L. 467.  >
À Charles Spon,
le 6 mars 1657

Monsieur, mon cher ami, [a][1]

Ce 24e de février. Je vous écrivis hier, par le moyen de M. Rousselet, [2] une lettre de deux pages dans laquelle, entre autres nouvelles, je vous mandais la mort de notre pauvre ami M. Riolan. [3] M. Rousselet m’a promis qu’elle vous sera rendue par ordre de Monsieur son père [4] en main propre. C’est par cette même voie que j’ai déjà écrit, il y a déjà plus de cinq semaines, à M. Guillemin [5] qui est leur médecin, dont je n’ai eu aucune réponse : est-ce qu’il ne l’aurait pas reçue ? je vous prie de lui demander ; c’est peut-être qu’il n’a rien à m’y répondre, ou bien plutôt, ne serait-ce pas qu’il serait malade ? sed absit[1]

On dit que la peste recommence à Naples [6][7] et qu’elle ne diminue pas à Rome ; et que le cardinal de Retz [8] a présenté, ou plutôt envoyé au pape [9] une requête afin de le supplier d’obtenir du roi [10] pour lui une permission qu’il puisse jouir du revenu temporel de son archevêché et de son abbaye.

Le roi a donné audience à quatre divers ambassadeurs cette semaine, savoir au nouveau nonce du pape, [11] aux ambassadeurs de Savoie, de Venise et de Portugal, [2] et a pris le deuil (qui est un habit violet) pour le feu roi de Portugal [12] et pour la duchesse de Lorraine. [13]

Le Parlement continue, toute autre affaire cessante, à travailler au procès de M. Vallée sieur de Chenailles [14] (belle terre près d’Orléans) ; [3] il y en a encore pour huit jours et puis après, gare la tête car il y en a bien ici qui gageraient de sa mort et qu’il n’y aura pas de rémission du côté de la cour. Pour le Parlement, on dit qu’il ne peut en échapper, qu’il faut qu’il y soit condamné ; même, les conclusions du procureur général se savent déjà et vont à la mort, à ce que m’en a dit ce matin un conseiller, savoir à être dégradé de sa charge de conseiller de la Cour, sadite charge supprimée, son bien confisqué au roi et la tête coupée en Grève, [15][16] ce qui est le plus fâcheux. J’ai céans un fort beau livre in‑4o de Genève intitulé Les Parlements de France de M. de La Roche Flavin[17] dans lequel se lisent plusieurs exemples de présidents et conseillers de divers parlements qui ont été condamnés et exécutés pour divers crimes, des parlements de Paris, Toulouse [18] et Rouen. [19] C’est au livre xi, chap. 12[4] Ce livre est fort beau et curieux. Le fils de l’auteur est conseiller au parlement de Toulouse, que j’ai vu ici et traité malade ; il fut ravi de joie quand il vit que je connaissais le livre de Monsieur son père et que j’en faisais grand cas, comme il mérite. C’est un des meilleurs livres que j’aie céans. Il a autrefois été imprimé in‑fo, pour la première impression, à Bordeaux l’an 1617, qui est l’année que feu ma mère [20] m’amena petit garçon à Paris pour tâcher d’y faire fortune et me retirer des champs où la guerre et la taille [21] font trop et trop de désordres ; c’était un des premiers souhaits de feu mon père. [22][23]

M. de Chenailles est encore dans la Bastille, [24] mais on croit qu’en bref il sera amené dans la Conciergerie. [25] Un de mes amis voudrait bien savoir si dans Lyon présentement on n’imprime pas les Mémoires de M. de Tavannes [26][27][28] et m’a prié de m’en enquérir. [5] Je vous prie de le demander à quelques libraires de Lyon, peut-être que M. Huguetan, Devenet [29] ou Borde, [30] ou Rigaud [31] le sauront bien.

Un conseiller de la Cour m’a dit aujourd’hui que si M. de Chenailles n’eût été fou, comme il en tient de race, qu’il n’eût jamais pensé à une si méchante et si malheureuse affaire qu’est celle pour laquelle il est prisonnier ; mais qu’il a bien montré sa folie par ses réponses, qu’il a bien avoué des choses par ses interrogations qu’il pouvait dénier et dont il n’eût jamais pu être convaincu ; que l’on ne saurait faire le procès à personne sur confrontation de lettres parce que les écrivains s’y trompent très souvent quand il est question de la vérification ; [6] si bien que s’il se fût bien défendu, s’il eût nié tout ce qu’il fallait nier, il ne serait pas dans le péril éminent de sa vie comme il est. Néanmoins, il croit qu’il y aura bien des juges qui n’opineront pas à la mort et qu’il y a lieu de le traiter un peu plus doucement, κατα το επιεικης, nostri verbum iuris[7] Quelque crime qu’il y ait dans son fait, il y a encore plus de folie que de méchanceté.

