Séance du mercredi 17 octobre 2001

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Cancer de l'œsophage, profil, prise en charge et résultats d'une série de 1000 patients hospitalisés en chirurgie.

LOZAC’H P, VANDENBROUCKE F, FERRAND L, TOPART P, TINTENIAC A de, VOLANT A (Brest)

Résumé
Afin d'analyser la prise en charge chirurgicale et ses résultats dans le cancer de l'œsophage, nous avons analysé une série de 1000 patients opérés au CHU de Brest de début 1982 à juin 2000 (792 cancers épidermoïdes, 183 adénocarcinomes, 25 autres lésions (pseudo sarcomes, dysplasies de haut grade, métastases et mélanomes primitifs de l'œsophage). Cinq cent cinquante six interventions de Lewis Santy ont été pratiquées, 87 œsophagectomies sans thoracotomie (OST), 39 interventions de Akiyama, 44 patients ont eu une transposition de plastie de grêle ou une anse en Y et 17 patients un rétablissement de la continuité par coloplastie. La mortalité postopératoire a été de 7 % après intervention d'Ivor Lewis et de 8 % après œsophagectomie sans thoracotomie. Dans la série des cancers épidermoïdes, les éléments déterminants et statistiquement significatifs dans la survie à 5 ans étaient l'envahissement ganglionnaire avec 30 % de survie à 5 ans pour les patients N- tous T confondus, et de 11 % chez les patients N+ (p<0,0001). Le caractère le plus significatif concernant la survie était la résection RO. Pour 291 patients opérés à visée curatrice, la survie à 5 ans était de 39 % et de 7% seulement chez les 275 patients dont l'exérèse n'avait pu être totale sur le plan tumoral ou ganglionnaire (p<0,001). La survie à 5 ans des adénocarcinomes opérés à visée curatrice était de 47 %. La technique opératoire qui nous paraît la plus sûre et qui offre le meilleur confort fonctionnel au patient est l'intervention de Lewis Santy. L'envahissement ganglionnaire est le second élément influençant la survie, particulièrement significatif dans les adénocarcinomes

 

La microchirurgie vasculaire. Etat de l'art .

GERMAIN MA, LEGAGNEUX J (Paris)

Résumé
En 1960, Jacobson et Suarez réalisaient et décrivaient la première micro-anastomose vasculaire avec fil fin et utilisaient le terme de microchirurgie pour désigner la suture de vaisseaux effectuée à l'aide d'un microscope opératoire. Plusieurs innovations ont été tentées depuis : intubation vasculaire, laser, colle biologique, système MAS (Microvascular Anastomotic System), micro-agrafes non transfixiantes ... Nous avons expérimenté ces techniques depuis 1976 au laboratoire de l'Ecole de Chirurgie des hôpitaux de Paris, laboratoire le plus important d'Europe. Après expertise, elles ont beaucoup d'inconvénients et de contraintes : coût élevé, nécessité d'utiliser des points de suture ; si bien que la microchirurgie vasculaire réalisée au fil et manuellement reste encore la technique de meilleur rapport qualité-coût. Elle nécessite un entraînement rigoureux avec un investissement de temps, seuls garants de fiabilité. Le taux d'échecs par thrombose est de 6,6 % dans les grandes séries de la littérature. Les indications concernent surtout la carcinologie et la traumatologie ; la microchirurgie vasculaire permet de reconstruire des pertes de substance importantes par apport d'auto-transplants vascularisés prélevés à distance. La microchirurgie vasculaire est devenue une technique incontournable de la chirurgie reconstructrice.

 

Greffons osseux vascularisés dans la reconstruction des os du carpe.

MATHOULIN C Présenté par P GOUTALLIER (Paris)

Résumé
Nous rapportons notre expérience de l'utilisation d'un greffon osseux vascularisé prélevé sur la face antérieure du radius pour la reconstruction des os du carpe. Dans tous les cas, la dissection anatomique de 30 cadavres a montré la présence de l'artère transverse antérieure du carpe, confirmant les travaux de Kuhlman. Cette artère naît de l'artère radiale, longe le bord distal de carré pronateur et vascularise la partie interne de l'épiphyse radiale. Il est possible de prélever un greffon osseux pédiculé sur cette artère puis de le placer dans la zone du carpe à reconstruire. Entre 1994 et 2000, cette technique a été utilisée pour traiter 72 pseudarthroses du scaphoïde avec un recul moyen de 31 mois (entre 6 et 65 mois). Il y avait 61 hommes et 11 femmes dont l'âge moyen était de 31,4 ans (extrêmes : 15 et 61 ans). Le délai moyen entre la fracture initiale et la greffe vascularisée était de 22 mois (extrêmes : 4 et 120 mois). Vingt sept patients avaient déjà eu un traitement chirurgical sans succès (18 vissages, 9 matti-russe, 1 agrafe). La consolidation a été obtenue chez 66 patients avec un délai moyen de 9 semaines (extrêmes : 6 et 24 semaines ). Entre 1994 et 2000, nous avons traité 23 patients porteurs d' une maladie de Kienböck. Un raccourcissement du radius était associé à une revascularisation du semi-lunaire par ce greffon. Il y avait 14 hommes et 9 femmes. L'âge moyen était de 36 ans (extrêmes : 18 et 45 ans). Une IRM préopératoire était systématique, ainsi qu'une IRM postopératoire chaque fois que possible. Le recul moyen était de 32 mois (extrêmes : 11 et 68 mois). La revascularisation du semi-lunaire objectivée par un contrôle IRM a été obtenue dans 17 cas (74 %). Les lésions ont été stabilisées dans 5 cas et nous avons eu un échec ayant nécessité une arthrodèse secondaire. Cette technique simple mais méticuleuse, ne nécessitant qu'une seule voie d'abord, permet une revascularisation satisfaisante des os du carpe

 

Les techniques de distraction osseuse appliquées au squelette craniofacial

DINER P, VAZQUEZ MP Présenté par Y CHAPUIS (Paris)

Résumé
En quelques années, la chirurgie craniomaxillofaciale en particulier des malformations congénitales a vu ses indications et techniques évoluer. A la chirurgie d'exérèses élargies, d'ostéotomies étendues puis de reconstructions complexes, composites, voire de remplacements de tout ou partie d'organe par greffes osseuses, lambeaux ostéomyocutanés, s'est associée une chirurgie régénératrice et inductive. C'est en modifiant les techniques d'ostéogénèse progressive des os longs établies par Ilizarof, en créant de nouveaux appareillages miniaturisés de distraction, que depuis 1992 en clinique humaine toutes les malformations congénitales et hypoplasies osseuses secondaires de la sphère craniofaciale ont vu leur prise en charge profondément changée. La distraction appliquée très précocement à tous les os de la face, agissant en 3 dimensions, non seulement sur l'os mais aussi sur les parties molles adjacentes permet ainsi une véritable chirurgie interceptive de l'enfant en cours de croissance pour le replacer dans une meilleure configuration fonctionnelle et morphologique.

 

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