Séance du mercredi 1 juin 2016

Chirurgie d’aujourd’hui ! Chirurgie de demain ?
14h30-17h30, Les Cordeliers
Co-Présidence : Henri JUDET (ANC) Patrick BOUET (CNOM) - Modérateur : Rolland PARC (ANC et CNOM)

 

 

Introduction générale de la séance

JUDET H, MARRE P

 

Introduction thématique de la séance

PARC R

 

Analyse CNOM à propos d’une ETUDE COMPARATIVE DES VOIES DE QUALIFICATION DES SPECIALITES MEDICALES (2014)

NICODEME R (CNOM)

Résumé
Le métier de médecin spécialiste nécessite d’avoir sa compétence professionnelle reconnue.
L’objectif de cette étude est de comparer ces différentes voies et de les quantifier par filière et par spécialité.
Cela permet d’appréhender les différentes voies par lesquelles les médecins ont obtenu leur qualification de spécialiste entre 2009 et 2014 et de quantifier les voies de spécialisation des médecins qui ont une formation complète dans les Universités en France, en comparaison des autres voies de qualification.
L’Université française ne représente plus la voie unique de formation pour les médecins inscrits au tableau. Cette voie est, dans certaines spécialités, minoritaire.
Ce travail peut servir à argumenter les réflexions futures sur la réforme des études médicales et les projets de recertification.

 

Analyse détaillée de l’activité chirurgicale française en 2014

ALLIOUX Y (CNAMTS)

Résumé
La pratique de la chirurgie présente une évolution régulière avec une croissance rapide de certains actes. Il est présenté un exposé des actes de chirurgie réalisés en 2014, à partir des données de la CNAMTS. Cette analyse étudie la fréquence et la typologie des actes de chirurgie, globalement et par spécialité chirurgicale. Elle différencie les interventions en fonction de leur lourdeur. Elle étudie les spécificités de la chirurgie réalisée entre les établissements publics et privés.
Les données mettent en évidence les variations d'activité, de fréquence, de typologie et de lourdeur selon les spécialités chirurgicales. Si les actes de chirurgie réalisés en libéral sont plus nombreux, leur structuration est différente.
Enfin, certains actes ont une dynamique d'évolution rapide, comme les actes de chirurgie de l'obésité.

 

Réforme territoriale de la chirurgie. Réseaux. Ambulatoire. Chirurgie d’organes. Chirurgie d’urgences

RICHARD F (Paris)

Résumé
Il y a 3 ans l’Académie Nationale de Chirurgie rédigeait un rapport sur la « Chirurgie en 2025 » dans lequel elle proposait une nouvelle réorganisation territoriale de la Chirurgie. Depuis le Ministère de la Sante a inscrit les GHT dans la loi sante de janvier 2016. Un séminaire récent organisé par l’Académie et la Fédération Hospitalière de France a discuté de ces diverses avancées.
La réorganisation territoriale est indispensable pour améliorer l’accès et la qualité des soins offerts à la population et pour corriger les difficultés liées aux insuffisances, aux dysfonctionnements ou la mauvaise répartition des plateaux techniques (imagerie et blocs), au caractère trop administratif et contraint du découpage par les départements et à la taille et la dispersion des équipes chirurgicales. Cette réorganisation, spécialité par spécialité, est basée sur la définition de 4 types d’activités chirurgicales nécessitant chacun un niveau adapté de plateau technique, la définition de bassins de population, la création d’une véritable équipe chirurgicale de territoire de taille suffisante par spécialité avec des objectifs basés sur le projet médical. Les effets sur la permanence des soins, la création de réseaux, la formation initiale et continue des chirurgiens, le développement de la chirurgie ambulatoire et l’attractivité des hôpitaux seront envisagés.

