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Le système HeartPort permet d'effectuer des CEC sans ouvrir le thorax. Il permet la chirurgie coronaire par de petites incisions thoraciques de quelques centimètres. Une étude prospective randomisée a été menée pour comparer les résultats immédiats et à moyen terme, des pontages mammaires sur l'interventriculaire antérieure (IVA) effectués par voie conventionnelle (sternotomie médiane) ou par cette nouvelle voie d'approche.
Depuis quelque temps déjà, la robotique est entrée dans le domaine chirurgical qui permet le repérage précis de structures anatomiques et le positionnement semi-automatique d'électrodes, de guides et autres fibroscopes. Une nouvelle étape vient d'être franchie avec la téléactivation d'instruments chirurgicaux introduits par des orifices pariétaux étroits et capables d'exécuter sous la direction du chirurgien les actes les plus complexes dans les sites les plus difficiles d'accès. Cette technologie ouvre des perspectives nouvelles à la chirurgie de demain dont l'ambition est d'être de plus en plus précise et de moins en moins "invasive".
La chirurgie cardiaque dans les pays en voie de développement : utopie ou réalité ?
Les besoins en chirurgie cardiaque des pays en voie de développement sont maintenant clairement établis. Ils concernent avant tout le sujet jeune (moins de trente ans) et sont constitués essentiellement par des cardiopathies congénitales et rhumatismales. Le transfert de technologie en chirurgie cardiaque oblige à de nouvelles approches thérapeutiques et à des procédures simplifiées en tenant compte avant tout des contraintes économiques. La chirurgie réparatrice a une place de choix, tout comme la prise en charge des cardiopathies simples. Les résultats des différentes tentatives effectuées tant en Afrique qu’en Asie sont rapportés dans cette étude. De nouveaux concepts sont maintenant élaborés. D’utopique, la chirurgie cardiaque pour les pays en voie de développement peut devenir une réalité dans un cadre d’exercice très contraignant.
Chirurgie trachéale d’aujourd’hui et de demain Tracheal replacement using an aortic graft.
Le remplacement trachéal reste un problème non résolu et l’un des plus grands défis en chirurgie thoracique. En effet, plus de cinquante années de recherche n’ont pas permis de trouver un substitut idéal, synthétique ou biologique, à la trachée. Nous avons proposé une solution originale : l’utilisation d’un greffon aortique. Matériel et Méthodes : Cinquante et une brebis ont été opérées dans trois études successives : remplacement du segment antérieur de 2 anneaux trachéaux par un patch artériel autologue (n=10), remplacement segmentaire de la trachée par une autogreffe aortique (n=21) et par une allogreffe aortique fraîche (n=20). Une endoprothèse a été placée dans les remplacements étendus (n=41). L’évaluation post-opératoire a été clinique, fibroscopique et anatomopathologique après sacrifice des animaux avec une durée de suivi maximale allant jusqu’à 3 ans. Dans l’étude portant sur les allogreffes, un tissu aortique de bélier a été utilisé pour le remplacement d’un segment trachéal de brebis (n=6). La technique de PCR (détection du gène SRY du chromosome Y) a permis d’étudier l’origine des modifications tissulaires observées. Résultats : L’évolution post-opératoire a été simple dans 46 cas. Il n’y a pas eu de sténose en dehors de la première étude, de lâchage anastomotique ni de rupture du greffon. L’ablation de l’endoprothèse a été possible après 6 mois. L’étude anatomo-pathologique a montré une transformation progressive du greffon aortique en un tissu proche de celui de la trachée comportant un épithélium malpighien puis mucociliaire ou mixte et une néoformation de cartilage immature puis organisée en anneaux. La recherche du chromosome Y dans le cartilage néoformé a été négative. Discussion : Ce travail a montré une régénération trachéale à partir d’un greffon aortique. Les possibilités bien connues de réparation épithéliale à partir de la trachée native ont été confirmées. La régénération cartilagineuse, phénomène n’ayant jamais été rapporté avec les autres substituts, a été possible à partir de cellules du receveur issues de la trachée native ou de la circulation. Ces résultats ouvrent d’importantes perspectives dans la compréhension des mécanismes de régénération tissulaire et dans le domaine du remplacement trachéal chez l’homme.
Tracheal replacement using an aortic graft.
