupture transfixiante d’un tendon de la coiffe n’a pas influencé le résultat global malgré une moins bonne récupération des amplitudes articulaires (p<0.05) et de la force (p=0.09). Si la prothèse humérale simple doit rester le geste de base dans les stades II-III, la prothèse totale est préférable en cas de glène usée (stade V) mais également dans les cas de collapsus majeur associé à une médialisation humérale qui constituent le stade VI de Nové Josserand, à coiffe intacte et à glène conservée. Au stade IV, le choix est plus ouvert et il faut prendre en compte l’âge, l’activité et l’état de la coiffe. Le très jeune âge ou le grand âge, une activité physique importante peuvent contre indiquer la prothèse glénoïdale en raison des risques de descellement ou de rupture de la coiffe, facteurs de mauvais pronostic.
Clinical and radiological results of shoulder arthroplasty for humeral head osteonecrosis
The purpose of this retrospective muticenter study is to report clin ical results in a series of shoulder arthroplasties for the treatment of osteonecrosis of the humeral head. Eighty shoulders undergoing arthrosplasty (26 total shoulder arthroplasties and 54 hemiarthroplasties in 74 patients,) for atraumatic osteonecrosis, were evaluated with the Constant score and staged radiographically. With a 41-month follow-up, the adjusted Constant score increased from a mean 37 % to a mean 88%. This study confirms the previously published good results of shoulder arthroplasty in the treatment of osteonecrosis of the humeral head. For stage V, the best results are observed with total shoulder arthroplasty. For stage II and III, hemiarthroplasty seems to be the best choice. For stage IV, the choice is not so easy and age, act ivities and status of rotator cuff have to be considered. The authors have identified a stage VI: shoulders with collapse of the humeral head combined with medialisation of the humerus relative to the glenoid. This stage has a faster evolution in older pat ient with respect of the glenoid and an intact rotator cuff, a total shoulder arthroplasty appears the best choice for this bad prognostic factor.
|
La prise en charge multidisciplinaire des métastases hépatiques est devenue indispensable. Les progrès de la chirurgie et de la chimiothérapie ont permis d’améliorer considérablement la prise en charge des malades atteints de métastases hépatiques. Actuellement, la résection chirurgicale est encore le seul traitement des métastases hépatiques pouvant permettre d’obtenir une survie à long terme acceptable. Cependant, seule une minorité des malades avec des métastases hépatiques, peut bénéficier d’une chirurgie à visée curative. Après résection hépatique, une récidive est observée dans deux tiers des cas. Des progrès ont été réalisés au cours des dernières années pour permettre, d’une part d’augmenter le nombre de patients pouvant bénéficier d’une chirurgie d’exérèse à visée curative, et d’autre part de diminuer le risque de récidive après résection hépatique. En particulier la chimiothérapie préopératoire, par la réduction tumorale qu’elle entraîne, et de nouvelles techniques chirurgicales, comme l’embolisation portale préopératoire et la destruction locale par la cryothérapie ou la radiofréquence, permettent, maintenant, dans un certain nombre de cas, le traitement à visée curative de métastases hépatiques considérées initialement comme non résécables. De nouveaux protocoles de chimiothérapie ont été développés pour diminuer le risque de récidive après résection hépatique. Mots-clés : métastase hépatique / cancer colorectal / chirurgie / chimiothérapie / radiofréquence / cryothérapie.
Liver metastases from colorectal cancer : a multidisciplinary
approach is necessary
A multidisciplinary approach is necessary to determine the adequate treatment of patients with liver metastases from colorectal cancer. The benefits of surgical resection and systemic chemotherapy have been established. To date, surgical resection remains the only treat - ment that can ensure long-term survival and cure in some patients. However, only a minority of patients with liver metastases are amenable to surgery and after resection of liver metastases, recurrences are still observed in two thirds of patients. Therefore, efforts have been made to increase the number of patients that could be candidates for surgery and to decrease the risk of recurrence after surgical resection. Shrinkage of tumours after administration of preoperative chemotherapy and the availability of new surgical techniques, including portal vein embolization, cryotherapy and radiofrequency ablation, now allow the treatment, with curative intent, of metastases initially considered as non-resectable. Chemotherapy regimens have been developed to decrease the risk of postoperative recurrence.
