L. 968.  >
À André Falconet, le 12 octobre 1669

Monsieur, [a][1]

La santé de M. le Dauphin [2] va toujours en amendant. On dit que la Gazette d’Hollande [3] assure que les Turcs ont levé le siège de Candie. [1][4] Je n’en lis jamais aucune, pas même des nôtres, mais je souhaite que celle-là ait dit vrai. M. le chancelier [5] était hier si fort malade que l’on parlait déjà de son successeur, et même on le nommait. Dies die truditur, dies diem docet : Iuvenes mori possunt, senes diu vivere non possunt[2][6] On publie que M. de Beaufort [7] n’est point mort, qu’il est prisonnier chez les Turcs, qu’il a écrit au roi [8] sa déroute et son désastre. [3] On dit qu’il est aujourd’hui à Larisse, [9] ville de Grèce dans laquelle est jadis mort notre grand Hippocrate. [10] Idem ipse meminit Larissææ cuiusdam Virginis, lib. 3. Epidem., cuius historia est admodum memorabilis, utpote quæ iudicata fuit sexto die, et tamen feliciter evasit triplicis evacuationis beneficio[4] Le fait est rare et merveilleusement remarquable, sur quoi méritent d’être lus les commentaires de Galien, [11] Foesius, [12][13] Mercuriali, [14] Vallesius, [15] et Phrygius. [16] Je vous prie de les faire lire à monsieur votre fils, Noël Falconet, [17] que je salue de tout mon cœur. Cette histoire vient fort à propos et souvent, chez nos malades et en consultation. [18] Depuis huit jours est ici morte une bonne veuve de plus de 83 ans, [19] fille de M. Riolan, [20] qui mourut l’an 1606, et sœur de Mme Bouvard [21][22] comme aussi de feu M. Jean Riolan, [23] mon prédécesseur, que vous avez connu. [5] L’automne est appelée par Tertullien [24] temptator valetudinum[6]

On dit que le vin nouveau [25] est fort bouillant. [7] Cela fera tâter le pouls aux quartanaires [26] et aux dysentériques, [8][27] et fera venir ici des rhumatismes [28] et des péripneumonies. [29] Le bon ami d’Agrippine [30] a fort bien dit à ce propos Gravis annus medicis in quæstu est[9][31] Il y a de la peste [32] en Flandres, [33] et une méchante fièvre épidémique [34] en Hollande qui emporte beaucoup de monde. Ils sont si sots en ce pays-là, et si grossiers qu’ils aiment mieux se laisser mourir que d’être saignés, væ miseris ! [10][35]

M. le maréchal de Bellefonds [36] est parti pour Candie, il est allé à Chambord [37] pour prendre congé du roi. Puisse-t-il être plus heureux que les autres ! [11][38] Mme la duchesse d’Orléans [39] a écrit au roi de grosses plaintes contre Vallot, [40] de ce qu’il a tué la reine d’Angleterre, [41] sa mère, avec sa pilule d’opium, [42][43] et demande qu’il soit chassé de la cour. M. le duc d’Orléans [44] est dans le même sentiment et l’a menacé pareillement. Je ne sais ce qui en arrivera, mais on dit que cela est remis au retour du roi. Voilà le bruit de la cour. Feu M. Merlet [45] disait que l’opium et l’antimoine [46] étaient de méchantes drogues, qu’il ne voulait ni de l’un, ni de l’autre. Il a vécu 80 ans et n’en a jamais pris. Il eut en une même année deux grandes maladies avec fièvre continue ; [47] en chacune desquelles, il fut saigné 18 fois, c’est 36 fois en un an, et purgé [48] plusieurs fois avec casse [49] et séné, [50] absque stibio, manna et scammoniatis[12][51][52]

