Séance du mercredi 21 novembre 2001

SEANCE COMMUNE AVEC LA SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE LAPAROSCOPIQUE
15h00-17h00 - Les Cordeliers
Modérateur : Gérard CHAMPAULT

 

 

Traitement laparoscopique des tumeurs conjonctives bénignes de l'estomac: expérience de la SFCL (à propos de 65 cas).

BOUILLOT JL, BRESLER L (Paris-Nancy)

Résumé
But de l'étude : Le traitement chirurgical des tumeurs bénignes de l'estomac consiste en une exérèse complète de la lésion (sans rupture tumorale) avec des marges de résection saines. Le but de cette étude était d' étudier la faisabilité et les résultats de l'approche laparoscopique de ces lésions.
Matériel et méthodes : Cette étude rétrospective multicentrique (20 centres) a porté sur 65 patients opérés sous laparoscopie d'une tumeur conjonctive bénigne de l'estomac. Il s'agissait de 31 hommes, 34 femmes d'âge moyen de 57 ans (ext :23-85 ans). Cinquante six patients étaient symptomatiques alors que dans 9 cas, la lésion était de découverte fortuite (6 fois lors d'une fibroscopie, 3 fois lors d'une intervention chirurgicale). La tumeur siégeait au niveau du cardia dans 3 cas, au niveau de la petite courbure dans 8 cas, sur la grosse tubérosité dans 9 cas, à la partie moyenne de l'estomac dans 29 cas et sur l'antre dans 16 cas. Vingt trois tumeurs étaient développées sur la face postérieure de l'estomac. La taille moyenne de la tumeur était de 3,8 cm (ext :1,5-10 cm).
Résultats : L'intervention a été menée sous laparoscopie exclusivechez 52 patients avec soit excision à la demande puis suture manuelle ou mécanique de l'estomac, soit excision à estomac fermé par application de pinces endoGIA. Elle a nécessité une mini-laparotomie dans 2 cas pour gastrectomie coelio-assistée et a été convertie en laparotomie dans 11 cas en raison de difficultés de repérage de la lésion (n=5), de difficultés techniques (n=4) ou par sécurité (n=2). L'intervention a duré en moyenne 108 min (ext :45-220). Il n'y a eu aucune mortalité postopératoire. Deux patients ont dû être réopérés pour hémorragie sur la tranche de suture gastrique. La durée moyenne de séjour postopératoire a été de 6,5 jours (ext :2-15). A distance, un patient a eu une récidive ayant justifié une exérèse laparoscopique itérative. L'examen histologique définitif a trouvé 23 tumeurs stromales, 15 léiomyomes, 12 schwannomes et 15 tumeurs diverses.
Conclusion : Les tumeurs conjonctives bénignes de l'estomac peuvent être habituellement traités par une exérèse gastrique laparoscopique atypique avec d'excellents résultats. La localisation de la lésion (face postérieure, petite courbure) ou sa taille (petite ou très grande) peuvent cependant rendre difficiles le repérage et/ou l'exérèse de cette tumeur par laparoscopie.

 

Exérèse par thoracoscopie vidéo-assistée d'adénomes et d'hyperplasies de la parathyroïde de siège médiastinal.(vidéo).

JANCOVICI R, LONJON T, PORTE H, WURTZ A, CADOR L (Paris-Marseille-Lille)

Résumé
Les quatre observations concernant des patients porteurs d'adénome et d'hyperplasie de la parathyroïde de siège médiastinal ont pour dénominateur commun une exérèse par thoracoscopie vidéo-assistée. Ces gestes ont été respectivement pratiqués au CHRU de Lille et dans les hôpitaux Percy et Laveran du Service de Santé des Armées. Il est incontestable que la cervicotomie reste la voie d'abord classique dans le cadre du traitement de l'hyperparathyroïdie et qu'elle permet l'exérèse de la majorité des sites pathologiques ou ectopies médiastinales. Rappelons qu'avant 1991, le chirurgien pratiquait dans ces cas un abord par thoracotomie ou sternotomie. Il s'agissait de trois hommes et d'une femme (26-47-60 -82 ans). Trois des patients étaient porteurs d'un adénome sur une 5e glande de siège médiastinal, l'autre patient avait une hyperplasie hyperparathyroïdienne double, de siège cervical et médiastinal. Dans cette série modeste, une correction biologique de l'hyperparathyroïdie a été obtenue dans les quatre cas. Cependant une récidive est apparue dix mois après thoracoscopie. La thoracoscopie vidéo-assistée est donc réalisable dans cette indication mais largement dépendante d'une imagerie très précise, préalablement pratiquée

 

Stratégies dans le traitement des récidives après cure laparoscopique des hernies de l'aine.

