Séance du mercredi 16 novembre 2005
15h00-17h00 - Les Cordeliers
Résumé La durée d’hospitalisation après résection colo-rectale est de l’ordre de 15 jours en France, alors que certaines équipes ont publié des durées de 2 à 5 jours. L’objectif de ce travail a été d’obtenir une durée de séjour post-opératoire inférieure à 7 jours. L’étude a porté sur 61 patients ayant eu une résection colo-rectale par laparotomie : 16 hémicolectomies droites, 9 gauches, 15 sigmoïdectomies et 21 résections antérieures. L’intervention a été pratiquée par une incision médiane dépassant l’ombilic dans 13 cas, sous ombilicale dans 22 cas, élective dans 26 cas (transverse droite dans 16 cas et iliaque gauche dans 10 cas). Le protocole comportait une analgésie péridurale ou par irrigation pariétale de Ropivacaïne, la limitation des apports liquidiens intraveineux, la reprise rapide de l’alimentation orale et de la mobilisation active. Les délais médian et moyen de sortie ont été de 6 et 7,3 jours respectivement ; 36 opérés (59 %) sont sortis entre le 3ème et le 6ème jour postopératoire, 8 (13 %) sont sortis au 7ème jour et 17 (28 %) après le 7ème jour. Une sonde naso-gastrique a été nécessaire chez deux opérés (3,3 %). Il y a eu 10 complications post-opératoires (16 %) et 3 réhospitalisations (5 %). Il n’y a eu aucun décès. Si le délai de sortie ne peut pas être réduit au minimum dans tous les cas, un délai médian nettement inférieur à ce qu’il est actuellement peut être obtenu facilement par la mise en œuvre de quelques mesures volontaristes mais simples et peu coûteuses. Outre les avantages pour l’opéré, qui récupère plus vite ses fonctions normales, la réduction des coûts mérite d’être prise en considération à une époque où le problème budgétaire est crucial.
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Les ruptures diaphragmatiques post traumatiques. Place de la chirurgie mini-invasive Traumatic ruptures of the diaphragm: evaluation of mini invasive
surgery.
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GIUDICELLI R, LECUYER T, VELLY JF, GROSDIDIER G, HEYD B, D'JOURNO B, MANTION G, JANCOVICI R (Marseille, Bordeaux, Nancy, Besançon, Clamart) Texte
intégral : E-Mémoires de l'ANC, 2006, vol. 5 (1), 05-10 |
Résumé Objectif : Déterminer la place de la chirurgie mini-invasive dans le traitement des ruptures diaphragmatique post-traumatiques. Les ruptures diaphragmatique (RD) se voient dans environ 5% des polytraumatismes graves. Elles demeurent des lésions graves s’accompagnant d’une forte morbidité et mortalité en rapport avec la gravité des lésions associées. Le diagnostic peut être parfois difficile à établir car l’imagerie visualise mal la rupture elle même. Le scanner avec des coupes horizontales, frontales et sagittales est l’examen de référence mais il peut être non significatif dans certains cas. De ce fait le diagnostic peut ne pas être fait notamment dans les cas de RD droites. Le traitement chirurgical s’effectue par laparotomie ou thoracotomie mais la chirurgie mini-invasive peut être considérée comme une voie d’abord légitime chez un patient présentant un état hémodynamique stable. Résultats : la mortalité se situe aux environs de 16% et les complications sont essentiellement de type infectieux.
Abstract Aim of the study: To determine if mini-invasive surgery can be used successfully in patients with a blunt diaphragmatic rupture. Diaphragmatic rupture occurs in about 5% of major blunt trauma victims. This complication is associated with high morbidity and mortality. Mortality is due to associated injuries. The diagnosis of diaphragmatic rupture remains problematic due to the poor specificity of clinical signs. Radiological study fails to show the discontinuity of the diaphragm. CT scan with axial, sagittal and coronal reformations is systematically performed but can be equivocal in some cases. Therefore diagnosis can be missed particularly in ruptures of the right hemi diaphragm. Surgical treatment is performed by laparotomy or thoracotomy but mini-invasive surgery is a new approach that may be used in a patient with a good hemodynamic situation. Results: Hospital mortality is about 16% and post-operative complications are essentially thoracic or abdominal sepsis.
Résumé Dans un livre intitulé « Le Foie : études anatomiques et chirurgicales », Cl. Couinaud rappelle que la capsule de glisson se condense autour des structures de la trinité portale : l’artère hépatique, la veine porte et le canal hépatique et leurs divisions, quand elles entrent (ou sortent) dans le parenchyme hépatique. Alors, chaque canal biliaire, artère hépatique et veine porte sont entourés par une gaine fibreuse qui est appelée gaine glissonnienne. Cl. Couinaud a décrit 3 voies d’abord des pédicules glissonniens : 1 – intra fasciale (ou extra hépatique) décrite par Jean-Louis Lortat-Jacob, 2 – extra faciale (Cl. Couinaud) avec les améliorations apportées par F. Lazorthes, Galperine, Takasaki, 3 – trans-scissurale : jusqu’à présent la voie trans-scissurale antérieure avait été décrite par Cl. Couinaud et développée par Tan That Tong. Nous avons décrit en 1992 la voie trans-scissurale postérieure ou dorsale, suivant la scissure dorsale entre les segments IV et I et VIII et le nouveau segment IX de Couinaud. Cet abord intra hépatique par voie scissurale postérieure à des indications techniques et oncologiques. Les indications techniques sont l’hépatectomie droite et droite élargie l’hépatectomie gauche élargie, les segmentectomies et sectoriectomies droites, les lithiases intra-hépatiques, les réparations de voies biliaires. Les indications oncologiques sont : les tumeurs de Klatskin, les métastases hépatiques, les hépatomes sur cirrhose. L’étude de la survie à long terme montre une constante amélioration des résultats sans que l’on puisse affirmer avec certitude qu’ils soient dus à l’amélioration de la technique chirurgicale.
