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L'embolie pulmonaire (EP) est une complication responsable d'environ 10 000 décès par an en France. Le Tempofilter mis au point par Bovyn et Gory a été conçu pour être laissé en place de 4 à 6 semaines. Le cathéter porteur du Tempofilter n'a plus d'émergence cutanée et son extrémité distale est enfouie sous le muscle peaucier du cou. La première évaluation clinique multicentrique du Tempofilter a été publiée en 1997. La moyenne d'âge des 66 patients inclus était de 51,8 ans. La durée moyenne d'implantation était de 30 jours, un filtre avait été laissé en place 55 jours. Aucune récidive embolique n'avait été observée dans cette étude. Une occlusion partielle du filtre par un thrombus avait été observée dans 15 % des cas. Le filtre temporaire de longue durée permet d'assurer une filtration cave efficace dans les indications suivantes : -contre-indication temporaire de quelques semaines du traitement héparinique ; -complications liées au traitement héparinique ; -échec ou insuffisance temporaire du traitement héparinique ; -polytraumatisés et malades chirurgicaux présentant des facteurs de risques multiples et devant être opérés. ; -MVTE survenant dans les dernières semaines de la grossesse. Le concept de filtration temporaire de longue durée est logique. Il met le malade à l'abri des complications tardives des filtres caves et en particulier du risque de thrombose cave qui a été confirmé par l'étude PREPIC. Les résultats encourageants devront être confirmés par d'autres études.
Le but de cette communication est de présenter les résultats de notre expérience préliminaire de restauration aortique pour lésions occlusives et anévrismales par voie totalement laparoscopique. De septembre 2002 à novembre 2004, nous avions réalisé 60 restaurations de l'aorte abdominale sous rénale, 43 pour des lésions occlusives (Groupe A) et 17 pour des anévrismes de l'aorte (Groupe B). Dans tous les cas nous avions effectué un abord laparoscopique rétrocolique gauche. Dans le groupe A, le temps opératoire moyen était de 219 60 minutes, et la durée moyenne de clampage de 57 23 minutes. Nous avions eu dans ce groupe une conversion chirurgicale et deux complications majeures, un hématome rétropéritonéal et une infection de prothèse. Il n'y avait pas de décès opératoire. La durée moyenne d'hospitalisation était de 7 3 jours. La perméabilité primaire de 100 % avec un recul médian de 6 mois. Dans le groupe B, le temps opératoire moyen était de 253 67 minutes, et la durée moyenne de clampage de 101 17 minutes. Nous avions fait dans ce groupe 6 conversions chirurgicales et nous avions eu un décès postopératoire ainsi que deux complications, un hématome rétropéritonéal et une ischémie subaiguë postopératoire. La durée moyenne d'hospitalisation était de 6 4 jours. La perméabilité primaire de 100 % avec un recul médian de 4 mois. La revascularisation aortique pour lésions occlusives et anévrismales par voie totalement laparoscopique est une technique fiable et reproductible qui nécessite un entraînement intensif aux techniques de sutures sur pelvitrainer et une bonne connaissance de l'anatomie acquise par la dissection de cadavres frais au laboratoire. La faisabilité de la technique étant acquise, seule la réalisation d'une étude randomisée prospective multicentrique comparant chirurgie endovasculaire et chirurgie laparoscopique permettrait de comparer les résultats de ces techniques.
Résultats des endoprothèses de l’aorte thoracique posées en France de 1999 à 2001.
