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Il n’y a aucun consensus sur le traitement électif de la fistule broncho-pleurale post-pneumonectomie. D’octobre 1994 à mars 2000, 8 patients (7 hommes et 1 femme) (âge médian : 63 ans) ont été traités pour fistule broncho-pleurale gauche diagnostiquée avec un délai moyen de 20 jours et opérée en moyenne 22 jours après pneumonectomie. Par médiastinoscopie vidéo-assistée à travers une cervicotomie antérieure, le moignon bronchique a été fermé à l’aide d’une agrafeuse type endopaz EZ 45. Une toilette pleurale par vidéo-thoracoscopie et un drainage ou une pleurostomie ont été associés dans tous les cas. Il y a eu un seul échec dû à la présence d’un tissu fibreux post-irradiation. La mortalité a été nulle, il n’y a eu aucune complication peropératoire. Le contrôle endoscopique réalisé 30 jours après l’intervention a montré une cicatrisation de la fistule bronchique chez 6 des 7 patients traités avec succès. Il y a eu une récidive de la fistule traitée par chirurgie conventionnelle 2 mois plus tard. Notre expérience confirme la faisabilité et la sécurité de la chirurgie médiastinale vidéo-assistée dans le traitement des fistules broncho-pleurales post-pneumonectomie. Ce traitement est indiqué quand le moignon bronchique est supérieur à 1 cm, il peut être associé à une toilette pleurale par vidéo-thoracoscopie et un drainage de la cavité de pneumonectomie par une pleurostomie conventionnelle. Il permet d’éviter les séquelles d’une sternotomie. La présence d’une fibrose tissulaire post-irradiation est une contre indication à la chirurgie médiastinale vidéo-assistée.
Thoracoscopie vidéo-assistée dans les traumatismes du thorax. Les possibilités, les limites. A propos de 101 patients opérés.
La chirurgie thoracique vidéo-assistée s’est développée en France depuis 1990. L’abord des plaies et traumatismes du thorax est beaucoup plus récent. Cette technique mini-invasive a été proposée par plusieurs équipes de façon formelle pour des blessés hémodynamiquement stables. Cette approche constitue le dernier geste diagnostique et le premier geste thérapeutique. D’avril 1991 à mars 2000, 101 blessés ont été opérés par thoracoscopie première. Il y avait 25 traumatismes fermés et 76 plaies thoraciques par balle ou arme blanche. Soixante-huit pour cent des patients ont été traités dans les 24 heures suivant la blessure. Les indications ont concerné : - la prise en charge des hémothorax, la suspicion de lésions diaphragmatiques, les pneumothorax persistants, les corps étrangers intra-thoraciques, les épanchements chronicisés, les plaies de l’aire cardiaque (pour lesquelles on a procédé à une conversion dans 60 % des cas). De nombreuses lésions associées ont été trouvées aussi bien chez les blessés traités pour traumatismes fermés que chez ceux ayant des plaies thoraciques. Les suites opératoires ont été simples dans 86 % des cas. Deux patients sont décédés, le premier à j3 par fibrillation auriculaire, le second par SDRA. La durée moyenne de séjour hospitalier a été de 11 jours (4 à 17). Cette nouvelle voie d’abord devrait devenir l’une des armes du panel chirurgical pour le traitement des traumatismes du thorax.
Chirurgie trachéale d’aujourd’hui et de demain Tracheal replacement using an aortic graft.
Le remplacement trachéal reste un problème non résolu et l’un des plus grands défis en chirurgie thoracique. En effet, plus de cinquante années de recherche n’ont pas permis de trouver un substitut idéal, synthétique ou biologique, à la trachée. Nous avons proposé une solution originale : l’utilisation d’un greffon aortique. Matériel et Méthodes : Cinquante et une brebis ont été opérées dans trois études successives : remplacement du segment antérieur de 2 anneaux trachéaux par un patch artériel autologue (n=10), remplacement segmentaire de la trachée par une autogreffe aortique (n=21) et par une allogreffe aortique fraîche (n=20). Une endoprothèse a été placée dans les remplacements étendus (n=41). L’évaluation post-opératoire a été clinique, fibroscopique et anatomopathologique après sacrifice des animaux avec une durée de suivi maximale allant jusqu’à 3 ans. Dans l’étude portant sur les allogreffes, un tissu aortique de bélier a été utilisé pour le remplacement d’un segment trachéal de brebis (n=6). La technique de PCR (détection du gène SRY du chromosome Y) a permis d’étudier l’origine des modifications tissulaires observées. Résultats : L’évolution post-opératoire a été simple dans 46 cas. Il n’y a pas eu de sténose en dehors de la première étude, de lâchage anastomotique ni de rupture du greffon. L’ablation de l’endoprothèse a été possible après 6 mois. L’étude anatomo-pathologique a montré une transformation progressive du greffon aortique en un tissu proche de celui de la trachée comportant un épithélium malpighien puis mucociliaire ou mixte et une néoformation de cartilage immature puis organisée en anneaux. La recherche du chromosome Y dans le cartilage néoformé a été négative. Discussion : Ce travail a montré une régénération trachéale à partir d’un greffon aortique. Les possibilités bien connues de réparation épithéliale à partir de la trachée native ont été confirmées. La régénération cartilagineuse, phénomène n’ayant jamais été rapporté avec les autres substituts, a été possible à partir de cellules du receveur issues de la trachée native ou de la circulation. Ces résultats ouvrent d’importantes perspectives dans la compréhension des mécanismes de régénération tissulaire et dans le domaine du remplacement trachéal chez l’homme.