Ce 26e de février. Le fils de M. Moreau [32] m’est venu voir aujourd’hui après-dîner, qui me dit qu’il n’oserait aller à la foire Saint-Germain, [33] à cause de la bibliothèque [34] de feu Monsieur son père [35] pour laquelle il a grand regret. Il n’en a presque rien sauvé. Il m’a parlé de quelques copies de lettres qu’il vous a écrites, qui sont toutes pleines d’érudition. Il dit que Monsieur son père lui a parlé très peu durant toute sa maladie et ne lui a presque rien dit ni rien recommandé. Il m’a dit qu’il avait eu un sac plein de papiers à examiner et qu’il ne sait ce que c’est ; mais surtout, il dit qu’il n’a pas toutes les leçons qu’il a faites ; et entre autres, il cherche un commentaire entier sur les Aphorismes d’Hippocrate [36] dont je n’ai jamais ouï parler.

Il est ici mort un intendant des finances nommé M. Gargant, [37] d’une jaunisse [38] et d’une flétrissure par tout le corps. On s’en va bientôt rendre les liards à un double[8] On travaille ici fortement à bâtir un hôpital [39] pour y enfermer les pauvres et valides mendiants. On dit aussi que l’assemblée des Messieurs du Clergé [40] s’en va finir bientôt et qu’ils n’ont offert que deux millions au roi qui en prétend bien davantage ; et qu’à moins de contenter le roi, on ne leur tiendra rien de ce qu’on leur a promis. On dit que le prince de Condé [41] a écrit au roi et partout que si on fait mourir de Chenailles, qu’il se vengera sur tout ce qu’il pourra ; cela fera peur aux officiers de l’armée et cette considération pourra empêcher que l’on n’aille jusqu’au bout, vu les conséquences qui peuvent en être très dangereuses.

Ce 28e de février. M. de Chenailles a présenté requête à la Cour à ce qu’on lui donnât un conseil libre d’autant que dans la Bastille où il est, quand les avocats le vont voir, ils n’ont pas la liberté qu’ils désirent à cause d’un lieutenant du gouverneur de la Bastille qui y est toujours présent. La Cour de Parlement a ordonné ce matin que Messieurs les Gens du roi iront vers Sa Majesté la prier de permettre que ledit M. de Chenailles soit transféré en la Conciergerie.

M. Gargant, intendant des finances, avait gagné beaucoup de bien à être partisan, mais enfin il est mort de regret d’avoir perdu tout d’un coup un million au jeu : [42] voilà comment ces Messieurs les partisans se moquent du monde, de ceux qui paient la taille et de Dieu même ; et enfin la mort se moque d’eux aussi, comme elle fait de tout le monde.

Voilà un médecin de Bourges [43] nommé M. Ferrant [44] qui vient de sortir de céans, qui m’a dit que M. de Belleval [45] de Montpellier [46] est mort : qu’en croyez-vous ? Il m’a dit aussi qu’il a vu un livre in‑4o imprimé chez M. Rigaut à Lyon, d’un médecin de Provence nommé de Fontaines, [47] qu’il a intitulé Antihermetica, et que ce livre est entièrement contre Van Helmont : [48] savez-vous ce que c’est ? [9]

Un de nos anciens médecins m’a dit aujourd’hui que le Mazarin a fort rudement traité et menacé Vallot [49] d’avoir, comme il a fait, mal traité et même donné de l’antimoine [50] à sa nièce, Mme de Mercœur ; [51] si bien que Vallot s’est vu à la veille d’être chassé. Je crois que cela pourrait se faire bien aisément s’il se présentait encore quelque charlatan qui voulût encore donner 70 000 livres de cette place, comme a fait Vallot qui a bien de la peine d’être payé de ses gages.

On parle ici d’un grand tremblement de terre qui a été en Touraine [52] et qui a abattu quelques maisons, d’où les pauvres habitants ont été accablés. Bon Dieu, que ce pauvre animal que l’on appelle un homme est sujet à plusieurs calamités et à divers accidents !

Ce 27e de février. MM. Nourri et Girard, [53][54] deux marchands associés dans la rue Saint-Denis, [55] m’ont aujourd’hui annoncé que M. de Gonsebac, [56] marchand de Lyon, leur envoyait pour moi un paquet dans lequel était un tableau ; [57] je me doute que c’est le vôtre. Dès que je l’aurai, je le mettrai en bon endroit, avec Fernel, [58] Ellain, [10][59][60] Duport, [61] Seguin, [62] Marescot, [63] Nicolas Piètre, [64] feu M. Riolan, André Du Laurens, [65] feu M. Gassendi, [66] Salmasius, [67] Heinsius, [68] Grotius, [69] Naudeus, [70] Muret, [71] Buchanan, [72] les deux Scaliger, [73][74] Lipsius, [75] Thuanus, [76] Crasso, [11][77] Passerat, [78] Campanelle, [12][79] Fra Paolo Sarpi, [13][80] Casaubon, [81] le chancelier de L’Hospital, [82] Charron, [83] Michel de Montaigne, [84] l’auteur François, autrement nommé Rabelais, [85] le divin Érasme, [86] etc. Voilà les dieux tutélaires de ma bibliothèque, [14][87][88] et dès que le paquet de M. de Gonsebac sera arrivé, le maître d’icelle vous y colloquera pareillement ; et puis après [89]

