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Chirurgie initiale ou d'intervalle dans les cancers de l'ovaire de stade avancé. Comment sélectionner les patients et pour quels résultats ? Interval debulking surgery for advanced stage ovarian
cancer: State of the art.
La prise en charge des carcinoses péritonéales diffuses d’origine ovarienne a beaucoup évolué ces dernières années. L’introduction de la chimiothérapie néo-adjuvante avant une chirurgie d’exérèse a permis de réduire la morbidité de la chirurgie d’exérèse tumorale chez les patientes présentant une tumeur diffuse et donc d’en améliorer la qualité de vie. Néanmoins il faut attendre les résultats d’études multicentriques pour valider définitivement la place et les résultats de cette prise en charge. En 2004, le traitement de référence des cancers de l’ovaire reste la chirurgie d’exérèse initiale suivie d’une chimiothérapie adjuvante. Néanmoins, la chirurgie d'intervalle, en cas de carcinose très avancée, semble s’imposer comme une option, si ce n’est un standard. Il n’en reste pas moins que la chirurgie des tumeurs ovariennes est une chirurgie opérateurdépendante (et donc expérience dépendante) et que les critères de résécabilité peuvent varier selon l’expérience du chirurgien et/ou des équipes prenant en charge les patientes.
Interval debulking surgery for advanced stage ovarian
cancer: State of the art.
Management of patients with advanced stage ovarian cancer was deeply modified during the last years. The standard management remains the initial cytoreductive surgery (in order to achieve the most complete resection of peritoneal disease) followed by adjuvant chemotherapy. But morbidity of this management is high, particularly in the subgroup of patients with massive peritoneal spread. Development of interval debulking surgery (after induction chemotherapy) in these patients, changes the morbidity and quality of life. Nevertheless results of randomized studies, actually ongoing, are awaited in order to assess precisely the results of such management. Results of interval surgery, and criteria used to select patients between initial and interval debulking surgery, are reviewed.
A propos de la première allotransplantation de tissu composite au niveau du visage
La première « greffe de visage » réalisée le 27 et 28 novembre 2005 au CHU d’Amiens s’inscrit dans une double perspective historique : - celle de la microchirurgie reconstructrice : les limites de l’autotransplantation se sont manifestées quand il s’est agi de reconstruire des structures circulaires et sphinctériennes complexes. C’est ainsi, qu’à l’étage céphalique, otopoïèse et rhinopoïèse sont bien codifiées. Plus difficile est la blépharopoïèse. Mais dès lors que les deux lèvres sont détruites, la chéïlopoïèse, et quels que soient les moyens élaborés et offerts par les lambeaux préfabriqués, est esthétiquement et fonctionnellement décevante ; - celle de l’allotransplantation de tissus composites : dès que les premières greffes de mains ont été réalisées à Lyon en 1998, l’immunogénicité du tissu cutané a été contre toute attente maîtrisée heureusement par les protocoles classiques d’immunosuppresssion. Y avait-il donc une raison supplémentaire locale qui explique, en dépit d’un ou deux épisodes classiques de rejet, cette tolérance ? L’hypothèse du rôle bénéfique de cellules souches osseuses au sein des os carpe et métacarpe a donc été avancée. Cette hypothèse, fondée par d’autres travaux (Miami) révélant le bénéfice de l’injection de cellules souches osseuses dans la tolérance à court terme de certaines greffes d’organes, a justifié le recours à un protocole comparable pour la première transplantation faciale. Au gré du simple rapport chronologique de l’événement et de ses suites immédiates, viennent à l’esprit les nombreux sujets de débat d’ordre technique (bien-fondé de l’indication, choix des anastomoses, protocole d’immunosuppression…) et les questions volontiers exacerbées des dimensions éthiques philosophiques et médiatiques. Chacune de celles-ci, chacun de ceux-là seront évoqués.