Tracheal replacement remains an unsolved problem and one of the main challenges in thoracic surgery. More than 50 years of research did not provide an ideal synthetic or biologic substitute. We proposed an original solution : the use of an aortic graft. Methods : Fifty-one sheep were operated in 3 successive studies : replacement of the anterior segment of two tracheal rings (n=10), tracheal replacement using an aortic autograft (n=21) or allograft (n=20). A tracheal stent was placed for extensive replacements (n=41). Postoperative evaluation included clinical, bronchoscopic and histologic examinations with a 3-year maximal follow-up. In the last study, an aortic allograft from male sheep was used for the tracheal replacement in 6 female sheep. The use of the PCR technique (detection of the SRY gene of the chromosome Y) allowed to analyze the origin of histologic transformations. Results : Postoperative course was uneventful in 46 animals. There was no stenosis except for animals of the first study, no anastomotic leakage, nor graft rupture. Removal of the stent was possible after 6 months. Histologic examinations showed a progressive transformation of the aortic graft into a tracheal tissue with epithelium and newly formed rings of cartilage. Chromosome Y was not found in newly formed cartilage. Comment : This work showed a tracheal regeneration from an aortic graft. The well-known possibilities of epithelial reparation from the native trachea have been confirmed. The regeneration of cartilage which has never been observed with other substitutes, was possible from recipient tracheal or circulating cells. These results offer major perspectives in the comprehension of tissue regenerative processes and in human tracheal replacement.
Innovations technologiques en thérapeutique neurochirurgicale.
Née en 1912 avec Harvey Cushing, la neurochirurgie n’a cessé d’évoluer, cherchant toujours à améliorer ses techniques pour optimiser son efficacité tout en réduisant les effets secondaires. De grandes étapes ont été franchies avec la stimulation corticale (Cushing), la ventriculographie (Dandy, 1918), la stéréotaxie (Talairach, 1957- Leksell, 1951), la voie trans-sphénoïdale (Guiot, 1963), le microscope opératoire (Yasargil, 1967), les gestes endovasculaires (Serbinenko, 1974), la neuroendoscopie, la neuronavigation (1992), ou encore les électrodes profondes (Benabid, 1985). La chirurgie de demain naîtra de l’approche visionnaire que soumettront certains praticiens. L’endoscopie, la robotique ? Ne faut-il pas aller au-delà, véritablement vers l’impossible : espérer demain ne plus avoir à endormir ni à ouvrir, tout en continuant à diagnostiquer, phénotyper, coaguler, réséquer, réparer… cela sans douleur et en ambulatoire ? Grâce à la convergence avec d’autres disciplines, comme la radiologie, l’informatique, la génétique, la physique, le génie des matériaux et la chimie des nanoparticules, cette chirurgie nouvelle se dessine. Bientôt les gestes du chirurgien seront remplacés par des ondes, ses yeux par la résonance magnétique, l’anatomie par l’imagerie moléculaire, le bloc opératoire par un espace virtuel, les cicatrices par un point de ponction, les heures par des minutes ! Déjà, les résultats avancés par certaines équipes font qu’aujourd’hui, les ultrasons focalisés traversent la boîte crânienne, la photo thermie laser se réalise en anesthésie locale sous IRM, les greffes de cellules souches remplacent les neurones défaillants, les nanoparticules deviennent théragnostiques, des sondes hybrides sont testées sur l’animal, … « La neurochirurgie est une chirurgie en devenir. Ce qui est impossible aujourd’hui ne le sera pas demain ... » Clovis Vincent 1938.