Tu quoque principibus permixtum agnoscit Achivis[15]

M. de Chenailles a présenté requête au Parlement, protestant plusieurs nullités dans tout ce qu’on a fait contre lui jusqu’ici en son procès, et qu’il s’offrait de le prouver par un avocat qu’il emploierait pour cela. La Cour a ordonné que le lendemain, les chambres assemblées, un avocat plaiderait et serait entendu pour la défense du dit prisonnier ; ce qui a été fait et peut-être jamais rien de pareil : M. Caillard, [90] avocat de la Religion prétendue réformée, a plaidé le vendredi, a dit tout ce qu’il a voulu, et a été fort bien et parfaitement entendu ; M. Talon, [91] l’avocat général, lui a répondu fort civilement ; lui, de même, a fort honnêtement et fort modestement répliqué à M. Talon et on a remis au lendemain à délibérer sur les raisons que ledit avocat a alléguées pour son prisonnier.

Ce matin samedi 3e jour de mars, on a renoncé à délibérer sur le plaidoyer de M. Caillard, du jour d’auparavant, mais il n’y a encore eu que huit conseillers qui aient dit leur avis.

Avant-hier fut ici pendu à la Grève [92][93] un voleur dont le corps a été apporté à nos Écoles. [94] Le professeur de physiologie [95] qui la devait faire s’est trouvé malade, c’est M. de La Vigne ; [96] et M. Perreau, [97] professeur en chirurgie, de même ; le professeur de pathologie [98] en a déjà fait une ; si bien que l’on m’en a prié comme professeur du roi en anatomie, et ai commencé ce matin l’exercice de ma profession royale par là ; sans quoi j’eusse commencé mes leçons publiques mercredi prochain. [16][99]

Je vous demande pardon de mes corvées et je pense que vous me les pardonnez de bon cœur : faites-moi la grâce de dire au bon M. Sauvageon, [100] notre ancien ami, que je lui ai bien de l’obligation de son souvenir, que je lui baise les mains et que j’ai aujourd’hui rencontré un honnête homme de ses amis nommé M. Alouri, qui m’a témoigné en plusieurs façons que M. Sauvageon continuait de m’aimer, dont je le remercie bien humblement.

Je vous prie aussi de dire à M. Huguetan le libraire que M. Ravaud, en son dernier voyage qu’il a fait ici, m’avait promis de me faire envoyer un Sennertusen blanc[101] en deux tomes de la seconde impression ; et comme je ne l’ai pas reçu, je le prie de m’en envoyer un avec mes deux tomes de Io. Heurnius in‑4o puisqu’il ne l’imprime pas ; [102] j’ai vu ici lettre qui portait qu’il est sur la presse et qu’on l’imprime présentement à Rotterdam. [17][103]

J’apprends ici que les Institutiones Laz. Rivierii [104] ont été réimprimées in‑8o à Leipzig : [18][105] ce sont des imprimeurs [106] qui courent à la nouveauté, espérant en avoir bon débit ut faciant rem, si non rem, quocumque modo rem[19][107]

Il y a ici grand nombre de malades a catarrho quodam epidemico qui fit per defluxum seri maligni a cerebro in fauces sensim defluentis. Nonnullis etiam repit ad pulonem usque, acerbamque tussim commovet : quibus singulis summum et saluberrimum est præsidium venæ sectio, per quam merum tabum feliciter educitur a venis. Nullum habui in manibus, qui hac arte non evaserit ; [20][108] je ne leur ordonne que de l’eau de casse [109] avec un peu de séné [110] à la fin, et ne les purge [111] que lorsqu’ils sont fort dégagés ; mais c’est chose remarquable qu’à tous tant qu’ils sont on ne leur tire point de sang, pas une goutte, mais de la boue plutôt, de la sanie, une humeur comme gangrenée ; même, il y en a qui éternuent cruellement, si bien que ce mal n’est guère différent de la coqueluche [112] de nos aïeux, et dont le bonhomme Baillou [113] a parlé en divers endroits de ses œuvres. [21]

Le nonce du pape a dit aujourd’hui au roi pour nouvelles qu’il aurait appris de Rome que son maître le pape avait envoyé au roi d’Espagne [114] un bref par lequel il lui permettait de lever sur les bénéfices de son royaume une somme d’argent, laquelle montera bien à huit millions par an.

