Séance du mercredi 24 juin 2015

Séance commune avec le Service de Santé des Armées à l'Ecole du Val-de-Grâce
14h30-17h00, Val de Grace
Co-Présidence : Médecin Général Inspecteur François PONS (Val de Grâce), Georges MANTION (ANC)

 

 

Introduction générale

MANTION G

 

Introduction de la séance thématique

PONS F

 

Place de la simulation dans la formation à la médecine d'urgence et à la chirurgie en Opération Extérieure dans l’armée française
Importance of Predeployment Training in Emergency Medicine and War Surgery Using Simulation Programs in the French Military Health Service

WEY PF , MARTINEZ JY, RONGIERAS F, BAY C, RIGAL S, PONS F - Anesthésiste-Réanimateur - Professeur Agrégé du Val de Grâce - HIA Desgenettes – Lyon (1 et 2) - Chirurgien Orthopédiste - Professeur Agrégé du Val de Grâce - HIA Desgenettes – Lyon (3) - Département de médecine opérationnelle - Ecole du Val de Grace – Paris (4) - Chirurgien Orthopédiste - Professeur Agrégé du Val de Grâce - HIA Percy – Clamart (5) - Chirurgien Thoracique - Professeur Agrégé du Val de Grâce - Directeur de l’Ecole du Val de Grace – Paris (6)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2015, vol. 14 (4), 077-080

Résumé
• La simulation médicale, militaire comme civile, utilise un panel de techniques et d’outils pédagogiques complémentaires les uns des autres (Task Trainer, mannequins basse, moyenne et haute-fidélité, prothèse de grimage, blessés simulés, réacteurs biologiques et pièces anatomiques, Serious Game).
• Dans le domaine de la médecine opérationnelle, la formation et l’entraînement par la simulation se sont considérablement développés en moins de dix ans, touchant tous les maillons de la chaîne de soins en opérations extérieures.
• La formation à la prise en charge des blessés de guerre avant un déploiement opérationnel est organisée par l’Ecole du Val de Grâce (EVDG) en s’appuyant sur le Centre d’enseignement et de simulation de médecine opérationnelle (CESimMO) et ses trois antennes à Paris, Toulon et Lyon-La Valbonne.
• Un programme pédagogique cohérent accompagne les différents acteurs de la prise en charge des blessés de guerre tout au long de leur formation : formation initiale en école ou centre de formation opérationnelle, formation continue pour les médecins et infirmiers des forces mais aussi les praticiens hospitaliers.
• L’avenir de la simulation opérationnelle au sein du SSA passe par une coopération marquée avec les centres de simulation universitaires civils, un partage des savoir-faire et des compétences, en particulier dans le domaine de la recherche en simulation.

Commentateur : François PONS (Paris)

Abstract
• Civilian as military medical simulation requires a wide range of techniques and educational tools, complementary to each other: Task Trainers, low-mid and high fidelity mannequins, simulated-injured patients, live-tissue training, serious games.
• In the field of operational medicine, education and training through simulation have expanded considerably in less than ten years in most Western armies, covering all links in the care chain in external operations.
• For the French Military Health Service, all those programs are coordinated by the Val de Grace School of Military Medicine and are implemented in its three simulation centers (Paris, Lyon, Toulon).
• Medical and paramedical students, then medical doctors, surgeons and seniors paramedics, must follow dedicated programs during their primary training or their specialized exercise, before every overseas deployment.
• A good cooperation between French Military Simulation Centers and University Centers is mandatory as a cornerstone point, in order to share not only expensive materials but also knowledge and human competencies, especially in Research and Development.

 

Traumatismes thoraciques de guerre en Afghanistan : analyse du registre du service de santé des armées français
Thoracic Injuries during the War in Afghanistan: Analysis of the French Registry Reports

LESQUEN DE H, BERANGER F, BERBIS J, FORD RM, BONNET PM, THOMAS PA, POICHOTTE A, PONS F, AVARO JP - Service de chirurgie thoracique et vasculaire - Hôpital d’Instruction des Armées Sainte-Anne – Toulon - France (1, 2, 5, et 9) - Ecole du Val de Grace – Paris (1, 2, 8 et 9) - Université d’Aix-Marseille - EA 3279 – Unité de recherche en santé publique - Maladies chroniques et qualité de vie – Marseille - France (3) - Faculté de Médecine - Université de Leeds – Leeds – Royaume-Uni (4 et 6) - Service de chirurgie thoracique - Maladie de l’œsophage - Transplantation pulmonaire - Université d’Aix-Marseille - Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille - Hôpital Nord – Marseille - France - Service de chirurgie orthopédique et traumatologie - Centre Hospitalier Loire Vendée Océan – Challans – France (7)
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2015, vol. 14 (4), 070-076