Le but de cette étude était de connaître les résultats postopératoires des endoprothèses de l’aorte thoracique posées en France de juin 1999 à mai 2001. Méthodes : Cette étude rétrospective a été mise au point par les auteurs et réalisée par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS). Les données ont été recueillies sur site par des médecins régionaux de la CNAMTS qui ont revu tous les dossiers des malades ayant eu une endoprothèse de l’aorte thoracique pendant cette période. L’étude a uniquement porté sur la période postopératoire. Résultats : De juin 1999 à mai 2001, 166 endoprothèses de l’aorte thoracique avaient été mises en place chez 166 malades. La plupart de ces poses (88 %) avaient été réalisées par des chirurgiens au bloc opératoire. Les facteurs de risque de ces malades ont été analysés en fonction de la classification ASA proposée par la société américaine d’anesthésie : 24 % des malades étaient classés ASA I ou II, 56 % étaient ASA III et 20 % étaient ASA IV. Le diamètre maximum de l’anévrysme de l’aorte thoracique était inférieur à 50 millimètres dans 17 % des cas. Dix-sept malades (10 %) étaient décédés pendant les trois premiers mois postopératoires dont 8 pendant les 30 premiers jours. Au total 49 complications étaient survenues chez 34 malades (20.5 %). Vingt-sept malades avaient une endofuite précoce (16,3 %) qui avait conduit à faire chez 8 d’entre eux un traitement complémentaire. Les autres complications en rapport avec la pose de l’endoprothèse étaient : la rupture aortique (N = 3), l’apparition d’une fistule aorto-oesophagienne ou trachéale (N = 3), une paraplégie (N = 6), la migration de l’endoprothèse (N = 2), des embolies dans les artères viscérales (N = 5), et une embolie cérébrale (N = 2). Il y avait aussi 14 complications de cathétérisme directement liées à la pose de l’endoprothèse (8 %). On retrouvait enfin 14 complications générales (8 %) qui n’étaient pas directement en rapport avec la pose de l’endoprothèse. Conclusions : Cette étude nationale dont les résultats ont été contrôlés sur site par des observateurs indépendants, montre que la pose des endoprothèses aortiques peut être réalisée avec une mortalité et une morbidité acceptables. La pose des endoprothèses aortiques doit donc être poursuivie pour des indications reconnues avec un suivi régulier sur plusieurs années.
Résultats fonctionnels de la prise en charge chirurgicale des malades en ischémie critique des membres inférieurs. Étude prospective.
Les résultats du traitement des malades en ischémie critique des membres inférieurs (IC) ont été présentés jusqu’à présent en insistant sur la perméabilité des revascularisations et le taux de sauvetage des membres. De nombreuses études ont retrouvé d’excellents taux de perméabilité et de sauvetage de membre, mais elles ont souvent passé sous silence la morbidité de ces interventions et peu d’études ont mesuré la qualité de vie de ces malades dont la survie est en général courte. Malades et méthodes: Nous rapportons ici les résultats d’une étude prospective qui a porté sur 135 malades consécutifs ayant une IC et ayant eu un pontage infra-inguinal. Les critères de jugement de l’étude étaient la perméabilité des pontages, le taux de sauvetage du membre opéré, la qualité de vie mesurée par le questionnaire SF36, et vascuQol, l’autonomie des malades dans leur vie quotidienne, leur vie à domicile ou en institution et la reprise d’une activité de marche régulière. Résultats : Le suivi moyen était de 4 ans, l’âge moyen des malades était de 75 ans, le taux actuariel de mortalité était de 58 % à 5 ans. La perméabilité secondaire était de 70 % et le taux de sauvetage de membre était de 80 % à 5 ans. Au terme du suivi, 86 des 118 malades (73 %) qui vivaient chez eux avant la chirurgie étaient encore autonomes et vivaient à leur domicile et 87 des 124 malades (70 %) qui marchaient sans aide avant la chirurgie étaient encore ambulatoires après un suivi moyen de 4 ans (Tableau 1). Parmi les 112 malades suivis, 61 avaient été réhospitalisés ou avaient été réopérés. La cicatrisation des plaies avait été obtenue respectivement chez 42 % et 75 % des malades à 6 mois et à 1 an. La qualité de vie mesurée par les questionnaires spécifiques montrait une amélioration significative après 1 an, mais la récupération des formulaires était incomplète après 6 mois. Conclusion Les résultats de la chirurgie de revascularisation des membres inférieurs doivent être appréciés sur le résultat fonctionnel et la qualité de la vie restante des malades. Ces éléments sont les plus importants à prendre en compte pour valider la prise en charge de cette chirurgie coûteuse auprès des agences sanitaires.
