Séance du mercredi 18 mai 2011

L’APPORT DES CHIRURGIENS FRANÇAIS A LA FORMATION CHIRURGICALE DANS LES PAYS ETRANGERS
15h00-17h00 - Les Cordeliers
Modérateur : Daniel JAECK

 

 

Evolution de l’enseignement de la chirurgie à l’étranger : l’expérience du Vietnam et du Laos.

JAECK D (Strasbourg)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2011, vol. 10 (3), 065-068

Résumé
L’enseignement de la chirurgie à l’étranger a toujours constitué un élément important du rayonnement de la chirurgie française dans le monde. Nommé, après le concours d’agrégation à la Faculté de médecine de Vientiane (Laos) j’y ai dirigé le service de chirurgie de 1974 à 1978. Après mon retour, j’ai contribué à la création d’une ONG dont l’un des objectifs était la formation médicale. Une convention établie entre l’Université de Strasbourg et l’Université Médicale du Laos a permis d’organiser régulièrement des missions d’enseignement et d’accueillir des chirurgiens au CHU de Strasbourg sur des postes de FFI pour des stages d’un an au moins et finalement de participer à la nomination des premiers professeurs laotiens.
Ayant pu établir, au cours de mon séjour au Laos, des contacts réguliers avec des chirurgiens de l’Hôpital Viet Duc de Hanoi (Service du Pr Ton That Tung) j’ai également pu participer à des missions d’enseignement au Vietnam, à l’accueil de Faisant Fonction d’Interne (FFI) vietnamiens et, à la suite de Denis Gallot et de Jean-Luc Bouillot, j’assure depuis 2 ans la coordination de l’enseignement de la chirurgie au Vietnam. Celui-ci se fait maintenant sous la forme d’un DIU international franco-vietnamien reposant sur deux universités (l’une française, l’autre vietnamienne) et établi sur le modèle créé par Jean-Marie Desmonts en anesthésie-réanimation, à raison de 3 missions par an sur deux ans. Il faut souligner que de 1993 à 2010 le programme FFI a permis la formation de 2074 médecins vietnamiens en France dont près de 400 en chirurgie (cf. Rapport du Dr JB Dufourcq, Ambassade de France, Hanoi) et qui constituent aujourd’hui l’élite chirurgicale de ce pays.
L’avenir de la formation des chirurgiens étrangers doit favoriser le développement de l’enseignement par visioconférences. Enfin, il convient de développer la place et le soutien assurés par nos Universités devenues autonomes et, de ce fait, libres de développer des actions de coopération internationale.
Intervenant : J-B. DUFOURCQ (Ambassade de France, Hanoi)

 

Le modèle de la coopération Chirurgicale Franco-Cambodgienne

BAULIEUX J, DUMURGIER C (Lyon)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2011, vol. 10 (4), 017-020

Résumé
Pendant la désastreuse période des « Khmers Rouges » (1975 – 1979), le système de santé a subi les mêmes ravages que les autres institutions du pays.
En 1993, un protocole d’accord a été signé avec le Gouvernement de la République Française. Le projet consistait en la création d’un complexe hospitalo-universitaire visant à :
- Réorganiser les filières de formation Santé,
- Réhabiliter l’Hôpital Calmette,
- Reconstruire l’institut Pasteur.
Une convention d’objectif entre l’Université des Sciences de la Santé de Phnom Penh et l’Université Claude Bernard Lyon I a été signée en juin 1997. Celle-ci est régulièrement renouvelée depuis.
Le Ministère des Affaires Etrangères, puis à partir de 2002, en partenariat, la Région Rhône-Alpes (fonds MIRA), ont assuré le financement de cette opération.
L’enseignement de la Chirurgie correspond au 3ème cycle des études médicales. Il est actuellement étalé sur 4 ans. Des missions d’enseignement sont organisées (au rythme de 4 à 5 par an) assurées essentiellement par des Professeurs des Universités de la Région Rhône-Alpes, en association avec des enseignants cambodgiens. L’enseignement est fait en français.
Pendant cette période, les futurs chirurgiens effectuent des stages dans les hôpitaux agréés de la capitale. A l’issue de cette formation, les étudiants sélectionnés (niveau de connaissances et de pratique, contrôle continu, niveau de Français B2) peuvent effectuer un stage hospitalier (FFI) dans un CHU français. A Lyon, les Hospices Civils se sont fortement investis dans ce programme. La plupart des étudiants soutiennent, à leur retour au Cambodge, une thèse rédigée en français et reçoivent à la suite leur Diplôme de Chirurgie. Ils sont ensuite affectés dans les différents services de chirurgie de la Capitale ou des Provinces.
Actuellement, a commencé le cursus de la 12ème promotion. Près de 80 chirurgiens ont été diplômés et tous sont retournés dans leur pays natal.
Cet enseignement « à la Française » reposant sur des échanges permanents et incessants avec les membres de la communauté des chirurgiens francophones, a permis de combler « le trou humain » et de promouvoir dans ce lointain pays de l’Asie du Sud-Est, très attaché à la France, les techniques et la technologie françaises.
La dernière étape sera franchie lorsqu’un corps de professeurs cambodgiens, issu de cet enseignement, aura pris ses fonctions; ce qui ne saurait tarder.
L’objectif n’était pas de « se substituer » aux responsables cambodgiens, mais « de former les formateurs » qui assureront la pérennité de la Coopération Chirurgicale Franco-Cambodgienne, dans un esprit d’amitié qui ne s’est jamais éteint, malgré les multiples turbulences traversées par le Cambodge.