Résumé
Contexte : Durant la guerre contre le terrorisme, un blessé sur 10 présente un traumatisme thoracique.
Méthodes : L’Hôpital Médico chirurgical, déployé sur le tarmac de l’Aéroport international de Kaboul, comparable à un Trauma Center de niveau I, correspond au niveau 3 du soutien sanitaire OTAN. Les données des patients opérés étaient saisies de manière prospective dans le registre OPEX®. Les blessés présentant une lésion thoracique ont été inclus dans cette étude de manière rétrospective.
Résultats : De Janvier 2009 à Avril 2013, 3 181 patients ont été opérés à l’Hôpital Médico Chirurgical, 922 étaient des blessés de guerre et 89 avaient des lésions thoraciques. Quarante-quatre étaient des admissions directes, 26 provenaient d’un poste médical avancé (Rôle 1), 19 d’une antenne chirurgicale (Rôle 2). Les blessés étaient des sujet d’âge moyen 27,9 ans, en majorité civils (60,7 %), de sexe masculin (94 %), victimes de traumatismes multiples (78 %), graves (ISS moyen 39,2), et pénétrants (96 %). Ils présentaient des plaies par explosion (37 %), par arme à feu (53 %) ou par arme blanche (9 %). Une thoracotomie a été réalisée dans 36 % des cas, une laparotomie dans 49 % des cas et une cervicotomie dans 10 % des cas. Les principales lésions retrouvées étaient : un hémothorax (60 %), un pneumothorax (39 %), une plaie diaphragmatique (37 %), une plaie du parenchyme (35 %), et une plaie du cœur ou des gros vaisseaux (20 %). Les principaux actes réalisés ont été des sutures diaphragmatiques (n=25), des résections pulmonaires (n=10), et des gestes d’hémostase (n=13). La mortalité globale était de 11 %.
Conclusion : L’analyse de la base de données OPEX® atteste de l’expérience des chirurgiens généralistes militaires dans la gestion du traumatisme thoracique de guerre.

Commentateur : Alain CHAPELIER (Suresnes)


Abstract
Background: During Global War on Terror, 10% of casualties was presenting with chest trauma.
Methods: The Combat Support Hospital of the Kabul International Airport is like a level 1 US trauma center and was used as a Role 3 in NATO medical support. All the operated patients were recorded in the OPEX registry. This study retrospectively included the trauma patient with chest injury.
Results: The OPEX registry prospectively recorded 3181 patients operated in Combat Support Hospital from January 2009 to April 2013, 922 were wounded in action, and 89 had a chest injury. Forty four were admitted directly to the Combat Support Unit, 26 were transferred from the unit medical support, and nineteen from a Forward Surgical Team. The wounded were mainly young (mean: 27.9 years old), men (94%) and civilian (61%). Surgeons have to deal with polytraumatism (78%) with penetrating wound (96%). In most of cases, gunshot wound were noticed (53%) before injuries due to explosive devices (37%) and stab wounds (9%). Surgical approach chosen was laparotomy (49%), thoracotomy (36%) and cervicotomy (10%). Main injuries was hemothorax (60%), pneumothorax (39%), diaphragmatic (37%), lung (35%), and heart or great vessels (20%) injuries. Surgeons performed diaphragmatic repair (n=25), lung resections (n=10), haemostasis (n=13) and overall mortality was near than 11%.
Conclusion: The OPEX registry reports the military general surgeon experience in war chest trauma care.