Ce lundi 5e de mars. Saint-Ghislain [115] est assiégé par les Espagnols, ils ont déjà pris un fort au troisième assaut ; on parle ici d’envoyer un corps d’armée vitement au secours de cette ville, qui sera composé des garnisons des villes les plus proches. Il y a ici deux maréchaux de France bien malades, savoir M. de L’Hospital [116] et M. de La Mothe-Houdancourt. [117] M. le premier président [118] est au lit fort malade, son mal est cause que l’on n’a rien fait aujourd’hui au Palais pour l’affaire de M. de Chenailles. On dit que la reine de Suède [119] est à Lorette, [22][120] en attendant que la peste cesse à Rome où l’on dit qu’il n’en meurt que des gueux. Je viens de recevoir des mains d’un honnête homme votre lettre pour M. Najat, [23][121] je lui ai promis de voir demain deux de ses juges chez qui j’ai du crédit ; je lui en ai offert d’autres, mais il en est assuré. Tout ce qui me viendra jamais de votre part me sera toujours très expressément recommandé Je vous baise les mains de toute mon affection et suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Guy Patin.

De Paris, ce mardi 6e de mars 1657.

Cet honnête homme qui m’a rendu votre lettre pour M. Najat s’appelle M. Le Breton. M. le premier président est toujours malade et a encore été saigné deux fois aujourd’hui ; l’on dit que son mal est une inflammation de poitrine [122] avec un grand rhume [123] qui lui ébranle fort les deux épaules : gare le poumon car il a les joues bien rouges. Si le siège de Saint-Ghislain continue, l’on croit que le roi ira jusqu’à La Fère [124] pour faire passer les troupes, et que cette année nous assiégerons Dunkerque. [125] M. de Chenailles a présenté une requête civile à la Cour, on dit qu’il perd l’esprit en prison. Vale, et me ama[24]

M. Piccolomini, nonce du pape, a dit au roi que le pape son maître avait envoyé au roi d’Espagne un bref portant à lui permission de lever plusieurs sommes sur les ecclésiastiques de ses royaumes, et que cela lui vaudra bien huit millions par an ; on croit delà que le Mazarin [126] en voudra faire autant de deçà pour avoir de nouvel argent afin de continuer plus aisément la guerre au roi d’Espagne ; et ainsi nous n’aurons jamais la paix. [25]


a.

Ms BnF no 9357, fos 234‑235 ; Reveillé-Parise, no cclxcix (tome ii, pages 282‑284).

1.

« mais Dieu l’en garde. »

2.

Le 21 février, Louis xiv avait donné audience au nonce Celio Piccolomini (v. note [10], lettre 463), puis aux ambassadeurs de Venise (Francesco Giustiniani) et de Savoie (Gerolamo della Rovere), et à l’envoyé de Portugal (Domingos do Rosario) venu lui annoncer la mort de son roi, Jean iv (Levantal).

3.

V. note [4], lettre 457.

4.

Treize Livres des Parlements de France, esquels est amplement traité de leur origine et institution, et des Présidents, Conseillers, Gens du roi, Greffiers, Secrétaires, Huissiers et autres officiers ; et de leur charge, devoir, et juridiction : ensemble de leurs rangs, séances, gages, privilèges, règlements et Mercuriales. Par M. Bernard de La Roche Flavin, {a} sieur dudit lieu, Conseiller du roi en ses Conseils d’État et privé ; et ci-devant Conseiller au Parlement de Paris : et puis trente-six ans, premier Président en la Chambre des Requêtes du Parlement de Toulouse. Œuvre très utile non seulement à tous les Officiers des Parlements, mais à tous autres Magistrats de France. {b}


  1. Bernard de La Roche Flavin (1552-1627).

  2. Genève, Matthieu Berjon, 1621, in‑8o de 1 216 pages ; la première édition est de Bordeaux, S. Millanges, 1617, in‑fo.

Le chapitre xii (pages 848‑852 de l’édition de 1621) du livre xi (Des Mercuriales, censures, répréhensions et punitions des présidents, conseillers et autres officiers des parlements) est intitulé De la Sévérité des parlements à la punition et condamnation des présidents et conseillers de leur corps et compagnie. On y lit une quinzaine d’exemples de magistrats qui furent condamnés pour diverses malhonnêtetés au xvie s., avec cette morale finale (§ xxi, pages 851‑852) :

« Il est certain que les magistrats d’autant qu’ils sont plus élevés, leurs fautes sont plus remarquées. Car les fautes des petits se cachent parmi la presse qui les enveloppe, leur fortune et leur réputation étant une même chose. Au contraire, ceux qui sont élevés aux grandes charges luisent et reluisent selon l’exemple de leurs bonnes et mauvaises actions, qui sont connues et découvertes de tous. Qui demissi in obscuro vitam agunt, si quid iracundia deliquere, pauci sciunt ; qui magno imperio præditi in excelso ætatem agunt, eorum facta cuncti mortales novere, disait Cæsar apud Salust. » {a}


  1. « Si un homme de condition obscure se met en faute par colère, peu de gens le savent ; celui qui jouit d’une grande autorité et vit sur les sommets ne peut rien faire sans que tout le monde soit au courant » (Salluste, Guerre de Catilina, chapitre li).