 

Formation à la chirurgie cardiaque dans l’Union du Myanmar

LOISANCE D (Paris)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2011, vol. 10 (2), 057-059

Résumé
L’évaluation en 2011 de la chirurgie cardiaque au Myanmar (Yangon General Hospital et Mandalay General Hospital) qui bénéficient, depuis 2004, d’un soutien à la formation, dans le cadre de l’AMFA et d’une convention inter-hospitalière de l’Agence pour le Développement, permet un bilan de la situation actuelle et devrait permettre d’optimiser les modalités de l‘action. Yangon est devenu totalement autonome pour la chirurgie chez l’adulte. Beaucoup reste à faire à Mandalay. Les mesures souhaitables les plus marquantes sont
1) une meilleure prise en compte des particularités régionales (originalité de la situation politique et administrative du pays, pratiques quotidiennes atypiques dans la communauté médicale, culture bouddhiste très développée, niveau d’activité chirurgicale actuelle très insuffisant par rapport aux besoins ….) devrait aider à une meilleure coordination de cette action avec le Ministère de la Santé du pays et au respect des termes d’un Mémorandum d’Action précis;
2) la priorité à donner à la formation sur site des personnels non médicaux et de techniciens de maintenance des équipements,
3) un processus de sélection des jeunes chirurgiens candidats à une formation en chirurgie cardiaque qui doit tenir compte des projets personnels du candidat, de la vérification de la maîtrise d’un socle de connaissances théoriques acquis localement,
4) un aménagement des procédures d’accueil de ces jeunes chirurgiens sélectionnés dans les CHU français pour une période minimale de deux ans, avec notamment l’abandon du pré-requis Diplôme d’étude en langue française de niveau DELF-B2 lors de la candidature à un Diplôme de Formation Médicale Spécialisée Approfondie,
5) une présence soutenue de seniors français sur site jusqu’à l’autonomisation de l’équipe locale,
6) enfin, une aide à la mise à niveau des plateaux techniques de chirurgie, soins intensifs et cardiologie interventionnelle.
Un effort soutenu et adapté de la France est d’autant plus souhaitable aujourd’hui que ce pays connait de profonds changements.

 

Contribution à la Formation des Chirurgiens en Mongolie

GILLET M (Lausanne)

Résumé
Entre 2004 et 2010 nous avons participé à 10 missions chirurgicales en Mongolie au sein d’une organisation Suisse. Ces missions ont été financées par une Fondation, par la Confédération Helvétique et plus récemment par l’Ambassade de France en Mongolie. Elles étaient composées d’instrumentistes, de techniciens, d’anesthésistes réanimateurs et de chirurgiens répartis dans les hôpitaux de la capitale et de la périphérie.
L’objectif de ces missions est de contribuer à la formation des chirurgiens par un enseignement théorique et pratique, par l’installation de la télémédecine, l’organisation d’un congrès national annuel et de réunions scientifiques avec la participation de chirurgiens japonais.
Notre contribution a concerné essentiellement le développement de la chirurgie hépatobiliaire et pancréatique. En 2004 les premières résections hépatiques majeures réglées ont été effectuées. Actuellement le nombre de résections hépatiques est supérieur à 170 par an (47 pour 100 sur cirrhose) avec une mortalité postopératoire inférieure à 3 pour 100.
D’une façon générale, le bénéfice attendu de ces missions dépend de leur répétition dans le temps, de leur durée et de l’organisation de stages en Europe pour les chirurgiens du pays concerné. Le soutien financier peut-être assuré par les organisations non gouvernementales et/ou par les Etats.

 

Des Enfants Malades aux Sourires de l’Espoir : Les missions de formation en Chirurgie Pédiatrique à l’Etranger

PAVY B, DELOCHE A, VANWIJCK R, HAROUCHI A (Paris, Bruxelles, Casablanca)

Résumé
Chargé par le Professeur Denys PELLERIN, en 1970, de développer la Chirurgie Plastique Pédiatrique à l’Hôpital Necker Enfants Malades, j’ai eu pour Collègue Interne puis Chef de Clinique, Abderrahim HAROUCHI, originaire du Maroc. De retour dans son pays en 1976, pour créer et développer à Casablanca la Chirurgie Pédiatrique, il m’appelle pour l’aider en Chirurgie Plastique et Chirurgie des Fentes Labiales et Palatines. Depuis 34 ans, j’ai eu l’occasion d’aller une à deux fois par an à Casablanca.
J’ai dû créer en 1996 l’Association Francophone des Fentes Faciales (AFFF) qui a réuni en une société savante les différents spécialistes participant au traitement des fentes labiales et palatines. Cette association a rejoint « Word cleft-palate Association ».
Mes fonctions, à l’Assistance Publique de Paris, m’ont donné l’occasion de former de nombreux Chirurgiens étrangers de pays francophones ou non. Ceux-ci m’ont régulièrement demandé de venir les aider à développer la spécialité dans leur pays. C’est ainsi que depuis plus de 20 ans, j’ai assuré des missions bénévolement en Algérie, au Vietnam, en Egypte, en URSS, en Ukraine, en Afghanistan et aujourd’hui en Afrique Sub-saharienne.
Ces missions furent financées parfois par le Ministère des Affaires étrangères (Algérie), plus souvent par des ONG du pays visité ou plutôt Franco- étrangères concernés.
La chaîne de l’Espoir créée par Alain DELOCHE a financé les missions organisées en ASIE et m’a encouragé à créer en 2006 « Les Sourires de l’Espoir » destinés à opérer les enfants porteurs de Fentes labiales et surtout de former des équipes thérapeutiques dans chacun des pays concernés d’Afrique et d’Asie.
Intervenant : A. DELOCHE (Paris)

 

Avenir de la coopération internationale dans le domaine de la formation médicale française.

DESMONTS JM (Paris)