Conversion chirurgicale des endoprothèses pour anévrysmes de l’aorte abdominale
But de l’étude : Le traitement endovasculaire des anévrismes de l’aorte abdominale (EVAR) est devenu une procédure courante. Plusieurs études randomisées ont montré que cette technique avait une mortalité à 30 jours significativement inférieure à celles de la chirurgie. Mais ce bénéfice immédiat ne se retrouve plus après un suivi de deux ans. De plus, les études de cohorte ont retrouvé un risque annuel de rupture des AAA traités par endoprothèse (EA) compris entre 0,5 et 1,2 % posant ainsi le problème de la durabilité des EA. Le but de ce travail était de connaître les causes et les conditions de survenue de ces ruptures d’anévrisme après traitement endovasculaire (EVAR) afin de pouvoir les anticiper et les prévenir. Malades et méthodes : Nous avons réalisé une méta-analyse des séries de la littérature rapportant les résultats du traitement endovasculaire des AAA en y incluant notre expérience et en analysant l’influence éventuelle de 17 variables dans la survenue de ces ruptures. Résultats : Nous avons retrouvé dans 125 études, 270 ruptures anévrismales après EVAR. L’âge moyen des malades au moment de la rupture était de 74 ans. Le diamètre moyen des AAA lors de la mise en place de l’EA était de 65±14 mm. Seize pour cent des ruptures étaient survenues dans les 30 premiers jours postopératoires et 84 % étaient plus tardives (24±12 mois) avec 75 % des ruptures entre le 6e et 36e mois de suivi. Une endofuite était responsable de la rupture dans 68 % des cas. Cette endofuite était de type I (34 %), de type 2 (10 %), de type 3 (12 %) ou de type 5 par endotension (12 %). La migration des EA (27 %) était la deuxième cause de rupture suivie par des causes plus rares comme l’infection de l’EA (5 %). Les données concernant le collet de l’AAA, sa longueur, son diamètre, son angulation étaient rarement rapportées et ne permettaient pas leur analyse. Parmi les 270 malades dont l’AAA s’était rompu, 23 % avaient refusé le suivi régulier par tomodensitométrie. Chez les malades suivis, on notait une augmentation du diamètre de l’anévrisme > 5 mm dans 36 % des cas, sa stabilité dans 40 % des cas et une diminution dans 26 % des cas. Chez 21 % des malades suivis, aucune anomalie n’était apparue avant la rupture de l’AAA, en particulier pas d’endofuite, pas de migration ou d’angulation de l’EA, pas de fracture des stents et pas d’augmentation du diamètre de l’AAA. Dans 35 % des cas vérifiés, c’est un défaut de l’EA qui était responsable de la rupture anévrismale. 178 malades (67 %) sont morts des conséquences de la rupture anévrismale. La mortalité était de 45 % chez 138 malades opérés en urgence et de 27 % chez 26 malades traités avec une nouvelle EA. Conclusions : Ces données de la littérature montrent que la plupart des ruptures d’anévrisme après mise en place d’une EA surviennent pendant les 3 premières années sur des AAA de 65 mm de diamètre. Ces données soulignent l’importance du suivi des EA au moins pendant les cinq premières années et la nécessité de continuer à enseigner la chirurgie vasculaire conventionnelle qui reste pour les AAA l’intervention de référence.