 

Modèle partagé de l’organisation de la chirurgie : point de vue de la FSM (Fédération des Spécialités Médicales)

GOEAU BRISSONIERE O (Paris)

Résumé
La médecine est unique. Dans ce contexte difficile, la FSM a l’intérêt de rassembler les Conseils Nationaux Professionnels (CNP) de l’ensemble des spécialités médicales, et en particulier des spécialités chirurgicales. Ces CNP réunissent eux-mêmes l’ensemble des structures de la spécialité (sociétés savantes, collèges, syndicats, organisme d’accréditation), avec une gouvernance strictement paritaire entre les deux modes d’exercice. Ce nouveau mode de représentation professionnelle conçu à l’image des Boards américains permet la conduite de réflexions communes et de construire des consensus entre les praticiens d’une même spécialité et entre plusieurs spécialités sur des sujets aussi importants que l’organisation et la qualité des soins ou l’évolution des métiers et des compétences, toujours menées en harmonie avec les autres structures représentatives de la profession, en particulier l’Ordre et l’Université.
Malgré les apparences et l’historique, l’acte chirurgical est le même que l’exercice soit public ou privé, et doit être reconnu de la même manière, en prenant en compte la valeur d’investissement, de formation et d’exigence professionnelle. Une réflexion commune sur l’organisation des soins face aux interlocuteurs institutionnels et aux financeurs est urgente et indispensable. Dès lors, que l’on parle d’organisation des soins, de formation tout au long de la vie, de recertification, de registres d’activité, de valorisation des actes, en un mot de qualité des soins au service de nos malades, ce nouveau mode d’organisation et l’unité de la profession autour d’un socle commun sont fondamentaux.
Oui, nous proposons une véritable autorégulation des pratiques par la profession. Dans un système de santé de plus en plus contraint économiquement, complexe d’un point de vue médical, et exigeant de la part des patients, la régulation par la qualité des soins est à généraliser et doit rester aux mains des professionnels. Elle est à considérer de façon positive pour maintenir le niveau reconnu de notre système de santé. Avec tous les médecins, et en particulier les chirurgiens, la FSM est prête à assurer cette mission.

 

Quelles innovations en santé dans une enveloppe financière globale ?
Which Innovations in Healthcare in a Global Financial Budget?

BIZARD F (Paris) - Économiste - Sciences Po
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2016, vol. 15 (4), 037-039

Résumé
La capacité d’innover a été depuis des millénaires l’élément de différenciation majeur entre les pays avancés et les autres. Il en est de même pour la qualité des systèmes de santé. Les progrès de la science économique au XXème siècle ont permis de modéliser cet apport de l’innovation sur le développement économique (le modèle schumpétérien). L’application des principes de ce modèle de croissance est indispensable pour permettre une diffusion massive des innovations santé. Face à la transformation radicale de notre environnement, c’est une nouvelle politique de santé qui est nécessaire. Elle doit être déclinée sur l’ensemble des composantes du système. Elle ne sera possible que si on met en place une vague d’innovations sociales et politiques dans les prochaines années.

Abstract
The capacity for innovation has been the key differentiation factor for ages between the advanced countries and others. It is also the case for the quality of the health systems. Progresses of the economic science during the twentieth century allowed to conceptualize this role of innovation on the economic development (Schumpeterian model). The application of principles of this model is indispensable for enabling a large diffusion of health innovations. In front of a radical change of our environment, a new health Policy is necessary. It has to be declined on all components of our health system. It will be possible only if social and political innovation is applied in our society in the near future.

 

Évolutions technologiques et architecturales. Salles hybrides, hôpitaux modulaires. Télémanipulation.

BUSQUET J, CHAPUIS O (Saint-Cloud)

 

Courbe d’apprentissage et Innovation

AMALBERTI R (Économiste, Paris)

Résumé
La médecine parie sur l’innovation pour progresser rapidement. La demi-vie de la connaissance dans les spécialistes majeures y compris chirurgicales (pratiques et théories) est descendue en dessous de 6 ans (plusieurs papiers convergents JAMA, Annals). Outre le fait que l’innovation porte de façon générale le meilleur et le pire dans son processus relativement Brownien d’introduction, la chirurgie, discipline médicale sollicitant beaucoup les habilités manuelles, est particulièrement confrontée au problème de l’apprentissage et de la maîtrise de ce rythme effréné d’innovation.
La présentation propose une lecture des principaux acquis de la littérature sur les questions essentielles posées par l’appropriation par les chirurgiens des innovations majeures (généralement bien organisée par les instances professionnelles) et des innovations mineures, très nombreuses, adoptées au fil de l’eau, et généralement hors de tout contrôle (les anglais parlent de ‘me too’). On peut sécuriser tous ces apprentissages, pour le bénéfice évident du patient, mais les différentes solutions connues sont assez contraignantes et seront discutées en perspective.