|
Les progrès récents de la génétique moléculaire ont permis d’identifier plusieurs gènes responsables d’agrégation familiale de cancers colorectaux. Parmi ceux-ci les altérations génétiques délétères d’hMSH2 et d’hMLH1 sont responsables du syndrome HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer) et les altérations génétiques délétères d’APC sont responsables de la polypose adénomateuse familiale (PAF). Ces deux syndromes sont responsables de 3 à 5 % des cancers colorectaux diagnostiqués chaque année en France. Si la reconnaissance des cancers colorectaux survenant dans le cadre d’une PAF est la plupart du temps facile, la reconnaissance des cancers se développant dans le cadre des syndromes HNPCC est plus difficile. La caractérisation du phénotype tumoral d’instabilité microsatellitaire est d’une aide précieuse afin de porter le diagnostic de syndrome HNPCC en dehors des formes familiales caractéristiques. La prise en charge de ces malades est modifiée par le risque élevé de second cancer associé et de cancer de l’endomètre pour les femmes. Par ailleurs ces cancers ont un pronostic et une chimio-sensibilité modifiée par rapport aux cancers coliques se développant dans un cadre sporadique.
Clinical management of colorectal cancer patients is m odified
by the discovery of a family predisposition.
Recent advances in molecular genetics made it possible to identify several genes responsible for familial aggregation of colorectal cancers. Among those, genetic alterations of hMSH2 and hMLH1 genes are responsible for HNPCC syndrome (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer) and genetic alterations of APC gene for Familial Adenomatosis Polyposis (FAP). These two syndromes are responsible for 3 to 5 % of diagnosed colorectal cancers each year in France. If the recognition of colorectal cancers occurring within FAP is most of the time easy, the recognition of cancers developing in HNPCC syndromes is more difficult. The characterization of microsatellite instability tumour phenotype is of an invaluable help for the diagnosis of HNPCC syndrome, apart from the characteristic family forms. The clinical management of these patients is modified by the high risk of a second colorectal cancer associated and endometrial cancer for women. In addition, these cancers have a better prognosis and are more sensitive to chemotherapy compared to sporadic colorectal cancers.
|
Sommes-nous en droit, en 2004, de proposer une colectomie laparoscopique pour cancer ? Cette question est licite eu égard notamment à trois points qui ont fait ou font encore l’objet de controverses, à savoir : le respect des règles d’une exérèse carcinologique, le risque de métastases péritonéales sur les orifices de trocarts, les résultats en terme de récidive et de survie à 5 ans. Concernant les deux premiers points, le premier est actuellement clarifié et le second mieux explicité ; quant au troisième la réponse sera donnée d’ici quelques années à l’issue de l’analyse des études prospectives multicentriques internationales ; mais d’ores et déjà les résultats intermédiaires semblent se révéler encourageants. Les arguments sont donc de plus en plus concordants pour penser que la laparoscopie pourrait être appliquée aux cancers du côlon, à la condition toutefois que les chirurgiens aient une parfaite maîtrise de cette chirurgie dont le pré-requis chirurgical est estimé à 30 opérations, d’où l’intérêt de pratiquer dans un premier temps des colectomies pour les affections bénignes, en l’occurrence les diverticulites sigmoïdiennes et les polypes du côlon non résécables par voie endoscopique.
Laparoscopy and colon cancers : the arguments for and
against.
