Séance du mercredi 5 février 2003

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Progrès de la chirurgie endocrinienne mini-invasive du cou.

INABNET B (New-York) présenté par Y CHAPUIS

Résumé
La chirurgie endocrinienne mini invasive du cou a connu récemment de nombreux développements innovants. Des incisions plus petites, l'utilisation de l'anesthésie locale, moins de douleur et de meilleurs résultats cosmétiques font partie des nombreux avantages de cette technique. Les approches endoscopique et vidéo-assistée des glandes thyroïde et parathyroïde permettent un excellent agrandissement de l'anatomie cervicale ainsi qu'un meilleur éclairage du champ opératoire. Les chirurgiens endocriniens devraient faire l'apprentissage de ces différentes techniques afin de pouvoir individualiser leur approche chirurgicale.

 

Abord rétropéritoneal des foyers de nécrose pancréatique

KOSIDAR P, GAMBIEZ L, DENIMAL F, SAUDEMONT A, PRUVOT FR, CHAMBON JP, QUANDALLE P (Lille)

Résumé
En cas de preuve bactériologique de l'infection d'une coulée de nécrose survenue au décours d'une pancréatite aiguë nécrosante (PAN), le drainage, chirurgical ou radiologique est impératif. Nous avons développé une technique de drainage rétropéritonéal lomboscopique (DRL), qui est devenue notre référence. Le but de cette étude est d'évaluer le bien fondé de cette attitude en termes d'efficacité, de morbidité et de mortalité. De janvier 1990 à décembre 2000, nous avons pris en charge 101 cas de PAN. Les caractéristiques de la population étaient : sex ratio=2/1, âge moyen=51 ans. La gravité était évaluée par les scores de Ranson (moyen=3,6) et Balthazar (68E/33D). Les étiologies étaient biliaires (n=42), alcooliques (n=41), diverses (n=17). Le drainage était réalisé devant l'existence de signes cliniques et/ou bactériologiques d'infection. Chez 36 patients, en l'absence de signes d'infection le traitement fut médical. Les autres patients furent drainés: 19 par voie percutanée (DP), 15 par laparotomie (DL) pour suspicion de complication intrapéritonéale. Le DRL fut indiqué pour 41 patients (31 de première intention et 10 après échec du drainage radiologique). Il fut réalisé par une courte lombotomie, un lomboscope et des instruments adaptés facilitent et améliorent la nécrosectomie par cet abord limité. La nécrose était infectée pour 78% des cas de DRL. Une moyenne de 4 procédures de DRL a été nécessaire. Une laparotomie pour complément de drainage fut décidée dans 4 cas de collection de la racine du mésentère. Une hémorragie est survenue dans 6 cas traités par embolisation (n=3) ou spléno pancréatectomie (n=3). Nous avons observé 7 fistules coliques traitées par iléostomie. A distance, sont survenus 8 pseudokystes et 5 éventrations lombaires. La durée moyenne d'hospitalisation a été de 60 jours pour une mortalité globale de 9,75%. Pour les autres patients la mortalité a été de 3% dans le groupe traitement médical, de 10% pour les drainages percutanés, de 21% pour les laparotomies. Le drainage de la nécrose des PAN peut être assuré en sécurité grâce à un abord rétropéritonéal et permet d'éviter une laparotomie. Avec moins de 10% de mortalité les résultats ne semblent pas inférieurs à ceux obtenus par d'autres méthodes.

 

Les compressions nerveuses du membre supérieur chez le musicien.

TUBIANA R (Paris)

Résumé
Les compressions des nerfs du membre supérieur sont fréquentes chez les instrumentistes. Elles sont surtout d'origine posturale, si bien qu'un traitement conservateur doit toujours être entrepris avant d'avoir recours à la chirurgie. Elles peuvent survenir chez presque tous les instrumentistes et peuvent toucher presque tous les nerfs du membre supérieur. Dans notre expérience, les sièges les plus fréquents de compression sont dans un ordre décroissant : le canal carpien, le défilé costo-claviculaire, le canal cubital au coude, le tunnel radial au coude. L'altération de la qualité du jeu musical est le symptôme le plus précoce et précède l'apparition des signes cliniques et électriques de compression. Le choix des techniques de libération des nerfs comprimés ainsi que les suites opératoires et les résultats sont décrits à chaque niveau de compression.

 

Prélèvement endoscopique du muscle grand dorsal en reconstruction mammaire. Technique, résultats, indications.

MISSANA MC, POMEL C, LASSER P, GERMAIN MA (Villejuif)

Résumé
La technique chirurgicale endoscopique permettant de libérer le muscle grand dorsal de ses attaches périphériques est décrite. L'application est la reconstruction mammaire. Entre le 1er avril 2001 et le 30 septembre 2002, 35 patientes ont bénéficié de cette technique : endoscopie, expansion par gaz CO2 sous pression, utilisation de 3 trocarts. Aucune conversion chirurgicale par voie ouverte n'a été nécessaire. La durée du prélèvement du muscle était en moyenne de 116 min. Le drainage lymphatique total était en moyenne de 2520 mL avec ablation du drainage au 15e jour. Les avantages principaux de cette technique sont : une morbidité cicatricielle minime, la diminution de la douleur postopératoire, des complications moindres que celles de la technique ouverte, une amélioration de la qualité de vie. La technique endoscopique de prélèvement du muscle grand dorsal est indiquée chez les patientes mastectomisées pour cancer avec conservation de l'étui cutané.