5.

Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes (1509-1573), maréchal de France en 1570, fut l’un des plus acharnés massacreurs de la Saint-Barthélemy (1572, v. note [30], lettre 211). Ses Mémoires n’offriraient pas moins d’intérêt que ceux de Joinville et de Commynes si le vicomte Jean de Tavannes n’avait pas mêlé le récit de ses propres aventures à la vie du maréchal son père. Ils respirent partout le ressentiment d’un ligueur dont l’ambition a été trompée : mécontent des hommes et des choses, le vicomte de Tavannes expose ses idées avec la plus entière liberté ; il cherche à justifier le massacre de la Saint-Barthélemy et à le faire regarder comme la suite des imprudences de l’amiral de Coligny (v. note [156], lettre 166) ; partisan des Guise, il attaque la loi salique (v. note [15], lettre 739), discute l’accession de Hugues Capet à la Couronne, rappelle les droits de la Maison de Lorraine comme descendant de Charlemagne et reconnaît au pape le pouvoir de donner l’investiture des trônes ; il justifie les jésuites de l’accusation d’avoir enseigné le régicide, mais il commente dans un esprit odieux l’assassinat de Henri iv, roi dont il cherche à rabaisser la gloire ; et par une singularité assez commune, Tavannes s’étonne qu’on le tienne lui-même à l’écart de l’autorité et des honneurs ; il ne cesse d’exalter son père, qu’il justifie sur tous les points, et de vanter la noblesse de sa famille qu’il fait remonter jusqu’au iiie s. et même à une époque beaucoup plus reculée. Ces mémoires sont néanmoins utiles pour la partie politique : on y voit à découvert le ressort de plusieurs intrigues ; on y trouve, outre des anecdotes instructives, des particularités et des réflexions du plus grand intérêt sur les événements qui ont eu lieu depuis le règne de François ier jusqu’au commencement de celui de Louis xiii ; une foule d’idées sur presque tous les points de l’administration et du gouvernement, sur la politique, et spécialement sur l’art de la guerre, des remarques profondes qui montrent un esprit indépendant des préventions du siècle et des préjugés de caste. Ayant vu les états généraux quatre fois assemblés, l’auteur en connaît très bien la tendance et les prétentions, et il semble prévoir que la jalousie qui règne entre les trois ordres entraînera par la suite une catastrophe où la noblesse et le clergé seront sacrifiés. Il reproche à la noblesse de dédaigner les charges de la magistrature qui donnent à la judicature une partie du pouvoir et de la souveraineté (G.D.U. xixe s.).

Guy Patin mentionnait ici pour la première fois l’aventure que constitua la réédition à Lyon en 1657 des sulfureux Mémoires de Tavannes, rédigés par son fils cadet, Jean, vicomte de Tavannes (1555-1629), ligueur forcené qui en avait supervisé lui-même les premières impressions secrètes dans son château de Sully près d’Autun (sans date) pour en faire circuler quelques exemplaires dans sa famille et parmi ses amis. Pour compliquer d’éventuelles poursuites, ils portaient deux titres différents :

Faute d’en avoir obtenu le privilège, les libraires lyonnais Jean Champion et Christophe Fourmy les réimprimèrent à l’identique :

Mémoires de très noble et très illustre Gaspard de Saulx, seigneur de Tavannes, maréchal de France (depuis l’an 1530 jusques à sa mort en 1573, dressés par son 2e fils Jean de Saulx, vicomte de Tavannes, avec ceux de ce dernier, depuis 1573 jusques en 1596 ; le tout recueilli par Charles de Neufchaises, son neveu)… {a}


  1. Sans lieu ni nom ni date, in‑fo ; ils ont été réédités par M. Petitot dans la Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France… (tome xxiii, Paris, Foucault, 1822, in‑8o de 436 pages, pour le premier de deux tomes, qui va jusqu’à l’année 1647).

6.

On parlerait aujourd’hui de graphologues experts en authentification des lettres manuscrites.

7.

« selon la juste mesure, qui est un terme de notre droit. »

8.

Le double était une monnaie de cuivre valant deux deniers (un sixième de sol), et le liard en valait trois (un quart de sol). Rendre le liard à un double, ce n’était rien moins que dévaluer d’un tiers la petite monnaie qui servait dans les menus achats de tous les jours.

9.

Annoncée depuis mars 1655 (v. note [18], lettre 395), c’était la :

D. Gabrielis Fontani, Iacobi filii, artium et medicinæ doctoris, medicorum Massiliensium Collegii aggregati, de Veritate Hippocraticæ medicinæ firmissimis rationum et experimentorum momentis stabilita, et demonstrata ; seu Medicina antihermetica,
In qua dogmata medica physiologica, pathologica et therapeutica, contra Paracelsi, et hermeticorum placita clarissime promulgantur : non reiectis penitus chymicorum inuentis, ad Hippocraticam artem conferentibus.
Adiectus est ad calcem generalis index rerum in hoc opere contentarum ; necnon introductio ad methodum medendi, atque Apologeticon adversus Van Helmont ubi firmissime demonstratur, quatuor humores Galenistarum non esse fictitios : cætera octavo abhinc folio recensentur
.

