Séance du mercredi 10 janvier 2007

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Éloge de Etienne MAZEMAN par Christian CHATELAIN

 

A propos du procès verbal : M DUCLOUX à propos de la communication du 8 novembre 2006 de R JANCOVICI, F PONS, J-Ph ARIGON, G GROSDIDIER : Chirurgie des malformations du thorax : expérience de l’hôpital Percy.

DUCLOUX M

 

La chirurgie des lymphoedèmes. Tendances actuelles. Résultats des autogreffes ganglionnaires. Futur.

BECKER C (Bruxelles) présenté par M GERMAIN
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2008, vol. 7 (1), 055-064

Résumé
Le lymphœdème est d’origine congénitale ou iatrogène (après adénectomie et radiothérapie). La stase du L.E.C. entraîne des infections qui détruisent le patrimoine résiduel lymphatique. Le but d’une autogreffe ganglionnaire est de développer une angiogenèse lymphatique, de recréer une anatomie originale ; les ganglions vascularisés ont un rôle immunitaire. La libération mécanique de la fibrose, la neurolyse éventuelle, et l’interposition de tissu graisseux sain diminuent les problèmes liés à la fibrose locale.
Après les premières expérimentations animales, les études anatomiques ont permis de déterminer les sites donneurs. Les connexions entre les réseaux circonflexe iliaque superficiel et épigastriques permettent de prélever un lambeau abdominal plus grand et de reconstruire la paroi thoracique et le sein. La série clinique qui a commencé il y a 12 ans, a permis d’opérer et de suivre : - 412 cas de lymphœdème iatrogène du membre supérieur post mastectomie, adénectomie et radiothérapie, - 66 cas de plexites radiques -110 reconstructions du sein simultanées, - 98 cas de lymphœdèmes iatrogènes du membre inférieur, après exérèse de tumeurs malignes abdominales et de radiothérapie, - 185 cas de lymphœdèmes congénitaux apparus à la puberté et 30 cas à la naissance. Les résultats à long terme (plus de 5 ans) montrent : pour les lymphœdèmes du membre supérieur, en fonction de la durée d’installation du lymphœdème et de la gravité, une guérison dans 40% des cas une amélioration de plus de 50% dans 24 % et de moins de 50% dans les autres 24% ; 2% sans résultat (microthromboses vasculaires). Pour les membres inférieurs, les résultats sont variables, en fonction de l’étiologie, des sites parfois multiples et parfois bilatéraux de la radiothérapie qui suppriment l’aval du drainage, et de la gravité du lymphœdème. Ils montrent globalement une amélioration de plus de 50% sur la moitié des cas, et de plus de 20% dans les autres cas. On développera plus précisément les types de résultats, selon les classes. Dans les lymphœdèmes congénitaux, les résultats sont plus imprévisibles, mais peuvent aller vers la normalisation dans les cas modérés, avec des greffons mis en relais au genou. Quatre vingt pour cent sont améliorés de plus de 50% ; le taux d’infections tombe à 2%. La kinésithérapie est totalement complémentaire dans ces traitements, mais peut être arrêtée si guérison. La reconstruction du sein combinée au traitement du lymphœdème permet d’obtenir des résultats fonctionnels et esthétiques satisfaisants.

 

Ostéoblastome du rachis. Pronostic et traitement, à propos de douze observations
Spinal osteoblastoma (prognosis and treatment): 12 cases.

REZVANI H, TAGHI PEIVANDI M, HASSAN KHANI E, HADI PEIVANDI M, RIZBODAGHI KA, REZVANI B, REZVANI N, SASAN NEJAD P (Meshed-Iran)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2007, vol. 6 (2), 040-043

Résumé
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 12 patients atteints
d´un ostéoblastome du rachis au C.H.U du Shafa.Yahyaian de Téhéran.
(IRAN)
Tous les patients étaient âgés de moins de 30 ans (âge moyen : 16
ans).
Le temps écoulé entre les premiers symptômes et le diagnostic
s’étalait entre 4 et 18 mois.
Le symptôme le plus fréquent était la douleur (67% des cas), la
déformation en scoliose était la cause de consultation dans 14% des
cas.
Dans la région cervicale, le patient consultait en raison de la limitation
des mobilités associée à des phénomènes douloureux.
Dans la région sacrée seule la douleur sans déformation était le
symptôme de découverte
Enfin chez l´enfant, seule la douleur a été le signe d’appel.
Les simples radiographies standard ont permis de faire le diagnostic
dans 50% des cas.
L’ostéoblastome était toujours localisé dans la partie postérieure de
la vertèbre.
Le traitement dans tous les cas a consisté en un curettage de la
totalité de la région.
Tous nos opérés ont guéri et, avec le recul que nous avons, nous
n’avons pas eu à déplorer de récidive.

Abstract
Study aim: A retrospective study of 12 cases of spinal osteoblastoma.
Objectives; To identify factors associated with the development of
scoliosis and its manifestation.
Summary of background data ; painful scoliosis is a well recognized
sign of osteoblastoma but because of the small number of
previous reports, the outcome of the tumor in the spine is not well
known .
Patients and Methods; Ten factors were assessed including age,
sex, duration of symptoms, site of lesion, Cobbs angle at presentation,
chief complain at presentation, neurological involvement, type
of treatment, recurrence of tumor.
50% of the patients had scoliosis. All of the lesions were present on
the concave side of the curve. In the thoracic and lumbar localizations,
80% had scoliosis, but no scoliosis was seen on cervical and
sacral regions.
All patients were under 30 years. The mean time to diagnosis at our
center was 18/4 months. All of the cervical cases (2 pat.) had deformity
(cock robin) and restriction of range of motion. The lesion
was in posterior elements in all of the cases and localized on only
one side of the spine. The chief complaint was pain in 67%, deformity
in 16% and both (pain and deformity) in 17%. Radiological
examination was diagnostic in 58% of cases.
Conclusions: These findings support the concept that scoliosis is
secondary to asymmetric muscle spasm. The most common complaint
is pain and then deformity. In the cervical spine deformity
and restriction of motion are the chief complaints.
Pain spastically in children (under 13 y) is more obvious than deformity.
Treatment is curettage which should be as wide as possible.
There was no recurrence in our series.