Tracheal replacement using an aortic graft.
Tracheal replacement remains an unsolved problem and one of the main challenges in thoracic surgery. More than 50 years of research did not provide an ideal synthetic or biologic substitute. We proposed an original solution : the use of an aortic graft. Methods : Fifty-one sheep were operated in 3 successive studies : replacement of the anterior segment of two tracheal rings (n=10), tracheal replacement using an aortic autograft (n=21) or allograft (n=20). A tracheal stent was placed for extensive replacements (n=41). Postoperative evaluation included clinical, bronchoscopic and histologic examinations with a 3-year maximal follow-up. In the last study, an aortic allograft from male sheep was used for the tracheal replacement in 6 female sheep. The use of the PCR technique (detection of the SRY gene of the chromosome Y) allowed to analyze the origin of histologic transformations. Results : Postoperative course was uneventful in 46 animals. There was no stenosis except for animals of the first study, no anastomotic leakage, nor graft rupture. Removal of the stent was possible after 6 months. Histologic examinations showed a progressive transformation of the aortic graft into a tracheal tissue with epithelium and newly formed rings of cartilage. Chromosome Y was not found in newly formed cartilage. Comment : This work showed a tracheal regeneration from an aortic graft. The well-known possibilities of epithelial reparation from the native trachea have been confirmed. The regeneration of cartilage which has never been observed with other substitutes, was possible from recipient tracheal or circulating cells. These results offer major perspectives in the comprehension of tissue regenerative processes and in human tracheal replacement.
Remplacement trachéo-bronchique : un défi chirurgical et biologique
La transplantation pulmonaire est toujours le seul traitement curatif de l’insuffisance respiratoire chronique au stade terminal. Ses résultats restent néanmoins médiocres en raison du nombre insuffisant de donneurs, du rejet chronique et des complications liées aux immunosuppresseurs. La mise au point d’un poumon bio-artificiel régénéré à partir de cellules autologues pourrait apporter une solution majeure à ces problèmes non résolus. Nous avons démontré qu’il était possible d’obtenir une régénération in vivo épithéliale et cartilagineuse au niveau trachéo-bronchique en utilisant une matrice de tissu aortique. D’autres études ont permis une régénération trachéo-bronchique in vitro par ingénierie tissulaire ou in vivo après implantation hétérotopique d’une allogreffe. La problématique est encore plus complexe au niveau pulmonaire puisqu’il faut trouver une matrice élastique capable d’induire une régénération des différents éléments bronchiques, alvéolaires et vasculaires du poumon sur de plus une large surface permettant ainsi une ventilation, une perfusion et des échanges gazeux. Des études récentes ont démontré la possibilité de régénération des différents constituants du poumon in vivo et in vitro à partir de cellules autologues, en particulier de cellules souches. La recherche en ce domaine, qui en est à ses débuts, s’oriente aujourd’hui vers l’utilisation préférentielle d’une matrice pulmonaire décellularisée dont la recolonisation épithéliale et endothéliale in vitro est obtenue par utilisation de cellules autologues. L’implantation in vivo chez l’animal semble permettre l’obtention d’un poumon bio-artificiel fonctionnel. Ces premiers travaux laissent entrevoir une application chez l’homme dans 10 à 20 ans d’après les prévisions les plus optimistes. Intervenant : M. AUBIER (Paris), Pneumologue, Chef de Service à l’Hôpital Bichat
Trachée et bronches : régénération in vivo et in vitro
A l’heure de la transplantation d’organes, la greffe trachéo-bronchique reste un véritable défi chirurgical et biologique. En effet, plus de cinquante années de recherche n’ont pas permis de trouver un substitut idéal aux voies aériennes. Des échecs successifs ont été observés avec les prothèses synthétiques, les bioprothèses, les allogreffes trachéales, les autogreffes et plus récemment l’ingénierie tissulaire ex vivo. Nous avons proposé, à partir de 1997, l’évaluation du greffon aortique dans cette indication. Dans plusieurs études expérimentales, nous avons démontré que l’autogreffe aortique, l’allogreffe fraîche puis cryopréservée apportaient des résultats encourageants. Nous avons, en effet, observé une régénération tissulaire non seulement épithéliale mais aussi cartilagineuse au niveau du segment greffé. Nous tentons actuellement de démontrer que la régénération d’un tissu trachéal à partir d’une matrice aortique se fait à partir de cellules souches issues de la moelle osseuse. Ces travaux illustrant les nouvelles possibilités offertes par l’ingénierie tissulaire in vivo ont conduit, chez l’homme, aux premières applications cliniques avec succès dans le cadre des cancers étendus de la trachée et de la chirurgie conservatrice du cancer pulmonaire.
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Remise du Prix "du parcours de 3R" des chirurgiens de l'Avenir 2016 à Sophie Guinard pour ses recherches sur l'ischémie reperfusion dans la transplantation pulmonaire.
Les nouveautés développées en chirurgie thoracique sont liées à des changements de pratique (chirurgie ambulatoire), des avancées technologiques (chirurgie mini-invasive, vidéo-assistée, robot-assistée, réalité augmentée), des évolutions de la science (ingénierie tissulaire, transplantation pulmonaire) et des défis mondiaux (terrorisme). Nous aborderons aujourd’hui chacun de ces thèmes à l’exception de l’ingénierie tissulaire qui fera l’objet d’une conférence le 15 décembre 2017.