Ce 5e d’octobre. Enfin le roi a voulu que la chaire de philosophie [53] vacante par la mort de M. Des Auberis [54] fût disputée. M. l’abbé de Bourzeis [55] en a été établi le juge avec six hommes savants et six professeurs du roi. La dispute a été publiée par affiches. Sept hommes se sont présentés qui ont demandé à la disputer. Ces Messieurs les treize juges établis par le roi les ont voulu voir et les ont entendus parler en leurs prétentions. Trois d’iceux ont été congédiés doucement en leur faisant connaître qu’ils n’y étaient pas propres. Les quatre autres ont été retenus pour parler publiquement, chacun une heure d’horloge ad clepsydram[13] savoir chacun sur un point différent tiré de la doctrine d’Aristote, [56] de immortalitate animæ, de motu, de præstantia philosophiæ peripateticæ[14][57] Le quatrième a été contre la prétendue nouvelle philosophie de M. Descartes [58] qui dictus est magis indulsisse novitates, quam veritates[15] Je les ai entendus tous quatre fort attentivement et tous les quatre ont fort bien fait. Néanmoins, il y en a deux qui ont plus paru que les deux autres, savoir ceux qui ont agité les deux premiers points. Maintenant ils attendent le jugement qui en sera fait par Messieurs les treize juges députés du roi, mais nous ne savons pas quand ce sera ; peut-être que l’on attendra le retour du roi, qui sera, à ce qu’on dit, le 17e de ce mois.

Le roi de Pologne [59] doit bientôt arriver. Il est depuis quelques jours à Chantilly où M. le prince de Condé [60] l’est allé recevoir. L’on dit qu’il n’entrera pas dans Paris en grande cérémonie, d’autant qu’il a désiré que le roi lui donnât la droite, [16] ce qui lui a été refusé ; ainsi il ne fera que passer et s’en ira passer l’hiver à Avignon. [61] On ne parle ici que de voleurs, de receleurs et de gens qui tuent. Les exécutions publiques ne manquent point, pour l’exemple ; néanmoins, il y a toujours quelqu’un qui y est attrapé. Les fréquents supplices m’étonnent, et me font connaître la malice des hommes et la vigilance des juges qui travaillent pour le bien public. Je vous baise les mains et suis de tout mon cœur votre, etc.

De Paris, ce 12e d’octobre 1669.


1.

Le no 39 (jeudi 26 septembre 1669) de la Gazette d’Amsterdam {a} (ou d’Hollande) donnait en effet un rapport fort optimiste sur les événements de Crète, mais sans aller jusqu’à annoncer la débandade des Turcs :

« De Venise, le 7 septembre. Il est ici arrivé cette semaine des vaisseaux de Constantinople qui ont rencontré en leur route une felouque, partie de Candie il n’y avait que quelques jours, par laquelle ils ont eu avis que les assiégés avaient fait une sortie fort avantageuse sur les infidèles, du côté de Sabionera, {a} avec 800 hommes seulement qui, après avoir pris quelques travaux, {b} retournèrent dans la ville avec quantité de têtes et de prisonniers ennemis ; et qu’entre autres, on avait repris en un rencontre un soldat français qui avait déserté et s’était jeté du côté des Turcs ; et que son capitaine, à qui on l’avait rendu, l’avait fait lapider par ceux de la ville ; d’où l’on a avis par d’autres voies que les assiégés se défendent fort vigoureusement et qu’on était sur le point d’y résoudre une sortie de dix ou douze mille hommes, nonobstant la quantité de blessés et de malades qu’il y a dans la place ; et que la flotte était toujours à Standia. {c} Les mêmes vaisseaux rapportent que les troubles de Constantinople n’étaient pas encore finis, et que les janissaires et le peuple murmuraient fort contre la longueur du siège de Candie ; qu’on ne trouvait plus de monde pour y aller de bon gré, et qu’on voyait tous les jours des gens qu’on faisait embarquer par force dans des saïques où l’on les traînait et chassait à grands coups de bâton. Le provéditeur Bernardo est sur son départ et on travaille incessamment à l’embarquement des troupes qu’il doit conduire en Candie avec quantité d’argent, des vivres et des munitions pour le service de la place. On équipe encore ici huit vaisseaux qui ne tarderont pas à le suivre avec un secours aussi considérable que celui qu’il y mène, et qui pourra y arriver aussi tôt que celui que le roi très-chrétien y envoie sous la conduite du maréchal de Bellefonds. {d} On lève des troupes en Allemagne pour le même sujet et il y a divers princes d’Italie qui, à l’envi l’un de l’autre, se sont résolus à nous donner du secours, chacun selon son pouvoir. Tout cela réussissant comme on espère, il y a grande apparence que les troupes que nous aurons en Candie ne seront guère moins considérables que celles du Grand Seigneur et qu’on pourra par conséquent délivrer cette pauvre place, et même chasser les infidèles de toute l’île. […]

De Paris, le 18 septembre. Il est arrivé à Marseille une barque de la même ville, dont le capitaine assure que, passant près de Cerigo, {e} il y avait vu de grands feux par tous les lieux de l’île, ce qui l’avait obligé d’y relâcher pour savoir ce que c’était ; et qu’ayant mis pied à terre, il avait appris que c’était les feux de joie d’une signalée victoire que les Vénitiens avaient remportée sur les Turcs en Candie, par une sortie de 8 000 hommes qu’ils avaient faite sur eux le 4 août […].