Are we entitled, in 2004, to propose laparoscopic colect omy for cancer? This question is licit if we consider three points which made or are still the object of controversies, namely: respect of the principles of an oncologic resection, risk of site port metastases, results in terms of recurrence and 5-year survival. Concerning the first two points, the first one is at present clarified and the second better clarified; as for the third the answer will be given before some years at the conclusion of the analysis of prospective multicenter trials; but already intermediate results seem to be encouraging. Arguments are thus more and more in favour of laparoscopy applied to colon cancers, provided however that surgeons have a perfect control of this approach, for which the prerequired number of procedures is estimated at 30. Therefore laparoscopic colectomies should first be practiced for benign conditions, in this particular case diverticular disease and polyps of the colon not resectable endoscopically.
|
La résection reste une composante essentielle de la thérapie curative pour cancer du foie primaire ou métastatique. L’étendue de la résection est limitée principalement par la taille et la fonction du foie résiduel après résection. Les auteurs décrivent une méthode standardisée de mesure du volume hépatique résiduel (VHR), utile pour les cas de résections hépatiques étendues où un petit VHR est anticipé. Cette méthode simplifiée évite la complexité et les erreurs associées à la soustraction des volumes de tumeurs multiples. Elle consiste à mesurer le VHR directement par reconstruction tridimensionnelle basée sur la tomographie computérisée et à estimer le volume hépatique total (VHT) en utilisant une formule qui estime le volume du foie total basé sur la surface corporelle. Le rapport VHR / VHT est établi avant l’opération et permet de déterminer le VHR standardisé. Le VHR standardisé rend possible les comparaisons volumétriques entre patients. Un VHR standardisé >20% du VHT semble être le minimum acceptable pour minimiser les risques d’une résection étendue chez des patients sans maladie hépatique chronique.
Evaluation of Minimal Functional Liver Mass in Liver Surgery
Resection remains an essential component of curative therapy for primary and metastatic liver cancer. The extent of resection is limited mainly by the size and function of the residual liver after resection. The authors describe a standardized method of measurement of the future liver remnant (FLR), similar to the one used in transplantation, for patients who require major liver resection with an anticipated small liver remnant. This simplified method avoids the error rate and complexity associated with the measurement of multiple tumors. The FLR is measured directly by three-dimensional CT volumetry, and the total liver volume is calculated using a formula, which is based on body surface area. The ratio of the measured FLR volume / total estimated liver volume is calculated preoperatively and determines a standardized FLR allowing for comparison between patients. Using this standardized method of measurement, a standardized FLR >20% of the total liver volume appears to be the minimum safe volume that can be left following extended resection in patients without underlying liver disease.
|
L’objectif de ce travail était d’évaluer les résultats sur l’axe mécanique de 28 ostéotomies de valgisation assistées par ordinateur (groupe A) et de les comparer à 28 ostéotomies réalisées par une technique classique (groupe B) et tirées au sort parmi une population de 140 ostéotomies réalisées entre janvier 1997 et décembre 2000. Les populations étaient tout à fait comparables en ce qui concerne l’âge, le sexe, le côté, le degré de l’arthrose (stades d’Ahlback modifiés) et la déformation axiale en varus (groupe A : 173,3° +/- 3,80° - 160° à 178°-, groupe B : 172,8° +/- 3,18° - 164° à 178°) mesurée sur une pangonométrie (angle HKA). Il s’agissait, dans 52 cas, d’une ostéotomie tibiale d’ouverture interne fixée par une cale de phosphate tricalcique (Biosorb*) et d’une plaque en T de l’instrumentation AO, et dans 4 cas (2 dans le groupe A et 2 dans le groupe B) d’une double ostéotomie tibiale (ouverture interne) et fémorale (fermeture externe) en raison d’un genu varum supérieur à 15°. L’objectif de l’intervention était d’obtenir un axe mécanique compris entre 182 et 186°. Tous les genoux ont été évalués par une pangonométrie au 3ème mois post - opératoire pour vérifier la correction axiale. Dans le groupe A l’angle HKA moyen post -opératoire était de 183,4° +/- 0,99 (181 à 185°) et dans le groupe B de 184° +/- 2,28 (181 à 189°). Par ailleurs l’objectif a été atteint dans 96% des cas pour le groupe A et dans 71% des cas pour le groupe B soit une différence statistiquement significative aussi bien dans l’absolu (p = 0,0248) que dans la comparaison des écarts-types (p = 0,0015). Les ostéotomies de valgisation assistées par ordinateur sont tout à fait possibles et d’une reproductibilité remarquable. Entre nos mains, l’OrthopilotR a permis d’atteindre plus facilement l’objectif que l’on s’était fixé en préopératoire.