Résumé La mobilité de nos structures nous est tellement intrinsèque, naturelle, qu’elle n’appelle pas d’interrogation. Le simple geste de pouvoir soulever la peau, l’observer se redraper, reprendre sa forme et sa texture initiale en quelques secondes est certes très banal mais en fait, très interrogatif quand on pense à tous les éléments entrant en jeu. Le constat est le même lorsque l’on ferme les doigts et que l’on pense à la progression du tendon fléchisseur tout au long de la paume sans traduction externe. Pendant des décennies, les explications scientifiques se sont bornées à la notion du concept d’élasticité ou de l’existence de tissu conjonctif lâche (connective tissue) lamellisé avec plus ou moins un espace virtuel, explications dont la biomécanique est plus que floue. En dehors de ces concepts anciens, depuis plus de 50 ans, la recherche scientifique est passée au niveau microscopique et a abandonné le concept global, mésosphérique. La dissection chirurgicale in vivo permet de constater qu’il n’ y a que des connections tissulaires, une véritable continuité histologique sans séparations nettes que ce soit entre la peau et l’hypoderme, les vaisseaux, puis l’aponévrose et le muscle. On discerne partout des structures qui assurent le glissement, que ce soit entre l’aponévrose musculaire, les structures graisseuses, puis le derme. Les auteurs, à l’occasion de leurs études sur les systèmes de glissement entre organes, et en particulier au niveau tendineux ont constaté un type de structures, constituées de filins, haubans, câbles, voilages, qu’ ils ont appelé le concept de Système Collagénique Multimicrovacuolaire d’Absorption ynamique. M.C.D.A.S. Ce système est d’organisation totalement chaotique et de fonctionnement très éloigné des analyses mécaniques traditionnelles. L’unité fonctionnelle du glissement des structures déterminée par le croisement dans les 3 dimensions de l’espace est la microvacuole, de forme polyédrique et dont l’armature collagénique est de type I ou IIII et le contenu constitué de protéoglycoaminoglycanes. La dynamique du système multimicrovacuolaire grâce aux différentes qualités de précontrainte et de fusion-scission-dilacération moléculaires permet de réaliser toutes les subtilités du mouvement à l’intérieur du corps, associant mobilité, rapidité, interdépendance et adaptabilité plastique Cette notion de microvacuoles est aussi fascinante car elle permet de mieux expliquer tout d’abord la capacité de remplir l’espace. La matière est constituée d’éléments, mais ces éléments, même si la répartition semble chaotique, ne se disposent pas en vrac. Ils occupent l’espace de façon optimale. L’acceptation du concept vacuolaire permet aussi de mieux définir des états de la matière au décours d’une vie comme l’oedème, l’obésité, le vieillissement et enfin l’inflammation. Ce système de glissement se retrouve dans tout le corps et semble être la trame tissulaire organisatrice globalisante. Il impose une vision plus holistique.
Abstract The mobility of our body structures is so intrinsic and natural to us that we tend to take it for granted. The very fact of being able to pinch your skin and lift it, then let it go and see it return to its initial shape and texture in just a few seconds may seem banal enough until you begin to think of all the elements involved. The same is true when you bend your fingers and think of the movement of the flexor tendon across the palm without external translation. For decades, scientists thought that the skin was simply an elastic structure with loose connective tissue and a more or less virtual space. However, in biomechanical terms, this explanation is very vague. These old concepts, developed more than 50 years ago, have evolved thanks to the impact of research at the microscopic level, and the global, mesospheric concept has been abandoned. And yet, surgical dissection in vivo demonstrates that there are only tissue connections, simply a histological continuum without any clear separation between skin and hypodermis, the vessels, the aponeurosis and the muscles. In fact, visible everywhere are structures which ensure a gliding movement between the aponeurosis, the fat structures and the dermis. As they studied this system of gliding between the various organs, in particular at the level of the tendons, the authors noted the existence of a type of system composed of cables and veil-like structures that they term the Multimicrovacuolar Collagen Dynamic Absorption System (MVCAS). This system looks totally chaotic in organization and seems to function in a manner far removed from traditional mechanical structures. The functional unity of this sliding system is dependent upon a polyhedral three-dimensional crisscrossing in space of the microvacuoles, whose collagen envelope is type 1 or type 4 and whose content is made up of proteoglycoaminoglycans. The dynamic of this multimicrovacuolar system allows all of the subtle movements that occur within the body, thanks to its pre-stressed nature and the molecular fusion-scission-dilacerations that it is capable of. In this way, the system is mobile, can move quickly and interdependently, and is able to adapt is plasticity. This notion of microvacuoles is a fascinating one because it provides an explanation for the system’s space-filling ability. The matter is composed of elements. However, although they seem to be arranged in a haphazard manner, this is not the case. In fact, they occupy space in an optimal manner. If we accept this notion of microvacuoles, then it becomes possible to explain certain pathologies occurring with age, such as edema, obesity, aging and inflammation. This sliding system is to be found everywhere in the body and would seem to be the basic network of tissue organization. For this reason, it should be thought of in global terms. Since it constitutes the inseparable link and occurs in all living structures and at many levels, could it be that it the basic architectural design of Life ?
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