Pontages carotidiens en polytétrafluoroéthylène : Résultat à long terme d'une étude prospective de 198 patients consécutifs
But de l'étude : L'endartériectomie carotidienne (ECA) est le traitement classique des sténoses athéromateuses de l'artère carotide. Il existe cependant des cas où l'ECA est difficile et la technique inappropriée. Le but de cette étude était de connaître les résultats immédiats et tardifs des pontages carotidiens (PC) prothétiques dans ces indications électives. Malades et Méthodes : Nous présentons une série prospective de 198 malades consécutifs ayant eu un PC. Ces malades représentent 12,4 % des 1595 malades ayant eu une revascularisation carotidienne entre septembre 1986 et décembre 2006. Les indications des pontages carotidiens étaient les suivantes : (1) lésions athéromateuses étendues sur plus de 6 cm de la bifurcation et de la carotide interne (n = 71 - 36 %), (2) sténoses distales de la carotide interne associées à une boucle carotidienne (n = 49 - 25 %), (3) resténose carotidienne après chirurgie ou après stenting carotidien (n = 47 - 24 %), (4) existence d'un amincissement excessif ou d'une perforation de la paroi de l'artère carotide après CEA du fait de l'existence d'une lésion athéromateuse calcifiée transmurale (n = 13 - 6 %), (5) sténoses athéromateuses des carotides survenant après radiothérapie (n = 18 - 9 %). Dans cette série, 67 malades avaient fait un AVC (34 %) et 45 malades avaient fait un AIT (23 %) avant la chirurgie. 86 malades (43 %) étaient asymptomatiques. Le degré de la sténose carotidienne mesurée d'après les critères NASCET sur l'angio-IRM était compris entre 70 et 99 % chez tous les malades. Les malades étaient suivis chaque année par écho-Doppler couleur. Quatre malades ont été perdus de vue (2 %). Résultats : Le taux combiné de mortalité et de morbidité à 30 jours était de 0,5 % (1 AVC). La durée médiane du suivi était de 9,5 années [IQ : 6,2 à 18,3 années]. À 10 ans, la perméabilité primaire des PC était de 97,9±3,4 %. Six pontages se sont occlus pendant le suivi (3,0 %), et un malade qui avait une sténose de plus de 50 % du PC a été réopéré. De plus, 18 malades (9,1 %) avaient des resténoses modérées de moins de 50 % et non évolutives. Aucun de ces malades n'a été réopéré et tous étaient asymptomatiques. Pendant le suivi, 5 malades ont fait un AVC homolatéral (1 AVC postopératoire, 1 AVC à 103 jours avec un pontage perméable et 3 AVC en rapport avec l'occlusion du pontage à 4, 13 et 15 années après la chirurgie initiale). À 10 ans, le taux cumulé d 'indemnité neurologique, incluant l'AVC postopératoire était de 98,4±3,2 %, et le taux de survie actuarielle était de 78,8±7,0 %. Conclusions : Le pontage carotidien en prothèse est une technique fiable qui donne de bons résultats à distance. Elle ne remplace pas l'ECA pour les lésions athéromateuses habituelles de l'artère carotide, mais c'est une excellente alternative quand l'ECA est inadaptée à la morphologie de la plaque athéro.