Rôle du ganglion sentinelle dans la prise en charge du cancer de l’endomètre
Introduction : L’endométriose touche 1 femme sur 10 en âge de procréer. Certaines formes sont particulièrement symptomatiques et elles concernent notamment les atteintes digestives. Elles se localisent principalement au niveau du rectum et de la partie terminale du sigmoïde. Ces jeunes femmes présentent en période cataméniale un syndrome rectal particulièrement invalidant responsable d’une altération de la qualité de vie. Après échec des traitements médicamenteux (hormonaux essentiellement), un traitement chirurgical est proposé. Il s’agit d’une chirurgie longue et difficile qui consiste dans 47% des cas à réaliser une résection rectale segmentaire (1). Afin de prévenir les risques de complications (notamment fistule recto-vaginale), une iléostomie est pratiquée dans environ 10% des cas. Cette chirurgie améliore la symptomatologie des patientes mais peut être également responsable de troubles fonctionnels secondaires. Nous observons en post-opératoire des « syndromes du rectum court », des troubles de la sensibilité et de la motricité rectale ainsi que des dysuries secondaires à des lésions nerveuses du plexus hypogastrique. L’objectif de cette étude a été d’évaluer la faisabilité d’un traitement par Ultrasons Focalisés à Haute Intensité (HIFU) des endométrioses rectales à l‘aide de la sonde Focal One, déjà utilisée dans le traitement du cancer de la prostate (2).
Méthodes : Nous avons conduit une étude de phase 1 non contrôlée, prospective, mono-centrique. Nous avons inclus des patientes de plus de 25 ans, n’ayant pas de projet de grossesse dans les 6 mois suivant la procédure. Les patientes devaient présenter une lésion endométriosique digestive unique sans autre localisation endométriosique visible à l’imagerie pré-opératoire. Il s’agissait de patientes en échec de traitement médicamenteux avec indication de prise en charge chirurgicale. L’atteinte endométriosqiue digestive était confirmée par une IRM et une rectosonographie (échographie avec contraste intra rectal). L’évaluation des symptômes était réalisée à l’aide de questionnaires sur les symptômes gynécologiques et digestifs validés ainsi qu’une évaluation de la qualité de vie à l’aide du questionnaire MOS-SF36. Les patientes répondaient au questionnaire en pré-thérapeutique, puis 1, 3 et 6 mois. Une IRM post opératoire ainsi qu’une rectosonographie étaient pratiquées en post traitement. La prise en charge thérapeutique était réalisée sous rachi-anestéhsie. Après avoir introduit la sonde par voie endo-rectale, le nodule était repéré à l’aide de la sonde d’échographie localisée sur la sonde focal-One®. Une succession de tirs d’HIFU étaient réalisés sur la lésion endométriosique digestive en respectant une marge de sécurité de 3 mm entre le bord interne de la lésion et la muqueuse rectale (3).
Résultats : Nous avons inclus au total 23 patientes. Dans une première série, nous avons traité 11 patientes avec des lésions rectales et sigmoïdes entre septembre 2015 et juillet 2017. La durée moyenne de la procédure était de 1 heure et la durée moyenne de traitement 5 minutes. Toutes les patientes sont sorties le lendemain de la procédure thérapeutique. A 1 et 6 mois, nous avons observé une amélioration significative des dysménorrhées, des ténesmes, des douleurs à irradiation rectale et de l’asthénie. De plus, à 6 mois, nous avons également observé une amélioration significative des constipations et des faux-besoins. Nous avons également constaté une amélioration significative de la qualité de vie à 1 et 6 mois, notamment en ce qui concerne l’activité physique, la vitalité, l’état mental et la vie sociale (4). Entre mai et septembre 2018, nous avons traité 12 patientes avec des atteintes rectales, 11 patientes sur 12 ont pu être traitées (92%) et 1 patiente a eu un traitement partiel (90% de la taille du nodule). Les résultats préliminaires à 1 mois montrent une amélioration significative des douleurs à irradiation postérieure, de l’asthénie, des dysménorrhées, des faux-besoins et des dyskésies ainsi qu’une amélioration significative de la qualité de vie, en ce qui concerne la vitalité, le bien-être mental, l’activité physique et l’activité sociale. Dans la 1ère série de patientes, nous avons constaté chez 3 patientes une diminution de la taille des lésions mais l’IRM post-opératoire était pratiquée à 3 mois post-traitement. En conclusion, nous avons démontré la faisabilité du traitement par HIFU à l’aide de la sonde Focal One®, des patientes avec atteinte rectale endométriosique. 100% des lésions ont pu être visualisées à l’aide de la sonde Focal One et 87% des patientes ont pu être traitées. Nous avons démontré une amélioration significative des symptômes gynécologiques, digestifs et de la qualité de vie après traitement avec une faible morbidité. Le traitement par ultrasons focalisés pourrait donc, à l’avenir, être une alternative à la chirurgie rectale pour endométriose. Des études avec des effectifs plus importants sont nécessaires pour valider ces résultats préliminaires.