D’Amsterdam le 26 septembre. Les lettres de Livorne {f} du 6 donnent avis qu’il y est arrivé une barque qui assure avoir rencontré en mer deux vaisseaux venant de Candie pour Marseille avec des lettres pour le roi de France, par lesquelles M. le duc de Navailles {g} lui donne avis que les assiégés avaient fait une sortie de 18 000 hommes sur les Turcs qui étaient au nombre de 31 000, en avaient tué 18 000 ou plus et les avaient chassés jusque dans Candie la Neuve, où ils étaient à présent bloqués, et dépourvus de vivres et de munitions, et qu’en cette bataille il est mort 4 300 chrétiens. » {h}


  1. Hebdomadaire imprimé à Amsterdam par Corneille Janz. Zwoll de 1663 à 1677, dont le rédacteur est resté inconnu et dont la diffusion en France était clandestine.

  2. Du bastion de Sabionera, à La Canée.

  3. Tranchées.

  4. La petite île de Dia, devant Héraklion.

  5. V. note [9], lettre 909.

  6. L’île deCythère entre la Crète et le Péloponnèse.

  7. Livourne en Toscane.

  8. V. note [3], lettre 697.

  9. La nouvelle de la prise de Candie par les Turcs ne parut que dans le no 44 du 31 octobre.

2.

« Un jour chasse l’autre, {a} l’avenir nous en dira plus, {b} les jeunes peuvent certes mourir, mais les vieillards ne peuvent pas vivre longtemps. » {c}


  1. Horace, v. note [31], lettre 392.

  2. V. note [1], lettre 232.

  3. Proverbe hébreu, v. note [9], lettre 145.

3.

La Gazette d’Amsterdam (v. supra note [1]) n’avait guère laissé planer de doute sur la mort du duc de Beaufort.

  • No 35 du 29 août 1669 :

    « De Venise, le 9 août. M. de Beaufort ou M. de Navailles a été tué à l’enlèvement d’un quartier ou à l’attaque d’un fort que l’un d’eux avait occupé et que l’autre voulait emporter d’assaut, croyant qu’il fût encore possédé par les infidèles. »

  • Ibid. :

    « De Paris, le 12 août. En cette rencontre, {a} il {b} avait perdu 600 hommes et entre eux, 22 personnes ou officiers de marque, y compris M. le duc de Beaufort qui n’était point encore de retour, et dont un officier allemand qui parlait turc avait ouï dire en passant aux ennemis qu’ils avaient la tête et le corps de l’amiral de France. »

  • No 36 du 5 septembre 1669 :

    « De Venise, le 17 août. Nous avons avis de Candie que le 25 juin, à la pointe du jour, M. de Beaufort, amiral de France, et M. de Navailles, généralissime des troupes que Sa Majesté très-chrétienne a envoyées à notre secours en Candie, firent une sortie de 3 000 hommes sur les Turcs, et les chassèrent de leurs lignes et de leurs retranchements ; mais que le feu s’étant pris à un magasin des infidèles, rempli de poudres, bombes, grenades et autres feux d’artifice, cela avait tellement étourdi la soldatesque qu’elle lâcha le pied, croyant que c’était une mine qui avait joué et qu’elle serait bientôt suivie de plusieurs autres ; et que sur cela, les infidèles étaient revenus à la charge, et avaient regagné leurs postes et repoussé les Français dans la ville, nonobstant la bravoure de tous les officiers qui y firent des merveilles ; et entre autres, M. de Navailles et M. de Beaufort qui y fut percé de plusieurs coups, qui le mirent en état de ne pouvoir pas se servir du secours qu’un cavalier français lui voulait donner en lui offrant la croupe de son cheval, et lui donnant même la main pour lui aider à monter dessus ; ensuite de quoi, il fut misérablement attaqué par les infidèles qui poursuivaient leur pointe ; {c} qu’en cette sortie, les Français ont perdu 600 hommes en tout, tant soldats que volontaires et officiers ; que les Turcs y en ont perdu plus de 1 500 et que sans cet accident imprévu, indubitablement le siège était tout à fait levé. »

