Séance du mercredi 2 avril 2003

15h00-17h00 - Les Cordeliers

 

 

Résumé
A propos du procès-verbal : Y CHAPUIS (Paris) à propos de la communication de C PROYE et coll du 26 mars 2003 : Résultats tardifs de la chirurgie parathyroïdienne unilatérale : nouvelle philosophie ou désastre économique sans progrès chirurgical ?

 

La colectomie en urgence dans le traitement du volvulus du côlon.

TOURE CT, DIENG M, MBAYE M, SANOU A, NGOM G, NDIAYE A, DIA A (Dakar) présenté par J POILLEUX

Résumé
Le but de ce travail était d'évaluer les résultats des colectomies en urgence pour volvulus du côlon. Cette étude rétrospective portait sur 50 dossiers de volvulus du côlon colligés à la Clinique Chirurgicale du CHU Aristide Le Dantec de Dakar de janvier 1994 à décembre 2000. Elle concernait 42 hommes et 8 femmes d'âge moyen 42 ans. Tous les patients présentaient un tableau de syndrome occlusif franc évocateur d'un volvulus colique qui posait l'indication de la laparotomie ; celle-ci était toujours une médiane xypho-pubienne. Les patients étaient divisés en deux groupes. Le groupe I concernait 13 patients ayant eu une colectomie idéale et le groupe II, 37 patients, qui avaient bénéficié d'une colectomie associée à une colostomie selon Bouilly-Volkman (n=23) ou selon Hartmann (n=14) ; suivie d'un rétablissement de la continuité colique après un délai moyen de 1 mois. La mortalité et la morbidité étaient comparées pour les deux groupes. La mortalité globale était de 12% (6/50). Dans le groupe I elle était de 30,76% (4/13) et de 5,4% (2/37) dans le groupe II. Le taux de morbidité globale était de 14%. Dans le groupe I le taux de morbidité était de15,3% et de 13,5% dans le groupe II. Le taux de mortalité est plus élevé après colectomie idéale qu'après colectomie en deux temps. Nous recommandons la colectomie en deux temps, en urgence, dans la prise en charge du volvulus du côlon en Afrique.

 

La Maladie de Mondor existe-t-elle ?

SALMON R (Paris)

Résumé
Décrite par Mondor en 1939 dans les Mémoires de l'Académie de Chirurgie, le " phlébite en cordon de la paroi thoracique " survient après traumatisme de la paroi thoracique ou après traitement d'un cancer du sein. Sa description est claire mais sa physiopathologie et son traitement le sont moins. C'est à l'occasion d'échecs répétés des traitements classiques de phlébite que nous avons envisagé une autre cause dans la genèse de cette maladie. Toute agression sur les aponévroses de la paroi thoracique et sur la partie inférieure de l'aponévrose clavi-pectoro-axillaire cicatrise de façon rétractile. Il s'ensuit, surtout après curage axillaire, soit une gêne à l'abduction du bras voire même à l'extension de l'avant-bras, soit l'apparition du fameux cordon de la maladie de Mondor, les deux pouvant être associées. La rupture de cette bride par simple traction fait disparaître les symptômes en quelques secondes au prix d'une douleur aiguë mais brève, alors que héparine et anti agrégants plaquettaires restent sans effet. En conclusion, si la maladie de Mondor existe bien, elle est liée à une pathologie rétractile des aponévroses de la paroi thoracique plutôt qu'à une phlébite.

 

Reconstruction du palais par transplant libre vascularisé.

GERMAIN MA, MARANDAS P, MAMELLE G, JULIERON M, DEMERS G (Paris)