Computer assisted valgus osteotomy in osteoarthritic
genu varum : results of the axial correction in a casecontrol
study of 56 cases
This study aimed to evaluate the resulting mechanical axis in 28 computer assisted valgus osteotomies (group A) and to compare them to 28 classical osteotomies (group B) being randomly chosen in a total of 140 osteotomies operated on between January 1997 and December 2000. The groups were entirely comparable regarding age, gender, operated side, osteoarthritis grading (modified Ahlback’s grades) and axial deformity in varus (group A: 173.3° +/- 3.80° - 160° to 178°; group B: 172.8° +/- 3.18 – 164° to 178°) as measured on a long leg Xray (HKA angle). Fifty two cases involved a high tibial opening valgus osteotomy fixed by a tricalcic phosphate wedge (Biosorb*) and a T- shaped AO plate, whereas the 4 remaining cases (2 in group A, 2 in group B) associated a high tibial medial opening osteotomy to a lateral femoral closing osteotomy because of a genu varum superior to 15°. The operation aimed to obtain a mechanical axis between 182° and 186°. The achieved axial correction has been controlled in all the knees at three months with a long leg Xray. In group A, the mean postoperative HKA angle wa s 183.4° +/- 0.99 (181 to 185°) and 184° +/- 2.28 (181 to 189°) in group B. Thus, the aim has been achieved for 96% in group A and for 71% in group B, a statistically significant difference in absolute value (p = 0.0248) as well as in comparison of standard deviations (p = 0.0015).
|
Au début des années 1990 le dosage peropératoire de la Parathormone (PTH) (Nichols ou Future Diagnostics) est entré dans la routine des blocs opératoires. Cela a provoqué un changement profond dans l'attitude des chirurgiens. Hyperparathyroïdisme primitif. Une diminution de 50% des valeurs initiales de la PTH est jugée satisfaisante pour affirmer la résolution définitive d'une pathologie parathyroïdienne. Toutefois, il existe, à notre avis, un problème d’interprétation des résultats, s’il s’agit d’une pathologie multiglandulaire. Dans notre expérience de 727 cas, nous avons observé 84 adénomes doubles (11,5%), 72 hyperplasies (9,9%) dont 18 hyperplasies familiales. Nous avons effectué un dosage peropératoire de la PTH dans 284 cas pendant les 5 dernières années. La diminution est optimale pour le bon résultat de l’intervention lorsqu’elle est au moins de 50% après 10 minutes, mais l’expérience clinique reste importante dans les cas difficiles et nous pensons, dans ces cas là, qu’une normalisation de la PTH est nécessaire pour être certain du bon résultat de l’intervention Hyperparathyroïdisme secondaire (HPT II) et tertiaire (HPT III). Le dosage peropératoire de la PTH est également utile dans ces cas pour prévenir ou réduire les persistances et les récidives. Le meilleur pourcentage de diminution de la PTH pour ne pas risquer d’erreurs est controversé. Une étude rétrospective a été faite sur 448 patients opérés de 1995 à 2003 (360 HPT II et 88 HPT III) : nous avons utilisé le dosage peropératoire de la PTH chez 241 patients. Nous pensons que celui-ci est sans doute utile pour prévenir une persistance de la maladie, non seulement dans les réinterventions, mais aussi au cours de l’intervention initiale. La diminution optimale devrait être de 81% pour l'HPT secondaire (dans les cas part iculièrement difficiles avec plus de deux prélèvements 82%) tandis que pour l’HPT tertiaire une diminution de 50% est suffisante (dans les cas particulièrement complexes, il est nécessaire de considérer une diminution de 68%).