La chirurgie carotidienne à la phase aiguë des AVC
But de l’étude : Connaître les résultats de la chirurgie carotidienne (CEA) réalisée en urgence chez les patients ayant fait un AVC hémisphérique datant de moins de 7 jours ou un AIT hémisphérique datant de moins de 24 heures ou à répétition (AIT en crescendo). Chez tous ces patients, l’accident neurologique était en rapport avec une sténose serrée de l’artère carotide interne. Patients et méthodes : De janvier 2000 à décembre 2009, 118 patients ont eu une revascularisation carotidienne en urgence soit pour un AVC récent peu invalidant (71 patients) avec un score NIHSS moyen de 4.± 3.1, soit pour un AIT récent (23 patients) ou crescendo (47 patients). En cas d’AVC récent, l’intervention n’était proposée si les patients étaient conscients avec une artère cérébrale moyenne perméable à l’angio-IRM soit spontanément soit après fibrinolyse et avec un foyer ischémique cérébral limité. Le critère de jugement principal était le taux combiné d’AVC et de décès (TCMM) à 30 jours. Le critère de jugement secondaire était l’indemnité neurologique à 5 ans analysée selon la méthode de Kaplan-Meier. Résultats : Tous les patients ont été opérés sous anesthésie générale avec un shunt peropératoire systématique et sans monitoring cérébral. 113 patients ont eu une endartériectomie carotidienne avec un patch en polyuréthane et 5 patients ont eu un pontage carotidien en PTFE. Tous les patients ont eu une artériographie de contrôle peropératoire. Deux patients, un dans chaque groupe, sont décédés en postopératoire (1.7%). La cause du décès était un infarctus du myocarde (1 patient) et un AVC massif (1 patient), soit un TCMM de 1.4% chez les malades ayant fait un AVC récent et un TCMM de 2.1% chez les patients ayant fait un AIT récent. Toutes les revascularisations carotidiennes étaient perméables à 30 jours et aucun patient n’avait fait un AVC hémorragique postopératoire. La durée moyenne du suivi était de 49 mois. Chez les patients opérés pour un AVC récent, le taux moyen du score NIHSS à 3 mois (2.4±1.1) s’était amélioré de façon significative (p=0.01). Une revascularisation carotidienne s’était occluse de façon asymptomatique pendant le suivi. Aucun AVC n’était survenu chez les patients opérés en urgence pour un AIT crescendo. Un AVC controlatéral était survenu chez les patients opérés en urgence pour un AVC, soit un taux d’indemnité neurologique de 95±3% à 5 ans. Conclusions : La revascularisation carotidienne en urgence chez les patients sélectionnés ayant fait un AIT crescendo ou un AVC mineur est réalisable avec un faible taux d’AVC postopératoire.
Évolution de la presse médicale internationale : Exemple de la chirurgie vasculaire
But de l’étude : Décrire et expliquer les systèmes d’information et leur fonctionnement à partir de l’expérience acquise en 5 ans de direction éditoriale du journal Européen de Chirurgie Vasculaire (European Journal of Vascular and Endovascular Surgery, Oxford). Méthodes : Pour saisir les aspects principaux de l’information scientifique en chirurgie vasculaire, trois aspects seront détaillés : (1) La stratégie économique des industriels (Publishers) avant et après le développement d’Internet et des plateformes mobiles (IPAD), (2) le travail de l’équipe éditoriale et sa stratégie guidée par « l’impact factor » du journal et l’éthique scientifique, incluant l’absence de conflits d’intérêts et la recherche des fraudes scientifiques (3) l’utilisateur final, avec le cheminement d’un article scientifique soumis par un auteur francophone. Résultats : Nous avons montré dans cette étude que l’édition scientifique médicale est une entreprise industrielle très rentable mais en mutation avec le développement d’Internet et des plateformes mobiles (IPAD) qui ont rendu le modèle économique actuel très instable. La situation des rédacteurs scientifiques est délicate entre des maisons d’édition internationales cotées en bourse, l’éthique scientifique des sociétés savantes et « l’impact factor ». Pour les auteurs, la soumission des articles scientifiques a été simplifiée avec des systèmes en ligne très performants. Le manuscrit doit être original et novateur et écrit en Anglais correct. Le taux de rejet des manuscrits soumis au journal Européen