BEGIN G (Dijon)

Résumé
Le dénominateur commun du traitement laparoscopique des hernies de l'aine, quelle que soit la technique, est la mise en place d'une prothèse sur la région à traiter, par abord postérieur.Celle-ci peut être située en position extra péritonéale soit par abord TEP (totally extra peritoneal), soit par voie TAPP (trans abdominal pre peritoneal) ou en situation intra-abdominale dans la technique IPOM (intra peritoneal onlay mesh). Il existe une grande diversité dans les détails techniques de chaque voie d'abord malgré leur apparente standardisation et dans les étapes de chaque procédé. L'étude de leur spécificité permet de mieux comprendre les mécanismes des récidives après chirurgie laparoscopique des hernies de l'aine. De cette analyse sont déduites des statégies thérapeutiques visant à apporter la correction la plus simple de la récidive. Différentes techniques sont décrites pour atteindre cet objectif. Elles sont parfois source de complications graves, évitables grâce à l'étude de leur origine.

 

Cholécystectomie par laparoscopie en ambulatoire.

JOHANET H (Paris)

Résumé
Introduction: L'abord laparoscopique s'est imposé pour la cholécystectomie. Cette intervention est pratiquée en ambulatoire aux Etats-Unis et en Europe mais aucune expérience n'a à ce jour été rapportée en France.
But de l'étude: Rapporter l'organisation et les résultats des 100 premiers patients consécutifs pris en charge pour cholécystectomie par laparoscopie en ambulatoire.
Matériel et méthode: Après réalisation de protocoles antalgiques et anitiémétisants chez des patients hospitalisés pour cholécystectomie par laparoscopie, une étude prospective a été menée chez les 100 premiers patients ayant les critères de l'ambulatoire pour la cholécystectomie par laparoscopie réalisée en routine.
Résultats: Pendant la période, 27,4% des cholécystectomies ont été prises en charge en ambulatoire. 72% des patients n'ont eu besoin d'aucune médication dans la structure en postopératoire. Dix sept patients ont été gardés le soir: dans 5 cas la décision a été préopératoire, un patient est sorti contre avis médical; dans 3 cas peropératoire, dans 10 cas postopératoire. Quatre patients ont été hospitalisés entre le 5e et le 16e jour postopératoire.
Conclusion: L'organisation adaptée à la chirurgie ambulatoire, une sélection adéquate des patients sur des critères médicaux, chirurgicaux et environnementaux, des mesures simples pour lutter contre les douleurs, les nausées et les vomissements postopératoires rend injustifiée une hospitalisation pour cholécystectomie par laparoscopie chez un quart des patients.

 

Qualité de vie 2 ans après fundoplicature laparoscopique pour reflux gastro-œsophagien.

BARRAT C, CAPELLUTO A, CHAMPAULT G (Bondy)

Résumé
But de l'étude : Evaluation prospective de la qualité de vie des patients opérés pour reflux gastro-oesophagien (RGO) par fundoplicature laparoscopique.
Patients et méthodes : Cinquante patients consécutifs opérés d'un RGO par voie laparoscopique ont fait l'objet d'une évaluation de qualité de vie au moyen du questionnaire GIQLI (gastrointestinal quality of life index) qui comporte 36 items portant sur cinq dimensions : les symptômes, la condition physique, les émotions, l'intégration sociale et le traitement médical.
Vingt-sept hommes et 23 femmes d'âge moyen 50.2 +/- 17 ans (32-68) ont été inclus avec au minimum 2 ans de recul et des dossiers complets exploitables. La qualité de vie a été évaluée avant l'intervention à 1mois, 3 mois, 6 mois, 1 an jusqu'à deux ans après l'ntervention avec un suivi de 100% .
Cinquante sujets sains volontaires et représentant une population identique à celle des patients opérés (âge, sexe, BMI, profession, tabagisme…) ont rempli de façon anonyme le même questionnaire. Les scores GIQLI pré et postopératoires des patients opérés pour RGO ainsi que le score GIQLI du groupe contrôle ont été comparés.
Résultats : En préopératoire, le score GIQLI (87 +/- 9.5) était très inférieur au score du groupe contrôle (123.4 +/- 13.6) (p<0.001). Ce score était amélioré significativement à trois mois de l'intervention et devenait comparable à celui de la population saine à deux ans de l'intervention (115.3 +/- 9.6). Cette amélioration portait essentiellement sur les symptômes digestifs et la condition physique. L'intégration sociale n'a été que peu ou pas modifiée.
Conclusions : La qualité de vie des patients opérés d'un RGO est nettement améliorée et se rapproche du niveau espéré chez le sujet sain.

 

Tirage d'une commission de 5 membres titulaires ou associés chargée de l'examen des titres des candidats aux places vacantes de membres associés.