 

Étude rétrospective sur les 18 mois d'une Antenne Chirurgicale à Gao (Mali) lors de l’opération Serval

MALGRAS B, BARBIER O, PETIT L, RIGAL S, PONS F, PASQUIER P

Résumé
B.Malgras*, O.Barbier, L.Petit, S.Rigal, F.Pons, P.Pasquier
*Service de chirurgie viscérale - HIA du Val de Grâce – Paris

Introduction: le 11 janvier 2013, La France a lancé l’opération militaire Serval au Mali suite à la résolution 2085 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Entre janvier et mars 2013, plus de 4000 soldtas français ont été déployés pour épauler l’armée malienne et les forces africaines engagées dans le conflit.
Méthode: tous les patients opérés au rôle 2 de Gao ont été inclus de façon prospective dans une base de données.
Résultats: 268 patients ont été opérés au rôle 2 français de Gao avec un total de 296 chirurgies. Parmi ceux-ci, 40% étaient des civils maliens, 24% des soldats français et 36% des soldats de la coalition internationale. L’activité de chirurgie orthopédique a été majoritaire suivie de la chirurgie viscérale avec 43% des actes chirurgicaux. Des actes de chirurgie spécialisées ont été également réalisés avec de la neurochirurgie, de la chirurgie thoracique, vasculaire ou gynécologique.
Conclusion: cette analyse de l’activité chirurgicale du rôle 2 français de Gao confirme les caractéristiques spécifiques des nouveaux conflits dits “asymétriques”. Devant la diversité des spécialités chirurgicales auxquelles sont confrontés les chirurgiens des rôles 2 en mission, une formation spécifique appelée CACHIRMEX a été mise en place depuis 2007à l’Ecole du Val de Grâce.

Commentateur : Djibril SANGARE (Bamako)

 

Les traumatismes tête et cou en situation de conflit armé. Retour d’expérience de 40 mois à Djibouti

GAUTHIER J, CRAMBERT A, PONS Y

Résumé
J.GAUTHIER - A.CRAMBERT - Y.PONS ; Service de chirurgie ORL et cervico-faciale ; HIA DESGENETTES LYON; HIA PERCY CLAMART

Djibouti apparaît aujourd'hui comme un ilot artificiel de sécurité au sein d'une région d’extrêmes tensions, de conflits armés conventionnels, d'attentats terroristes ou de piraterie active.
Le poste de chirurgien ORL et cervico-facial de l'hôpital Bouffard est unique en ce sens, en terme de compétences et de moyens techniques, et est ainsi régulièrement sollicité pour la prise en charge de ces victimes.
Nous exposons ainsi, une série de 57 patients, blessés en situation de conflit et évacués sur l’hôpital, que nous avons pris en charge au cours de deux séjours entre aout 2009 et décembre 2014, dont 20 (35%) présentaient au moins une atteinte, de la tête ou du cou.

Commentateur Bernard RICBOURG (Besançon)

 

Prise en charge des traumatismes des membres de l’enfant dans les structures chirurgicales de l’avant

MATHIEU L, BERTANI A, BARBIER O, OLLAT D, RONGIERAS F, PONS F
Texte intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2016, vol. 15 (2), 007-015

Résumé
Mathieu L1, Bertani A2, Barbier O3, Ollat D3, Rongiéras F2, Rigal S1
1- Hôpital d’Instruction des Armées Percy, Clamart
2- Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes, Lyon
3- Hôpital d’Instruction des Armées Bégin, Saint-Mandé

Dans les conflits asymétriques récents, de nombreux enfants ont été traités dans les structures chirurgicales de l’avant en tant que victimes collatérales de la guerre ou dans le cadre de l’Aide Médicale aux Populations (AMP). La chirurgie pédiatrique représentait ainsi 18% de l’activité de traumatologie à l’Hôpital Militaire de Campagne (HMC) de Kaboul, avec une atteinte des membres dans 70% des cas. Des études rétrospectives ont montré que la moitié des patients étaient des traumatisés de guerre. Leur traitement était similaire à celui des adultes, avec cependant certaines spécificités liées au potentiel de consolidation élevé, et des indications de chirurgie d’anticipation des déformations secondaires à l’atteinte des cartilages de conjugaison. L’autre moitié était des enfants traités pour des traumatismes de pratique civile dans le cadre de l’AMP. Il est apparu, qu’à l’exception des brûlés graves et des polytraumatisés sévères, leur traitement chirurgical était relativement aisé avec les ressources disponibles. A la lumière de cette expérience, les auteurs discutent les particularités et problèmes posés par la prise en charge des enfants dans les structures chirurgicales de l’avant, en insistant notamment sur la formation des chirurgiens déployés, l’intérêt de la télémédecine, et sur la nécessité d’une coordination avec les formations sanitaires locales.

Commentateur : Joël LECHEVALLIER (Rouen)