Changes introduced by intra operative quick parathyroid
hormone assay in the surgical management of hyperparathyroidism.
At the beginning of the 90’s the quick intraoperative Parathormone assay (Nichols or Future Diagnostic) has entered as routine in the operative theaters. This has provoked a deep change in the behaviour of surgeons toward parathyroid pathology. Primary HPT. A 50% fall of the initial values of PTH is judged satisfactory for the definitive resolution of a parathyroid pathology. However, according to our experience, in presence of a multiglandular disease, a problem of data interpretation exists. In our experience of 727 cases, we have observed 84 double adenomas (11.5%), 72 hyperplasias (9.9%), including 18 MEN. We performed a quick intraoperative PTH assay in 284 cases during the last 5 years. The cut-off is optimal for the good result of the intervention when it is at least 50% after 10 minutes of the removal of the adenoma, but clinical experience remains very important in difficult cases. In these cases, a normalization of the PTH is necessary to be certain of the good results of surgery. Secondary and tertiary Hyperparathyroidism. The quick intraoperative PTH assay is also useful, in these cases, to prevent or to reduce the persistences and the recurrences of the disease. The best cut-off is still controversial. A retrospective study based on 448 patients operated on from 1995 to 2003 (360 HPT II and 88 HPT III) has been made : quick PTH assay was used in 241 patients. We think that it is useful to avoid a persistence of the disease, not only in the reoperations, but also during the first intervention. The opt imal cut-off should be 81% for the secondary HPT (in the particularly difficult cases with more than two samples, 82%) while for the tertiary HPT a 50% fall is satisfactory (except in particularly complex cases where it is necessary to consider a 68% fall).
|
Malgré le dépistage du cancer du col utérin, le diagnostic de tumeurs avancées du col utérin n’est pas exceptionnel et le risque de récidive est observé avec des fréquences de 6 à 50% selon les séries, le stade et la taille de la tumeur. Dans ces situations une chirurgie d’exérèse large peut se discuter, en l’absence de localisation métastatique : soit une colpo hystérectomie, le plus souvent élargie, soit dans la majorité des cas une exentération pelvienne. Les conséquences fonctionnelles et psychologiques de ces exérèses larges sont majeures. Des procédés techniques ont donc été proposés pour réduire cet impact majeur et pour diminuer le taux de complications postopératoires. Les temps de reconstruction peuvent associer des techniques de restauration digestive, urinaire, vaginale, vasculaire et des procédés de comblement de la cavité pelvienne. Les progrès des techniques chirurgicales et de réanimation ont permis de diminuer les taux de mortalité opératoire à moins de 8 % dans les dernières années, avec des taux de morbidité qui restent très élevés après exentération pelvienne (38 à 65 %). Dans notre expérience, après résection d’un cancer avancé réalisée à la suite d’une radio chimiothérapie, les taux de survie ont été de 72 % à 5 ans pour l’ensemble des cas traités à visée curative, sans différence entre les stades I, II (tumeur > 4 cm) et III, IVA. Le contrôle loco régional a été de 91 % (suivi moyen : 50 mois). Après résection d’une récidive à visée curative, les survies globales ont été de 35 % à 5 ans. Une exérèse à visée curative a pu être réalisée plus fréquemment en cas de récidive centro pelvienne en comparaison avec les récidives latéro et pan pelviennes. La résection de récidives latéro ou pan pelviennes reste donc discutée et ne fait pas l’objet d’un consensus. Cependant la résection chirurgicale reste dans la majorité des cas la seule option thérapeutique susceptible d’apporter un bénéfice de survie et de qualité de vie, en proposant dans ces cas des résections élargies aux structures latéro pelviennes et/ou un complément.
Surgical resection of locally advanced and recurrent cervix
cancer. When? How? Which expected results?
