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SÉANCE COMMUNE ACADÉMIE NATIONALE DE CHIRURGIE – ACADÉMIE VÉTÉRINAIRE DE FRANCE : L’ANIMAL DE LABORATOIRE COMME MODÈLE CHIRURGICAL DANS LA RECHERCHE ET L’ENSEIGNEMENT 14h30-17h, Les Cordeliers Co-Présidence : Richard VILLET (ANC), Éric PLATEAU (AVF). Modérateur : André-Laurent PARODI (Past-Président AVF), Xavier MARTIN (Vice-Président ANC)
Résumé Dans un récent avis, les Académies de Médecine, de Pharmacie, des Sciences et Vétérinaire, rappelaient que le recours à l'animal demeurait nécessaire dans la conduite des recherches tant fondamentale qu'appliquée ainsi que dans certaines démarches pédagogiques. Il est unanimement reconnu que ce recours à l'expérimentation animale ne saurait être admis par la communauté scientifique que dans l'application de règles techniques et éthiques strictes, visant au respect de l'animal, être sensible. C'est dans ce souci que les gouvernements, français en particulier, et que la Commission européenne ont édicté, Charte de bonnes pratiques, Codes et Directives encadrant étroitement le recours à l'animal à des fins expérimentales et pédagogiques. Ces réglementations seront rappelées. Elles reposent notamment, sur le respect de la règle dite des 3 R: Remplacer (le recours à l'animal par des méthodes in vitro ou in silico chaque fois que cela est possible), Réduire (le nombre d'animaux), Raffiner (optimiser et améliorer les conditions d'entretien des animaux et celles de la pratique expérimentale dans le sens du respect de l'animal. Aux côtés de ces dispositions réglementaires, institutions et associations de chercheurs conduisent une réflexion allant dans le sens du respect, dans toute la mesure du possible, du bien-être animal. La révision en cours de la Directive 2010/63/UE de la Commission européenne s'efforcera d'intégrer ces évolutions et de permettre aux Etats membres d'assurer sa stricte application. Les évolutions du regard que nos sociétés portent sur le statut de l'animal devront, autant que faire se peut, être prises en compte dans l'évolution des mesures réglementaires
Recours aux comités d’éthique. Comparaison des approches chez l’homme et l’animal
Résumé Le développement des connaissances biologiques ou médicales et leur mise en application pour lutter contre les maladies reposent depuis longtemps sur des recherches sur l'être humain et sur l'utilisation d'animaux à des fins scientifiques. Les lois et décrets régulant ces activités ont fortement évolués ces dernières années : la loi Jardé et les décrets associés qui gèrent les recherches impliquant la personne humaine datent de 2016 ; les décrets qui gèrent l'organisation de la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques datent de 2013 et 2017. Nous présenterons ces règlements et l'évolution des cadres réglementaires qui les ont précédés. Le recours aux comités d'éthique est un élément central à ces règlements même si pour l'homme comme pour l'animal les comités d'éthique ne sont qu'une partie d'un processus d'évaluation des procédures de recherches plus large. Nous comparerons l'organisation et la composition des comités d'éthiques pour la protection de la personne humaine (Comités de protection des personnes) et chez l'animal (Comité d'Ethiques locaux puis validation par une cellule d'autorisation des projets utilisant des animaux à des fins scientifiques du Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche) ainsi que les procédures d'instruction des demandes éthiques. Les éléments clefs pris en comptes pour valider les projets impliquant l'homme et l'animal seront comparés. Certaines limites des procédures administratives actuelles ainsi que leurs perspectives d'évolution seront abordées.