[Vérité de la médecine hippocratique, affermie et démontrée par les plus solides forces des raisonnements et expériences de M. Gabriel Fontaine, fils de Jacques, {a} docteur ès arts et médecine, agrégé au Collège des médecins de Marseille ; ou la Médecine antihermétique,
qui énonce très brillamment les dogmes médicaux physiologiques, pathologiques et thérapeutiques, contre les préceptes de Paracelse et des hermétiques ; sans rejeter tout à fait les découvertes des chimistes qui contribuent à l’art hippocratique.
Y est ajouté à la fin un index général des matières contenues dans cette œuvre, ainsi qu’une introduction à la méthode de remédier, et une Apologie contre Van Helmont, {b} où il est très solidement démontré que les quatre humeurs des galénistes ne sont pas fictives. Voir le folio 8 {c} pour le sommaire complet]. {d}


  1. V. note [46], lettre 97.

  2. Jan Baptist Van Helmont (v. note [7], lettre d’André Falconet, datée du 12 mars 1657).

  3. Elenchus, page 18.

  4. Lyon, Philippe Borde, Laurent Arnaud et Claude Rigaud, 1657, in‑4o. Ce livre contient non pas une, mais deux Apologies contre Van Helmont.

V. notes [26], lettre 469, pour Louis Ferrant, médecin de Bourges, et [12], lettre 57, pour Martin Richer de Belleval, qui ne mourut qu’en 1664.

10.

Nicolas Ellain (Paris 1534-ibid. 1621) étudia d’abord le droit, fut reçu avocat au Parlement, puis se livra à l’étude de la médecine et devint doyen de la Faculté de médecine de Paris de 1598 à 1600. Son zèle extraordinaire pour les intérêts de sa corporation le fit surnommer l’Atlas des Écoles. {a} L’obligation pour les pharmaciens de ne délivrer de remède que sur une ordonnance signée d’un médecin fut décrétée sur ses instances par le Conseil. On lui doit aussi une réforme du Codex. {b} Il a laissé quelques ouvrages littéraires et, dans le domaine médical, outre une quinzaine thèses, un ouvrage aussi bref que son titre :

Avis sur la peste. {c}


  1. V. note [3], lettre de Reiner von Neuhaus datée du 24 juin 1663, pour le mythe attaché au titan Atlas.

  2. G.D.U. xixe s. et O. in Panckoucke.

  3. Paris, David Douceur, 1606, in‑8o de 64 pages, dédicace signée Ellain, de Paris, le 12 juillet 1606.

11.

Giulio Paolo Crasso de Grassi (Crassot dans le manuscrit), médecin de Padoue, mort en 1574, a traduit des ouvrages d’Hippocrate, de Galien, d’Arétée, {a} de Rufus d’Éphèse, du traité d’anatomie de Théophile Protospathaire. {b} On a aussi de lui quelques ouvrages originaux, dont :

Guy Patin faisait à Crasso l’honneur de sa galerie de portraits sans doute parce qu’il prisait ses traductions latines des auteurs médicaux grecs, mais il n’a pas parlé de lui ailleurs dans ses lettres.

12.

Tommaso Campanella (Stilo, Calabre 1568-Paris 1639), enfant prodige, entra chez les dominicains et exposa très vite des idées de tolérance politique et religieuse qui lui valurent les foudres de Rome. Il ne dut son salut qu’à l’intérêt pour l’astrologie qu’il partageait avec le pape Urbain viii. Il vint finir ses jours à Paris sous la protection de Louis xiii et de Richelieu. Ses nombreux ouvrages touchent à la philosophie politique, à la théologie et aux sciences occultes. Guy Patin admirait particulièrement ses surprenants :

Medicinalium, iuxta propria principia, libri septem. Opus non solum medicis, sed omnibus naturæ et privatæ valetudinis studiosis utilissimum.

[Sept livres d’affaires médicinales, suivant ses propres principes. Ouvrage qui est fort utile non seulement aux médecins, mais aussi à tous ceux qui ont du goût pour la nature et pour leur santé personnelle]. {a}


  1. Lyon, Jean Pillehotte, 1635, in‑4o de 690 pages couvrant l’ensemble de la physiologie et de la pathologie médicales, et de la thérapeutique.