Résumé
La reconstruction du palais est complexe et c'est grâce à l'avènement des lambeaux pédiculés et plus récemment des transplants libres que cette chirurgie s'est développée. De janvier 1988 à mai 1997, trente huit patients ont été opérés pour la reconstruction du palais par transplant libre. L'âge moyen des patients était de 56 ans (extrêmes : 12 à 90 ans). Il s'agissait de cancer (n=33), de lésions par balle (n=3) et de fente labio palatine avec rétro-maxillie (n=2) après échecs de multiples tentatives de fermeture. Sur les 33 cas de cancer, 17 patients avaient déjà été traités exclusivement par chirurgie (n=10), par radiothérapie (n=5), par chimiothérapie (n=2). Les 16 autres malades ont subi l'exérèse et la reconstruction dans le même temps opératoire. Les transplants utilisés étaient le transplant antébrachial (n=13), le transplant scapulaire (n=22), le transplant de péroné (n=3). Le taux de complications était de 18.7 %, dont 2 nécroses rattrapées avec succès par un deuxième transplant. Le délai moyen de reprise de l'alimentation a été de 10 jours. La durée moyenne de séjour hospitalier a été de 17 jours. La phonation était excellente ou bonne dans 29 cas. Dans les cas complexes où la résection de l'infrastructure était complète, ou lorsqu'il n'existait pas de support antérieur pour soutenir le nez, un transplant libre osseux a été utilisé : l'omoplate ou le péroné, avec une palette cutanée associée. L'utilisation d'implants ostéo-intégrés dans le maxillaire résiduel et le transplant osseux a été réalisée pour appareiller les patients. Dans les 16 reconstructions primitives, le choix du transplant, myocutané ou osseux vascularisé, était dicté par l'état dentaire restant. Les transplants libres avec microchirurgie constituent un progrès remarquable en matière de qualité de vie pour les reconstructions du palais.

 

Rhinoplastie fonctionnelle et esthétique
Functional and aesthetic rhinoplasty

GOLA R (Marseille) présenté par DG POITOUT
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2003, vol. 2 (4), 26-41

Résumé
La rhinoplastie moderne ne doit plus se faire aux dépens de la fonction
nasale. La rhinoplastie fonctionnelle et esthétique, conservatrice
de l'auvent nasal, qui s’adresse essentiellement aux nez cyphotiques
ou « sous-tension », répond à ces objectifs. Elle évite la plupart
des séquelles morpho-fonctionnelles des rhinoplasties classiques
et conserve un aspect naturel au nez qui, de surcroît, vieillit
bien. Mais cette rhinoplastie moderne ne résout pas toutes les causes
dysmorphiques ou dysfonctionnelles d'obstruction nasale et il
faut souvent y associer le traitement simultané des anomalies septoturbinales
ou la correction de fosses nasales étroites par disjonction
intermaxillaire. La rhinoplastie fonctionnelle et esthétique vise à
harmoniser la morphologie nasale et faciale tout en préservant ou en
restaurant la fonction nasale. La réduction du nez est obtenue non
pas en amputant la bosse nasale, mais en diminuant la hauteur du
septum responsable de la projection du nez. La conservation de
l’auvent nasal minimise le décalage entre l’auvent nasal proprement
dit et l’auvent narinaire et rend inutile la plupart des gestes complémentaires
sur l’auvent narinaire ou les limite le plus souvent à une
simple projection.
Cette rhinoplastie, plus anatomique et plus physiologique que la
rhinoplastie classique à « toit ouvert », ne règle cependant pas tous
les problèmes: les anomalies septo-turbinales, les fosses nasales
étroites doivent être traitées conjointement.
L’aspect naturel du nez opéré, la stabilité des résultats esthétique et
fonctionnel à long terme, la diminution des gestes nécessaires sur la
pointe du nez et enfin l’amélioration ventilatoire habituelle nous ont
encouragé à persister dans cette voie depuis 15 ans (plus de 1000
cas opérés suivant cette méthode).

Abstract
Today’s rhinoplasty should not affect nasal ventilation. By preserving
the nasal vault, functional and aesthetic rhinoplasty fulfills this
condition. The main indication is the treatment of cyphotic or tension
nose. Rhinoplasty prevents most morpho-functional complications
of conventional procedures and achieves a natural-looking
nose that ages well. However, this technique is not panacea for all
dysmorphic or dysfunctional causes of nasal obstruction. Treatment
of septo-turbinal abnormalities and narrow nasal fossa must be performed
concurrently by turbinoplasty and intermaxillary disjunction.
The natural looking operated nose, the long term stability of fun ctional
and aesthetic results, the decrease of surgical procedures on
the tip of the nose and finally the usual ventilatory improvement
have enticed us to pursue in this way (over 1000 functional and
esthetic rhinoplasty procedures performed in the last 15 years).