  • No 37 du 12 septembre 1669 :

    « De Paris, le 3 septembre. Le secrétaire de feu M. de Beaufort est arrivé à Toulon avec partie de ses domestiques et donne avis que ce fut de l’avis de M. le marquis de Saint-André Montbrun qu’on entreprit la malheureuse sortie où il a été tué, ayant été résolu dans le conseil de guerre de faire cette tentative et de faire sortir la plupart des troupes de la place si elle réussissait ; que ce pauvre prince fut abandonné, et rencontré tout seul et fort blessé par deux cavaliers qui firent tout leur possible pour le mettre en trousse {d} derrière l’un d’eux ; mais qu’il était si faible qu’il ne put pas seconder leur bonne volonté ; et fut ainsi massacré par les infidèles. »

  • No 40 du 3 octobre 1669 :

    « De Paris, le 21 septembre. On a plusieurs avis que M. le duc de Beaufort n’est pas mort, mais que le premier vizir l’a envoyé comme prisonnier de guerre au Grand Seigneur ; ce qui ne s’accorde pas mal avec ce qu’en a ici rapporté le secrétaire de ce prince, savoir qu’il n’a jamais pu obtenir des Turcs de voir le corps de son maître. »

  • No 41 du jeudi 10 octobre :

    « D’Amsterdam le 10 octobre. On mande de Vienne qu’on y a avis de Larissa {e} qu’on y a porté en triomphe la tête du feu M. le duc de Beaufort. »

  • No 42 du 17 octobre 1669 :

    « De Venise, le 27 septembre. Les obsèques honoraires de M. le duc de Beaufort ont été différées pour quelque temps, jusqu’à ce qu’on soit assuré de sa mort et que le monument qu’on lui prépare soit parachevé. »

  • No 42 du 24 octobre 1669 :

    « De Venise, le 4 octobre. Mercredi passé on fit les obsèques de feu M. le duc de Beaufort en présence de notre duc, {f} de tout le Sénat et de tous les ministres étrangers, avec une pompe tout à fait extraordinaire. Dans l’église où le service se fit, il y avait deux chœurs et des musiques charmantes, le tout éclairé de plus de quatre mille flambeaux. Cette cérémonie fut conclue par une oraison funèbre qu’on fit en sa faveur, le tout pour témoigner de l’estime que la République se fait de sa personne. »


    1. La sortie française du 25 juin qui est relatée plus en détail dans l’extrait suivant (daté du 17 août).

    2. Le duc de Navailles (v. note [3], lettre 697).

    3. Leur avancée.

    4. En croupe.

    5. Capitale de la Thessalie (qui était alors turque).

    6. Le doge.

En dépit de tout cela, le duc de Beaufort figure parmi les solutions proposées à l’énigme du « masque de fer », pour avoir été le véritable père de Louis xiv… contre toute logique et sans solide argument.

4.

« Celui-là même a fait mention d’une certaine vierge de Larisse, au livre iii des Épidémies, {a} dont l’histoire est tout à fait mémorable puisqu’elle fut considérée comme condamnée au sixième jour et s’en tira pourtant heureusement à la faveur d’une triple évacuation menstruelle. »


  1. V. notes [7] et [8], lettre 716, pour cette histoire hippocratique qui a donné lieu à de copieux commentaires.

5.

Du mariage de Jean i Riolan {a} avec Anne Piètre {b} étaient nés au moins cinq enfants qui atteignirent l’âge adulte (les Rioland) :

  • Jean ii, {c} le patron de Guy Patin, qui est omniprésent dans ses lettres ;

  • Anne (1584-1642), épouse de Charles i Bouvard ; {d}

  • François, curé de Saint-Germain-le-Vieil ; {e}

  • Marie (morte en 1672), épouse d’un nommé Henri Peigné ;

  • Jeanne (née en 1594), la cadette dont il s’agissait ici, épouse (en 1615) de Michel Francier, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1615 (Baron).


    1. Mort en 1606, v. note [9], lettre 22.

    2. Fille de Simon i Piètre, et sœur de Simon ii et de Nicolas, morte en 1604, v. note [43], lettre 413, et la Généalogie des Piètre.