Locally advanced cervix cancer diagnosis is not rare and recurrence risk ranged from 6 to 50 % according to series, tumor stage and size. In non metastatic patients an extended surgical resection can be performed: colpohysterectomy, extended in most cases, or more frequently a pelvic exenteration. Functional and psychological consequences are extremely important and several procedures are routinely used to improve decrease the complications rate. Reconstructive procedures include digestive, urinary or gynecological tract reconstruction and pelvic filling. Recent surgery and intensive care technique improvement permitted to decrease the rate of postoperative mortality (less than 8%) but pelvic exenteration morbidity remains extremely high, ranging from 38 to 65%. In our experience, the overall 5 year-survival rate after surgical resection follo wing chemoradiation with curative intent in locally advanced cancer was 72 %, without difference between Stage I, II (tumor>40mm) and III, IVa. Local control was 91% (mean follow up: 50 months). The overall 5 year-survival rate after surgical resection with curative intent in recurrent cancer was 35 %. Surgical resection with curative intent was more frequently performed in centro-pelvic recurrence than in latero- pelvic or bilateral recurrence. In consequence, surgical resections of such recurrences are still under debate. However, surgical resection remains in most cases the only therapy allowing survival and quality of life benefits.
|
|
Chirurgie initiale ou d'intervalle dans les cancers de l'ovaire de stade avancé. Comment sélectionner les patients et pour quels résultats ?
Interval debulking surgery for advanced stage ovarian
cancer: State of the art. |
MORICE P, THOURY A, CAMATTE S, PAUTIER P, LHOMME C, POMEL C, DUVILLARD P, CASTAIGNE D, DUBERNARD G, BALLEYGUIER C (Villejuif)
Séance du mercredi 5 mai 2004
(CANCEROLOGIE GYNECOLOGIQUE)
Publié dans le numéro 2004, vol. 3 (2), 35-42
| DOI:10.14607/emem.2004.2.35 |
Résumé/Abstract
| |
La prise en charge des carcinoses péritonéales diffuses d’origine ovarienne a beaucoup évolué ces dernières années. L’introduction de la chimiothérapie néo-adjuvante avant une chirurgie d’exérèse a permis de réduire la morbidité de la chirurgie d’exérèse tumorale chez les patientes présentant une tumeur diffuse et donc d’en améliorer la qualité de vie. Néanmoins il faut attendre les résultats d’études multicentriques pour valider définitivement la place et les résultats de cette prise en charge. En 2004, le traitement de référence des cancers de l’ovaire reste la chirurgie d’exérèse initiale suivie d’une chimiothérapie adjuvante. Néanmoins, la chirurgie d'intervalle, en cas de carcinose très avancée, semble s’imposer comme une option, si ce n’est un standard. Il n’en reste pas moins que la chirurgie des tumeurs ovariennes est une chirurgie opérateurdépendante (et donc expérience dépendante) et que les critères de résécabilité peuvent varier selon l’expérience du chirurgien et/ou des équipes prenant en charge les patientes.
Interval debulking surgery for advanced stage ovarian
cancer: State of the art.
Management of patients with advanced stage ovarian cancer was deeply modified during the last years. The standard management remains the initial cytoreductive surgery (in order to achieve the most complete resection of peritoneal disease) followed by adjuvant chemotherapy. But morbidity of this management is high, particularly in the subgroup of patients with massive peritoneal spread. Development of interval debulking surgery (after induction chemotherapy) in these patients, changes the morbidity and quality of life. Nevertheless results of randomized studies, actually ongoing, are awaited in order to assess precisely the results of such management. Results of interval surgery, and criteria used to select patients between initial and interval debulking surgery, are reviewed.