 

Aspects particuliers des traumatismes dans les pays peu nantis d’Afrique. Vécu chirurgical de 20 ans
Specific aspects of trauma in African developing countries. A 20-year Surgical Experience

ODIMBA E (Lusaka-Zambie) présenté par J POILLEUX
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2007, vol. 6 (2), 044-056

Résumé
Le rapport annuel de l’OMS de 2004 (19) note que les décès liés
aux accidents de circulation diminueront de 30% entre 2000 et 2020
dans les pays à haut revenu alors que ces décès augmenteront notablement
dans les pays à faible revenu et y constitueront la troisième
cause de mortalité si des stratégies appropriées ne sont trouvées
d’ici l’an 2020. Ceci interpelle tous les médecins travaillant dans
ces pays peu nantis et justifie cette étude
Dans ce travail, l’auteur, un chirurgien rentré en Afrique après sa
formation en France, analyse les caractéristiques particulières des
traumatismes reçus et soignés par lui et ses co-équipiers, entre
1/06/1986 et 30/06/2006, aux Cliniques universitaires de Lubumbashi
en RDC, à l’hôpital Général de Kaédi, en République Islamique
de Mauritanie et à l’University Teaching Hospital de Lusaka en
République de Zambie.
Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective avec triangulation
méthodologique incluant l’auteur comme observateur direct et participant
et un groupe de discussion de chaque hôpital, ayant
concouru à l’établissement d’une fiche de collecte des données, à la
définition des critères d’inclusion et d’exclusion et à la détermination
des tests d’évaluations statistiques.
Les résultats obtenus montrent : une prévalence annuelle élevée, de
16, 33, 57%, respectivement pour l’HGK, les CUL et le UTHL, soit
une moyenne de 35% ; une prédominance du trafic routier comme
cause, suivi par les agressions traumatiques ; l’absence de transport
organisé pour le ramassage des blessés ; un retard moyen de 5 jours,
s’étendant de plusieurs heures, jours à plusieurs semaines ou mois à
l’arrivée des blessés à l’hôpital et une faible capacité d’investigations
et de prise en charge thérapeutique. Le pronostic immédiat et
à court terme dépendait essentiellement de la qualité du personnel
soignant mais aussi de l’existence d’une certaine infrastructure
minimale
Les traumatismes représentent un réel problème de santé publique
dans les pays peu nantis d’Afrique où ils sont associés à de nombreux
facteurs tels que l’insuffisance de la sécurité routière, la
pauvreté, l’urbanisme inadapté, le manque de la main d’ouvre qualifiée
et motivée. La solution à long terme réside dans l’amélioration
des conditions socio-économiques avec changement radical des
mentalités à tous les niveaux. En attendant doivent constituer des
priorités l’apprentissage des médecins et autres agents de santé à la
prise en charge des traumatisés ; la dotation des hôpitaux d’une
infrastructure minimale d’accueil et leur approvisionnement régulier
du minimum logistique indispensable.

Abstract
The 2004 annual WHO report stated that, between 2000 and 2020,
decease due to road traffic accidents will decrease by 30% in developed
countries, while they will increase considerably in countries
with low income and in which, these accidents will constitute, if
appropriate strategies are not taken, the third cause of mortality
before year 2020. This represents a challenging situation to all
medical doctors practicing in developing countries and justifies the
present study.
In this presentation, the author, a surgeon who went back to Africa
after his training in France, analyses specific characteristics from
trauma he and his staff mates had been receiving and managing
between 1st June, 1986 and 30th June, 2006 at the University Clinics
of Lubumbashi in DRC, at the Kaédi General Hospital, in the
Islamic Republic of Mauritania and at the Lusaka University Teaching
Hospital, in the Republic of Zambia
It was a descriptive, retrospective study with triangulation. The
author’s notes (as direct observer and participant observer) were
added to the comment from discussion group focus in each hospital
to build up pre-established questionnaire that served for data collection.
Inclusion and exclusion criteria were also stated as well as
statistical evaluation tests.
Results revealed the following: high annual prevalence, prominence
of road traffic accident as cause of trauma followed by assault,
absence of formal public transport to pick up victims to hospital,
delayed arrival to hospital of hours, days, weeks, months with high
rate of neglected trauma, variety of injuries, poor investigations,
management relying mainly on the quality of the staff with regard
to trauma management and dexterity of improvisations. The immediate
and short outcome relies also on the quality of staff but does
also require minimal infrastructure.
The author concludes that traumas are highly stated public health
problem, particularly in countries with limited resources where they
are associated with numerous complex factors as: crisis of road
safety, poverty, inadequate urbanism, lack of human resources and
of motivation as well as .official strong policy. The ultimate long
term solution duels in improvement of socio-economical status and
behavioral changes. Meanwhile, in short term, he recommends that
training of hospital staff and other health care providers in trauma
management course be regularly undertaken and that minimal
infrastructure and equipment as well as and logistic items stand as
priorities for each of these countries.