    3. Mort en 1657, v. note [7], lettre 51.

    4. Archiatre de Louis xiii, v. note [15], lettre 17.

    5. Cure parisienne dépendante de l’Université de Paris, v. note [25], lettre 293.

6.

« l’ennemi des bonnes santés » : De l’Âme, v. note [3], lettre 422.

7.

Vif.

8.

« Les médecins commencent la visite de leurs malades en leur tâtant le pouls » (Furetière).

9.

« Une année malsaine fait le profit des médecins » : Sénèque le Jeune (Des Bienfaits, livre vi, xxxviii), qui fut le favori et peut-être l’amant d’Agrippine, la mère de Néron, dont il était le précepteur.

10.

« malheur aux misérables [malades] ! »

11.

Vain espoir de Guy Patin : promis depuis la fin du mois d’août, le départ du maréchal de Bellefonds {a} pour Candie, en vue de secourir le contingent français, ne se fit jamais ; la nouvelle de la capitulation vénitienne finit par arriver en France, rendant tout renfort inutile ; l’émissaire du Grand Turc en France, Soliman Aga, {b} avait une corde de plus à son arc. Les gazettes allaient bientôt tout révéler, telle la Gazette de Londres (no 308, depuis le lundi 21 octobre jusqu’au jeudi 25 octobre) : {d}

« De Paris, le 20 octobre 1669. Le roi ne paraît nullement satisfait du retour du duc de Navailles {e} de l’expédition de Candie, comme étant une chose contraire aux ordres qu’il avait, et aux promesses que Sa Majesté avait faites au pape et à la République de Venise. L’on prétend même que, pour n’avoir pas demeuré plus longtemps dans la place, le général vénitien a été mis hors d’état d’en continuer la défense et par conséquent, obligé de capituler avec les Turcs, aux conditions les plus avantageuses qu’il lui a été possible d’obtenir d’eux. Le roi, pour témoigner le mécontentement qu’il en a, lui a dépêché un valet de pied pour lui porter une lettre de cachet par laquelle Sa Majesté lui défend de venir à la cour et lui enjoint de s’en aller en sa terre de Niort, pour y demeurer jusqu’à nouvel ordre. Comme l’emploi du maréchal de Bellefonds pour aller commander dans le Levant le nouveau secours français, qui avait été destiné pour les Vénitiens, cesse à présent par cette capitulation, il a pris résolution d’aller rendre visite à Mme la comtesse de Schomberg à La Rochelle, où son indisposition a retardé, pour quelque temps, le voyage du comte son mari {f} à Lisbonne ; mais elle est maintenant bien guérie. » {g}


  1. V. note [9], lettre 909.

  2. V. note [2], lettre 949.

  3. Sur la reddition de Candie aux Turcs, la Gazette de France, organe du pouvoir royal, en disait évidemment bien moins long que celles d’Amsterdam (v. supra notes [1] et [3]) ou de Londres (traduction française de The London Gazette, créée en 1665 par Thomas Muddyman).

  4. Philippe de Montault du Bénac, v. note [3], lettre 697.

  5. V. note [15], lettre 660.

  6. La consternation catastrophée de Patin dans sa lettre suivante à André Falconet fait écho à l’impact de la nouvelle sur l’opinion française.

12.

« sans antimoine, ni manne ou scammonées. »

13.

« montre en main (à la clepsydre) ».

14.

« sur l’immortalité de l’âme, sur le mouvement, sur la supériorité de la philosophie péripatéticienne ».

15.

« qu’on dit avoir beaucoup plus choyé les nouveautés que les vérités. »

16.

« On donne la droite à ceux qu’on respecte » (Furetière). C’était l’arrivée sans gloire de Jean ii Casimir Vasa (v. note [12], lettre 263), l’ex-roi de Pologne qui avait abdiqué en septembre 1668 et qui venait prendre possession de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Le 17 novembre, à Saint-Germain, Louis xiv le reçut incognito en son cabinet (Levantal).

a.

Bulderen, no di (tome iii, pages 329‑332) ; Reveillé-Parise, no dccxciii (tome iii, pages 708‑711).


Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Lettre de André Falconet à Guy Patin, le 12 octobre 1669.
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(Consulté le 25.03.2023)

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