Transfert des techniques chirurgicales de et vers la chirurgie vétérinaire. Un juste retour
Résumé C’est souvent avec la contribution déterminante des animaux de laboratoire que les médecins ont pu développer des avancées chirurgicales essentielles. La médecine vétérinaire en développant une activité spécialisée de haut niveau a fait bénéficier le chien et le chat, mais aussi d’autres espèces, de ces techniques chirurgicales en les adaptant à leurs patients. C’est ainsi que le pronostic de très nombreuses maladies dans les différentes spécialités médicales vétérinaires a pu changer radicalement. Ce juste retour vers l’animal, fut bien souvent possible grâce à la collaboration étroite entre médecins et vétérinaires, que ce soit dans des échanges personnels, par le biais de la participation de médecins à des enseignements vétérinaires ou l’accès des vétérinaires à des enseignements spécialisés au sein des facultés de médecine. C’est ce qui sera illustré au travers de l’exemple de l’ophtalmologie vétérinaire telle qu’elle a pu se développer avec des progrès déterminants dans le domaine de la chirurgie de la cataracte, du glaucome ou de la cornée. Ces échanges de l’animal vers l’homme et de l’homme vers l’animal nous confrontent à un système écosystémique d’entraide entre les espèces. Médecins et vétérinaires agissent pour le bien de l’homme et de l’animal. Au Japon, les chercheurs et les responsables des différentes structures de recherche, universités et instituts, font preuve depuis longtemps d’une humilité et d’une éthique remarquable vis à vis des animaux dont la vie a été sacrifiée au profit de la science médicale. Il s’agit probablement d’un exemple à méditer et auquel pourraient être sensibles nos concitoyens préoccupés par la reconnaissance due à ces animaux de laboratoire
Modèles chirurgicaux en recherche et en enseignement ? Économie du modèle animal
Résumé L'animal de laboratoire a été régulièrement utilisé pour l'enseignement dans le cadre de la recherche clinique, dans le sillage de la chirurgie expérimentale telle qu'elle a été développée notamment par Alexis Carrel au début du siècle dernier. Les avancées technologiques de la microchirurgie et de la laparoscopie qui nécessite de la part des chirurgiens des aptitudes sur le plan moteur et d' intégration du mouvement dans l'espace, dont ils n'avaient pas besoin avec la chirurgie classique, a ouvert la voie aux cours de technique opératoire et aux écoles de chirurgie. En effet le grossissement, l'angulation de l'axe visuel par les outils optiques et la projection de l'image opératoire sur un écran ont demandé un apprentissage de la part des chirurgiens mêmes si le principe de l'opération était connu. Cet enseignement a été initialement essentiellement promu par les fabricants d'instruments chirurgicaux, dont l'objectif était de mettre l'apprenant dans la situation la plus proche du geste chirurgical.us tard, donc en utilisant un modèle in vivo. Dansdans les années 90 la pédagogie de l'apprentissage de l'acte chirurgical a donné lieu à la constitution de véritables programmes de formation en chirurgie. Il est apparu qu'une intervention peut être décomposée en différents gestes de technicité variable et pour lesquels des substituts ou des simulateurs pouvaient être utilisés en épargnant l'utilisation de l'animal. Cette réflexion a permis de façon effective de confectionner des programmes progressifs pour les étudiants intégrant la difficulté du geste, les objectifs pédagogiques et des facteurs facilitants tel que les exercices de rotation mentale et la représentation visuelle. Dans la recherche les modèles expérimentaux utilisés initialement pour faire la preuve de la faisabilité de certaines interventions ont été substitués en partie par des modèles plus fins permettant de démontrer les mécanismes physiologiques et biologiques subtils. Néanmoins les modèles utilisant des gros animaux, voire des primates sont parfois indispensables, ils doivent être limités dans le cadre du respect des lois éthiques. Les simulateurs qui seront de plus en plus perfectionnés vont permettre de diminuer au maximum l'utilisation des animaux. Quelle sera la place de l'intelligence artificielle qui pourra probablement résoudre certaines questions que se posent les scientifiques et qu'ils tentent de résoudre par certaines expérimentations utilisant des animaux vivants ?
Animaleries Complémentarité des plateaux techniques Universitaires et des ENV
Résumé L’animal (mammifère, rongeur, insecte, poisson…) garde une place importante dans la recherche et la formation (enseignement ou mise au point) en médecine ou chirurgie, humaine ou vétérinaire. Son « utilisation » nécessite des conditions précises, y compris éthique, qui comporte des contraintes et entrainent un coût trop souvent sous-estimé. Seul le partage d’installations adaptées et correctement « armées » permet de prendre en compte l’évolution de ces contraintes.