|
|
Etude sur l'animal d'un nouveau procédé de thermoablation
Animal study of a new thermoablation procedure |
MEHIER H, HILTBRAND EM, BELENGER J, BUCHEGGER F, KHAN H, DFOUNI N, MICHEL N, KNOPF JF, FORAY J (CERMA, Archamps, Genève, Annecy)
Séance du mercredi 26 mai 2004
Publié dans le numéro 2004, vol. 3 (2), 43-50
| DOI:10.14607/emem.2004.2.43 |
Résumé/Abstract
| |
But de l'étude : La thérapie focalisée par microtube implantable appliquée à la thermoablation en vue de la destruction des métast ases hépatiques est une méthode efficace lorsqu’elle est associée à l'imagerie moderne. Cette nouvelle technique de thermoablation a été validée expérimentalement, in vivo, dans le but d'en démontrer la faisabilité, la tolérance et l’efficacité sur des tumeurs greffées sur la souris et sur la destruction du foie de porc. Matériel et méthodes : La thermoablation par de la vapeur d'eau à 400°C véhiculée par un microtube a été expérimentée sur 30 souris greffées avec une tumeur colique humaine et sur le foie sain de 12 porcs. Résultats : La destruction des tumeurs greffées a toujours été possible, de même que la destruction hépatique sur le foie de porc. La surveillance clinique et biologique a montré que la tolérance était excellente. L'échographie a permis de suivre l'évolution de la nécrose. L'anatomie pathologique a conclu dans la majorité des cas à une nécrose totale. Conclusion : Cette étude chez la souris et le porc a permis de démontrer la faisabilité de la méthode. Par ailleurs, comme le prouvent la clinique et la biologie, la tolérance a été excellente. L’efficacité est confirmée par les clichés photographiques et par l’anatomie pathologique qui a décrit la nécrose totale dans la majorité des cas.
Animal study of a new thermoablation procedure
Aim of the study : The new focalised thermoablation with implant - able microtube technique presented here to resect liver metastases is an efficient method if performed under the imaging modalities currently available. This new technique of thermoablation was experimentally validated in vivo, as well as its efficacy on tumors grafted on mice on one hand and by destroying large volumes of liver on pigs on the other. Material and Method : The thermoablation with vaporized water at 400oC injected through the microtube has been experimented on 30 mice grafted with a human colon tumor and on the healthy liver of 12 pigs. Results : The destruction of the tumors grafted on mice was always achieved as well as a significant volume of liver parenchyma on the pigs. The clinical and biological follow-up has shown that the treat - ment was well tolerated. The images allowed an excellent control of the evolution of the necrosis. The anatomo-pathology has proved that necrosis was total in most of the cases. Conclusion : This study on mice and pigs has demonstrated the feasibility of the technique. The efficacy is well demonstrated on the photographs and by the anatomo-pathology that shows a complete necrosis in most of the cases.
|
Les anévrysmes des artères de la main sont le plus souvent d’origine traumatique. Il s’agit d’une pathologie assez rare, presque toujours méconnue, aux conséquences parfois graves, car se compliquant de thrombose ou d’embolie distale des artères interdigitales. Deux étiologies principales sont retenues : - après un traumatisme aigu à l’origine du développement d’un faux anévrysme, - après des microtraumatismes répétés (syndrome du marteau hypothenar), responsable du développement d’un anévrysme sur dysplasie artérielle. Le diagnostic est évoqué devant l’existence d’une masse sensible, associée à des dysesthésies des doigts, un phénomène de Raynaud unilatéral. Il est confirmé par un écho-doppler. Une artériographie est nécessaire pour bien évaluer les arcades palmaires. Elle pourrait être remplacée par l’angio-IRM. Les auteurs, à propos de 5 dossiers, se proposent de faire le point sur cette pathologie et d’en définir les principes thérapeutiques.
Traumatic aneurisms of the ulnar artery. Report of five cases.
Most aneurysms of hand arteries are traumatic. It is a rare pathology, generally unrecognized, with serious complications (emboli and thromboses of interdigital arteries). Two main causes are to be remembered : - acute trauma, with development of a false aneurysm ; - frequent microtrauma (hand hammer syndrome), with occurrence of an arterial dysplasic aneurysm. The diagnosis is based on the presence of a pulsatile mass, with finger dysesthesia, unilateral Raynaud’s phenomenon. It is confirmed by Echo Doppler. Arteriography is necessary but could be replaced by an angioMR. The authors report 5 cases of such aneurisms. They describe this pathology and try to precise the therapeutic modalities.
|
|
|