Dans son Lectori S. [Salut au lecteur], Campanella a expliqué son puissant intérêt pour la médecine :

Ne vero te terreat, Humanissime Lector, quod abstrusiora in illo Medicinæ præcepta tractentur a Monacho Theologo, id est, a professione artis Medicinæ viro penitus alieno ; alterius siquidem professionis ab ea de qua scripserunt, innumeros fere connumerant antiquorum monumenta Magistros : quos tamen erudite scripsisse scimus. Testis est Celsus ille perfloridus, professione Grammaticus. Testis et Dioscorides non Medicus, sed Miles, quorum tamen amborum extant exquisitissimi de re Medica commentarii. Testis et Aratus, qui cum nil minus quam Astronomiam profiteretur, opus tamen aureum Astronomicum æternitati consecravit. Testis denique Columella, Cato, Varroque, qui mira plane sedulitate immortales atque revera nunquam intermorituros de Agricultura fœtus posteris reliquerunt, licet Agricola illorum nemo unquam existisset. Ideoque ne mireris, optime Lector, si Theologus de Medicina coniungere. Illa siquidem immortalem Animam, hæc mortale Corpus contemplatur.

[Ne t’épouvante pas, très aimable lecteur, qu’un moine théologien, homme tout à fait étranger à la pratique de l’art médical, traite ici de ses très secrets préceptes car, de fait, les ouvrages des Anciens comptent un nombre presque incalculable de maîtres qui ont écrit sur une profession qui n’était pas la leur, et nous savons néanmoins qu’ils l’ont fait avec érudition. Témoin, ce très brillant Celse, {a} qui était grammairien ; témoin aussi, Dioscoride, {b} qui n’était pas médecin mais soldat ; mais tous deux ont produit de très raffinés commentaires sur la médecine. Témoin encore, Aratos qui, sans rien connaître à l’astronomie, ne lui en a pas moins consacré un ouvrage qui aura l’éclat éternel de l’or. {c} Témoins enfin, Columella, {d} Caton {e} et Varron, {f} dont l’admirable application a laissé à la postérité d’immortels enfants sur l’agriculture, dont le souvenir ne s’éteindra sûrement jamais, bien qu’aucun d’eux ne fût cultivateur. Ne sois dont pas surpris, excellent lecteur, qu’un moine aille se mêler de médecine, car elle traite du corps mortel quand la théologie traite de l’âme immortelle]. {g}


  1. V. note [13], lettre 99, auteur latin de huit livres de Medicina, mais dont la profession reste hypothétique.

  2. V. note [7], lettre 103, pour Dioscoride, botaniste grec qui fut sûrement soldat et peut-être médecin.

  3. Aratos de Soles, poète grec du iiie s. av. J.‑C., auteur des Phénomènes, long poème sur l’astronomie.

  4. V. note [32], lettre 99.

  5. Caton le Censeur, v. note [5] du Manuscrit de Guy Patin contre les consultations charitables de Théophraste Renaudot.

  6. V. note [1], lettre 14.

  7. V. notes [9] et [10] du Naudæana 1, pour un complément biographique sur Campanella.

13.

Pietro Sarpi, dit Fra Paolo (Venise 1552-ibid. 1623), fils et orphelin d’un négociant ruiné, fut élevé par un oncle qui tenait une école. Brillant élève, il entra à 13 ans dans l’Ordre des servites (v. note [5] du Borboniana 6 manuscrit) et substitua alors à son prénom de Pietro celui de Fra Paolo. Ayant reçu la prêtrise en 1574, Sarpi s’acquit d’abord un grand renom de théologien, puis étendit son génie à l’ensemble des connaissances de son temps. La partie la plus fameuse de sa vie commença en 1589 avec son retour à Venise où il se fit le champion efficace de l’opposition au pape. Sarpi a laissé de nombreux écrits principalement consacrés à la théologie, à la politique, au droit et à l’histoire. Il est surtout connu pour son Histoire du concile de Trente, publiée pour la première fois sous pseudonyme {a} et le titre de :

Historia del Concilio Tridentino. Nella quale si scoprono tutti gl’ artificii della Corte di Roma, per impedire che né la veritá di dogmi si palesasse, né la riforma del Papato, et della Chiesa si trattasse. Di Pietro Soave Polano.

[Histoire du concile de Trente. {b} Dans laquelle sont mis au jour tous les artifices de la curie romaine {c} pour empêcher que la vérité des dogmes ne soit mise en doute, et que la réforme de la papauté et de l’Église ne soit contestée. Par Pietro Soave Polano]. {d}


  1. Pietro Soave Polano [Pietre Soave natif de Pologne], anagramme de Paolo Sarpi Veneto [Paolo Sarpi natif de Venise].

  2. V. note [4], lettre 430.

  3. V. note [8] du Borboniana 1 manuscrit.

  4. Londres, Giovan. Billio, Regio Stampatore [Imprimeur du roi], 1619, in‑fo de 806 pages. Cette édition princeps a été suivie de nombreuses autres, italiennes, latines et françaises ; la première traduction en français a paru à Genève, Étienne Gamonet, 1621, in‑4o de 972 pages.

V. note [13] de la Consultation 16 pour la contribution de Fra Paolo à la découverte des valvules veineuses.

14.

