Vous pouvez accéder ici au détail des séances de l'Académie depuis 1996, de 3 façons :
A partir de la date de la séance : cliquez sur l'année dans la partie "Calendrier", puis sur la séance désirée.
A partir du nom de l'auteur d'une communication : cliquez sur l'initiale de l'auteur recherché dans la partie "Auteurs", puis
sur le nom désiré.
Librement, en tapant quelques mots-clés et/ou noms d'auteurs dans le formulaire "Recherche
libre" et validez en cliquant sur "Rechercher".
NOUVEAU ! Les séances récentes sont intégralement disponibles en vidéo :
Cliquez sur le titre de la séance, puis sur l'icône pour lancer la lecture du film.
Les vidéos sont réalisées avec le soutien de
la Fondation de l'Avenir
(cliquez à nouveau sur l'icône pour masquer la vidéo)
La vidéo ne s'affiche pas ? Essayez ce lien
Introduction : La survenue d’une hypocalcémie transitoire après thyroïdectomie totale est fréquente puisqu’elle complique 20 à 30% de ces interventions. La supplémentation vitamino-calcique diminuerait l’intensité de l’hypocalcémie et de ses symptômes. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet de l’administration d’alfacalcidol en péri-opératoire d’une population de patients opérés d’une pathologie thyroïdienne motivant d’emblée une thyroïdectomie totale sur le taux d’hypocalcémie postopératoire immédiate et sur les symptômes liés à cette complication.
Patients et méthodes : du 15 novembre 2010 au 29 janvier 2011, 219 patients consécutifs opérés d’une pathologie thyroïdienne bénigne ou maligne motivant une thyroïdectomie totale (en un ou deux temps) ont été inclus de façon prospective. Les patients ont été randomisés entre 2 groupes, sans ou avec alfacalcidol (2 microgrammes par jour de J-1 à J8). La calcémie et la vitamine D sérique étaient mesurées la veille de l’intervention et à 5 semaines. Une calcémie était dosée à J1 et répétée à J2 en cas d’hypocalcémie, elle-même définie par une calcémie <2.0mmol/L. En cas d’hypocalcémie, des sachets de carbonate de calcium étaient également administrés (3 sachets par jour pour une calcémie entre 1.90 et 2.0 mmol/L, 6 sachets par jour pour une calcémie <1.90mmol/L), puis diminués rapidement en fonction des dosages bi-hebdomadaires de la calcémie.
Résultats : les deux groupes (avec ou sans alfacalcidol) étaient démographiquement comparables : « sex ratio » H/F (respectivement, 16/95 vs. 19/89, p=0.52), âge moyen (53.1 vs. 53.0 ans, p=0.96), histologie maligne de la pièce opératoire (n=42 :38% vs. n=40 :37%, p=0.97), thyroïdectomie totale en 1 ou 2 temps (101/10 vs. 105/3, p>0.05), curage ganglionnaire associé (n=27 : 24.3% vs. n=21 : 19.4%, p=0.38 ; calcémie à J-1 (2.34 vs 2.32 mmol/L, p=0.31) et vitamine D à J-1 (22.0 vs 20.0 ng/mL, p=0.26). En postopératoire, la calcémie était sensiblement plus élevée dans le groupe alfacalcidol à J1 (2.07 vs. 2.03 mmol/L, p=0.05), mais surtout à J2 (2.12 vs 2.04 mmol/L, p=0.04). Le taux d’hypocalcémies profondes (<1.90mmol/L) était comparable à J1 (n=12 :10.8% vs. n=17 : 15.7%, p=0.28) mais nettement diminué à J2 chez les patients sous alfacalcidol (n=1 :0.9% vs. n=6 :5.6%, p=0.05). Les hypocalcémies symptomatiques étaient également statistiquement moins fréquentes dans le groupe alfacalcidol (n=12 :10.6% vs. n=24 :22.2%, p=0.02). A 5 semaines de la chirurgie, il n’existait pas de différence entre les 2 groupes en terme de calcémie (2.26 vs 2.27 mmol/L, p=0.63) et de vitamine D sérique (19.3 vs 22.5 ng/mL, p=0.14).
Conclusion : l’administration d’alfacalcidol en péri-opératoire d’une thyroïdectomie totale diminue le délai de correction d’une hypocalcémie postopératoire. Elle permet également de limiter les symptômes secondaires à cette complication. En revanche, elle ne semble pas avoir d’effet prolongé puisqu’elle n’influence pas les taux de calcémie et de vitamine D sériques à 5 semaines de l’intervention. Un recul plus prolongé et un effectif plus important devraient permettre de savoir si le taux d’hypocalcémies définitives peut être diminué par l’administration précoce d’alfacalcidol.
Commentaires : Philippe CHAFFANJON (Grenoble)
Chirurgie bariatrique et diabète de type 2. Commentateur: Judith ARON-WISNEWSKY (PSL, Paris)
(cliquez à nouveau sur l'icône pour masquer la vidéo)
La vidéo ne s'affiche pas ? Essayez ce lien
L’obésité est devenue en trois décennies un problème majeur de santé publique de par sa prévalence croissante et des complications qui lui sont associées. Plus de la moitié des cas de diabète de type 2 (DT2) seraient imputables à l’obésité, expliquant ainsi le doublement de la prévalence du DT2 constaté depuis 1980. Les interventions en chirurgie bariatrique/ métabolique et plus largement les gastrectomies sont à l’origine d’une amélioration rapide et durable du DT2. Les mécanismes identifiés montrent le rôle central du tube digestif dans le maintien de l’homéostasie glucidique et ainsi l’intérêt des interventions modifiant l’anatomie digestive comme traitement du DT2. Plus d’une dizaine d’études randomisées ont démontré la supériorité de la chirurgie bariatrique/ métabolique sur la prise en charge médicale dans l’amélioration du contrôle glycémique, la rémission du DT2 et la diminution du risque cardiovasculaire à court et moyen terme (≤5 ans) chez les patients obèses diabétiques. Ces bénéfices sont dépendants du type d’intervention (avec par ordre croissant d’efficacité : l’anneau gastrique, la sleeve gastrectomy, le bypass gastrique Roux en Y et la diversion bilio-pancréatique), des caractéristiques individuelles des patients avec des résultats comparables entre patients obèses sévères (IMC≥35 kg/m²) et modérés (IMC : 30-35 kg/m²). Malgré l’absence de données à long terme, la publication récente d’un consensus approuvé par 45 sociétés savantes de diabétologie et de chirurgie a validé l’introduction de la chirurgie dans l’algorithme thérapeutique du DT2 et devrait permettre d’ouvrir la voie à la chirurgie métabolique sous réserve d’un financement par les tutelles.
Commentateur: Judith ARON-WISNEWSKY (PSL, Paris)
Laurent Genser1,2,3, Francesco Rubino1 1 Metabolic and Bariatric surgery, Division of diabetes and nutritional sciences, King’s college London and King’s College Hospital, London SE5 9RS, United-Kingdom 2 Assistance Publique- Hôpitaux de Paris, Service de chirurgie digestive hépato-bilio pancréatique, transplantation hépatique, Groupe hospitalier Pitié Salpêtrière, Paris, France 3 Institute of cardiometabolism and nutrition (ICAN), UMR-1166, Team 6 NutriOmics, Groupe hospitalier Pitié Salpêtrière, Paris, France