La transplantation pulmonaire est toujours le seul traitement curatif de l’insuffisance respiratoire chronique au stade terminal. Ses résultats restent néanmoins médiocres en raison du nombre insuffisant de donneurs, du rejet chronique et des complications liées aux immunosuppresseurs. La mise au point d’un poumon bio-artificiel régénéré à partir de cellules autologues pourrait apporter une solution majeure à ces problèmes non résolus. Nous avons démontré qu’il était possible d’obtenir une régénération in vivo épithéliale et cartilagineuse au niveau trachéo-bronchique en utilisant une matrice de tissu aortique. D’autres études ont permis une régénération trachéo-bronchique in vitro par ingénierie tissulaire ou in vivo après implantation hétérotopique d’une allogreffe. La problématique est encore plus complexe au niveau pulmonaire puisqu’il faut trouver une matrice élastique capable d’induire une régénération des différents éléments bronchiques, alvéolaires et vasculaires du poumon sur de plus une large surface permettant ainsi une ventilation, une perfusion et des échanges gazeux. Des études récentes ont démontré la possibilité de régénération des différents constituants du poumon in vivo et in vitro à partir de cellules autologues, en particulier de cellules souches. La recherche en ce domaine, qui en est à ses débuts, s’oriente aujourd’hui vers l’utilisation préférentielle d’une matrice pulmonaire décellularisée dont la recolonisation épithéliale et endothéliale in vitro est obtenue par utilisation de cellules autologues. L’implantation in vivo chez l’animal semble permettre l’obtention d’un poumon bio-artificiel fonctionnel. Ces premiers travaux laissent entrevoir une application chez l’homme dans 10 à 20 ans d’après les prévisions les plus optimistes. Intervenant : M. AUBIER (Paris), Pneumologue, Chef de Service à l’Hôpital Bichat
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Même si les potentiels thérapeutiques des ultrasons sont connus depuis plusieurs années, les problématiques technologiques de fiabilité, de miniaturisation, de puissance et de compatibilité IRM commencent maintenant à être levées, permettant d’envisager des applications médicales efficaces avec sécurité. Dans ce tissu scientifique au croisement de la physique et de la médecine, la France tient une place privilégiée parmi les leaders mondiaux des ultrasons, grâce à l’excellence scientifique de laboratoires phares (Institut LANGEVIN, LabTAU INSERM), à une filière industrielle reconnue (Vermon, Imasonic) et à la création de dispositifs médicaux innovants par des jeune entreprises universitaires (Edap, Theraclion, EyeTechCare, Supersonic Imagine, CarThéra, ……). Le gouvernement vient d’apporter en 2013 une aide à cette chaîne de valeur via le Fond Unique Interministériel afin de conforter le développement de cette excellence française à l’échelle internationale.
Le coeur artificiel, un exemple de rencontre entre médecine humaine et vétérinaire
“The greatness of a nation and its moral progress can be judged by the way its animals are treated.” - Mahatma Gandhi
Les animaux ont été depuis le pionnière, Aristotèle (384-322 BC), toujours, au centre du développement de la découverte scientifique. Sans eux la compréhension des plus grands mécanismes physiopathologiques et le développement d'innombrables traitements et prothèses médicales auraient été tout simplement impossible. Les similitudes biologiques dans le monde animal ont permis la résolution d'énigmes et défis médicaux autrement impossibles à vérifier. Ainsi les compatibilités anatomiques ont permis l'essai d'une multitude d'appareils bioprotéiniques en permettant leur application chez l'homme Si d'une part l'expérimentation animale est indispensable, aujourd'hui notre société a justement évolué vers un plus grand respect de l'éthique de la vie, où le bien-être de tout être vivant doit être préservé et défendu au deal de toute autre priorité. L'absence de parole ou "âme" (comme Descartes proposait...) ne justifie plus le manque de protection éthique. Le concept des trois "R" (Replacement, Réduction, Raffinement) résume à merveille la philosophie actuelle et nous dirige, avec sagesse, vers un monde où le modèle animal, plus que jamais centre gravitationnel de la recherche scientifique, représentera la dernière étape de "vérification" scientifique. Dans ce nouveau scenario, nous saluons la réparation d'une image professionnelle ancestrale par une nouvelle et plus moderne lumière scientifique : le Vétérinaire. La précision, la technicité et, pour certains aspects,le futurisme de cette nouvelle ère de recherche scientifique, nécessite une maitrise absolue du monde animal. Malgré les similitudes, l'univers animal reste différent et unique. Sa parfaite connaissance, incluant ses limites, est indispensable. La gestion minutieuse du patient animal permet d'optimiser les efforts des diverses équipes de recherche et de consolider la robustesse des résultats obtenus. Comme dans un équipage sur un navire spatial, la répartition des compétences et des responsabilités permet la prise en charge et la supervision de toutes les prérogatives vitales. Le vétériniare spécialiste peut satisfaire ce besoin en apportant ses compétences spécifiques, sa vision d'extérieur et sa capacité transversale multi-espèces. Cela permet d'adapter les essais humains sur le monde animal et de laisser à la "transposition" des résultats leur vraie valeur scientifique pour l'homme. L'extraordinaire expérience du cœur artificiel CARMAT est, peut-être, l'exemple phare de rencontre du monde scientifique "humain" avec celui des "vétérinaires", tous au chevet de l'animal pour la survie de l'homme.