Tutélaire : « qui a pris en sa protection quelque chose. Il y a des anges tutélaires des royaumes et des villes, et même des hommes en particulier qu’on nomme les anges gardiens. Saint Denis est le patron tutélaire de la France. Les païens avaient aussi leurs dieux tutélaires, leurs pénates » (Furetière).

Les portraits accrochés dans le cabinet de Guy Patin avaient changé depuis 1650 (lettre du 2 décembre 1650 à André Falconet ) :

15.

« Vous vous reconnaîtrez vous aussi, mêlé aux princes achéens » (Virgile, Énéide, chant i, vers 488, avec Se au lieu de Tu).

16.

Le corps d’un pendu en hiver était la belle aubaine pour une dissection anatomique, mais Guy Patin nous apprend ici que les professeurs de la Faculté ne se précipitaient guère pour présider à cet exercice didactique.

Michel ii de La Vigne (v. note [22], lettre 237), Guillaume Petit (v. note [46], lettre 442) et Jacques Perreau (v. note [14], lettre 146) étaient alors respectivement professeurs en exercice de physiologie, de pathologie et de chirurgie, comme l’indique la liste des docteurs régents établie par le doyen Merlet le 4 novembre 1656 (Comment. F.M.P., tome xiv, fos 284‑287).

17.

Les œuvres complètes de Jan i van Heurne, ont finalement été rééditées à Lyon par Jean-Antoine ii Huguetan et Marc-Antoine Ravaud en 1658, en un volume in‑fo ou deux volumes in‑4o (v. note [12], lettre 446) ; mais je n’ai pas vu d’édition de Rotterdam.

V. note [33], lettre 285, pour les Opera de Daniel Sennert (édition de Lyon, 1656).

18.

Leipzig, en Saxe, « célèbre par son commerce, ses foires, son Université, et par la pureté avec laquelle on y parle la langue allemande, est capitale du Cercle de Leipsig, qui est la partie septentrionale de la Misnie » (Trévoux).

19.

« pour faire fortune, honnêtement, ou sinon par quelque moyen que ce soit » (Horace, v. note [20], lettre 181) ; la nouvelle édition des Institutiones de Lazare Rivière (v. note [5], lettre 429) à Leipzig était sans doute une contrefaçon dont je n’ai pas trouvé trace dans les catalogues.

20.

« d’un certain catarrhe épidémique due à l’écoulement d’une sérosité maligne venue du cerveau, qui descend doucement et insensiblement vers la gorge. Chez quelques-uns même, elle s’insinue jusqu’au poumon et provoque une toux pénible. Le plus grand et le plus salutaire de tous les remèdes en est la saignée, qui permet de retirer des veines la pure pourriture qui s’y tient. Je n’ai eu entre les mains personne que ce moyen n’ait tiré d’affaire. »

21.

Guy Patin a décrit dans ce paragraphe une infection épidémique des voies aériennes supérieures survenant à la fin de l’hiver et pouvant se compliquer d’infection bronchopulmonaire. Il la distinguait bien de ce qu’on appelait alors (et qu’on appelle toujours) la coqueluche (v. note [26], lettre 99), et qu’on entendait jadis, au temps de Guillaume de Baillou (xvie s.), de toute affection provoquant une forte toux.

Sans doute s’agissait-il d’une épidémie virale commune touchant les voies respiratoires, une forme de grippe. À l’époque de Patin, on croyait que les rhumes provenaient du cerveau et pouvaient de là « tomber » sur les poumons. Aucune maladie ne transforme le sang veineux en « boue », mais les médecins examinaient le sang recueilli par le barbier chirurgien dans la palette et pouvaient être surpris par sa solidification accélérée dans le récipient, témoin d’une inflammation (v. note [6], lettre latine 412) avec augmentation de sa concentration en fibrinogène (principale protéine de la coagulation).

22.

Loreto est un célèbre lieu de pèlerinage à la Vierge, en Italie, à 21 kilomètres au sud d’Ancône. L’église de la Madone y abrite la Santa Casa, ou maisonnette de la Vierge (où Jésus aurait été conçu en son sein par l’intervention du Saint-Esprit), qu’on dit avoir été miraculeusement transportée en 1292 par des anges depuis Nazareth (v. note [36] du Grotiana 1) jusqu’en Dalmatie, puis de là en Italie, sur la côte adriatique, en 1294, où elle changea plusieurs fois de place avant de se fixer à Loreto au xve s. V. note [11], lettre latine 101 pour un ouvrage luthérien (Strasbourg, 1619) qui a nié la réalité de ce miracle. Le culte de Notre-Dame-de-Lorette est encore célébré par les catholiques.

23.

Voir la lettre de recommandation que Charles Spon avait écrite à Guy Patin le 20 février précédent.

24.

« Vale et aimez-moi. » Ce premier post-scriptum est écrit verticalement dans la marge, au verso du second feuillet de la lettre.

25.

Second post-scriptum écrit verticalement dans la marge, au recto du premier feuillet de la lettre.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 6 mars 1657

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(Consulté le 26/04/2024)

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