est de 56 %. Les lecteurs bénéficient de la création de bibliothèques virtuelles (Science Direct, Elsevier) accessibles à partir de n’importe quel ordinateur ou plateforme mobile (IPAD) connectés à Internet et accessibles gratuitement dans les pays en voie de développement. Conclusions : La publication scientifique connaît actuellement la même évolution que celle de l’industrie avec une baisse des coûts de production et une compétitivité accrue. Mais cette activité repose sur quelques acteurs principaux (rédacteurs en chef, équipe éditoriale et auteurs) non rémunérés, ce qui est unique dans l’industrie. Il est possible que la diffusion de plus en plus large des manuscrits sur Internet fasse évoluer le modèle économique actuel au profit de certaines sociétés savantes internationales bien organisées ou d’universités qui pourraient reprendre à leur compte la publication scientifique. Intervenant : Bernard Andreassian
Les dernières évolutions technologiques endovasculaires pour le traitement des anévrysmes aortiques
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Les orateurs précédents ont présenté les nouvelles techniques d’imagerie utilisées en chirurgie aortique. Nous décrirons dans cet exposé les innovations concernant les endoprothèses aortiques branchées et fenêtrées utilisées pour le traitement des anévrysmes thoraco-abdominaux et de la crosse aortique. Les progrès réalisés en chirurgie aortique avec la mise au point des endoprothèses aortiques fenêtrées (EAF) puis branchées (EAB) ont rendu possible le traitement endovasculaire des anévrysmes thoraco-abdominaux avec une voie d’abord limitée à une artériotomie fémorale bilatérale. Plus récemment des EAB ont aussi été utilisées pour traiter des anévrysmes de la crosse aortique. Cette révolution technologique a profondément modifié le métier de chirurgien vasculaire qui doit posséder aujourd’hui une expertise égale en chirurgie conventionnelle et en chirurgie endovasculaire. Le développement rapide de ces techniques endovasculaires aortiques s’explique par la gravité des facteurs de risque des patients porteurs d’un anévrysme aortique thoraco-abdominal et du taux élevé des complications observées après chirurgie conventionnelle. Aujourd’hui la mortalité postopératoire des EAF est de 2.3 % [CI 1,4 -3,2] dans les centres d’excellence. Celle des EAB est estimée à 3,7 % [CI 2,0 – 5,3] avec un risque de paraplégie de l’ordre de 2,5 % [CI 0,5 – 4,5]. La durabilité des EAB sur un effectif de 650 patients est de 80 % à 3 ans. Ces techniques qui nécessitent une expertise particulière sont appelées à se développer de plus en plus avec la nécessité d’une centralisation des procédures dans des équipes formées.
Résultats des revascularisations carotidiennes précoces après fibrinolyse chez les patients ayant fait un accident vasculaire cérébral
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La création des unités neuro-vasculaires (UNV) a permis l’amélioration de la prise en charge des AVC, en diminuant les délais d’accès à la fibrinolyse intraveineuse (IV). Le nombre de sténoses carotidiennes symptomatiques découvertes après une fibrinolyse IV est de ce fait croissant mais leur prise en charge chirurgicale précoce ne fait actuellement pas l’objet de recommandation de la part des sociétés savantes. Nous avons revu dans cette étude nationale les résultats des endartériectomies carotidiennes (ECA) réalisées dans les 15 jours suivant une fibrinolyse IV pour un AVC carotidien dans 12 UNV. Le critère de jugement principal était le taux cumulé d’AVC et de décès (TCMM) dans les 30 jours suivant la fibrinolyse. Le critère de jugement secondaire était représenté par toute complication hémorragique intracérébrale ou chirurgicale. Résultats : De janvier 2010 à décembre 2013, 9954 patients ayant un AVC ischémique ont eu une fibrinolyse IV dans l’une des 12 UNV participant à l’étude. Parmi ces patients fibrinolysés, 165 patients (1.7 %) ont eu une revascularisation carotidienne dans les 15 jours qui suivaient la fibrinolyse réalisée dans les 4 heures suivant l’AVC initial. Le score NIHSS médian de ce groupe était de 12.5 à l’admission en UNV et de 4,2 le jour de la revascularisation carotidienne. Le délai opératoire médian était de 8 jours [2-45 jours]. L’existence d’un saignement intracérébral avait retardé la réalisation de la chirurgie au-delà de 15 jours chez 17 patients (10.3 %) dont la thrombose était étendue à l’artère cérébrale moyenne. Le degré de la sténose carotidienne responsable de l’AVC était compris entre 60 et 99 %. Un thrombus flottant résiduel dans la carotide interne avait été retrouvé après fibrinolyse chez 14 patients (8.5 %). Tous les patients ont été opérés sous anesthésie générale avec un shunt temporaire chez 112 patients (68 %) et une angiographie peropératoire de contrôle chez 163 patients (99 %). Trois patients étaient décédés dans les 30 jours postopératoires (1.8 %) et 3 autres patients avaient fait un nouvel AVC (1.8 %) au cours d’une poussée hypertensive postopératoire, soit un TCMM de 3,6 %. Par ailleurs 3 patients ont présenté une hémorragie cérébrale régressive (1,8 %) et 5 patients ont eu un hématome cervical (3 %). Ces données ont été complétées par une revue systématique de la littérature qui sera présentée. Conclusions : Le TCMM observé dans cette étude (3.6 %) est comparable à celui observé chez les patients ayant une revascularisation carotidienne après un AVC ou un AIT régressif et montre l’intérêt potentiel de la revascularisation carotidienne précoce chez les patients ayant fait un AVC majeur partiellement récupéré après fibrinolyse IV. Dans cette étude, le risque de transformation hémorragique d’un AVC ischémique fibrinolysé semble être corrélé à l’étendue de l’occlusion des artères intracérébrales. Le contrôle strict de la pression artérielle est un élément essentiel de la prévention des complications hémorragiques.
Commentateur : Dominique MIDY
Recommandations de l’European Society for Vascular Surgery pour la pathologie carotidienne: Vers une modification des pratiques ? Commentateur : Jean-Luc MAGNE (Grenoble)
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J’ai le privilège d’être le co-chairman des recommandations pour la chirurgie carotidienne élaborées par la société européenne de chirurgie vasculaire. À ce titre, je vous présenterai les aspects les plus importants et les plus novateurs de ces recommandations établies en 2016 par un groupe de 16 praticiens européens, chirurgiens vasculaires, médecins vasculaires, neurologues, internistes, et cardiologues. Dans un premier temps nous définirons « le meilleur traitement médical » actuel pour les patients ayant une pathologie carotidienne. Nous définirons ensuite les indications de la chirurgie et du traitement endovasculaire pour les patients symptomatiques ayant présenté un AVC ou un AIT en insistant sur la nécessité d’une revascularisation rapide effectuée dans les premiers jours suivants l’accident neurologique afin d’éviter une récidive. Cette prise en charge des AVC est en pleine évolution avec la fibrinolyse et la thrombectomie cérébrale. Actuellement et avec la création des unités neurovasculaires la notion d’urgence cérébrale est apparue, time is brain dit-on et la prise en charge actuelle des accidents neurologiques carotidiens tend à se rapprocher de celle des infarctus du myocarde. Nous discuterons ensuite de l’attitude à adopter chez les patients ayant une sténose carotidienne asymptomatique avec des recommandations nouvelles limitant les indications des revascularisations à certaines situations particulières pour insister sur la place du traitement médical associant entre autres antiagrégants plaquettaires, statines et antihypertenseurs, en limitant les indications de revascularisation à des patients ayant des sténoses carotidiennes ulcérées dépistées par écho-doppler et associées éventuellement à des hits au doppler transcrânien ou à une ischémie cérébrale en zone muette retrouvée au scanner ou à l’imagerie par résonnance magnétique nucléaire. Dans ce contexte, les bons résultats du traitement médical actuel ont remis en question les résultats des études randomisées conduites il y a plus de 10 ans qui étaient favorables à la chirurgie. Nous analyserons ensuite les résultats de la chirurgie carotidienne et des techniques endovasculaires (stenting carotidien). Nous terminerons cette présentation par l’analyse des éléments nouveaux concernant la prise en charge des complications des revascularisations carotidiennes.