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Chronophotographie géométrique : hommes et animaux (2)
La chronophotographie permit enfin à Marey d'analyser les mécanismes qui permettent aux humains et aux animaux avec lesquels nous partageons cette planète de se propulser. En 1884 il commença l'analyse de la dynamique humaine avec la manière dont nous sautons.
Travaillant avec des gymnastes de l'École militaire de Joinville, Marey marqua leurs membres, leurs articulations et leur tête avec des bandes et des boutons argentés qui traçaient leurs mouvements le long du hangar noir. Il employa la caméra pour tracer la trajectoire du centre de gravité dans différents types de sauts, et pour montrer ce qui se produit exactement dans chaque partie du corps quand la force de l'atterrissage est amortie par la flexion des genoux, ou, à l'opposé, ce qui survient lorsque les genoux restent tendus et que toute la force du saut est conduite jusqu'aux pieds.
Marey utilisait souvent le dynamographe en même temps qu'il chronophotographiait ses sujets. Les hommes portaient des chaussures dynamographiques dont les pointes (plutôt que les talons) contenaient une petite capsule d'air qui transmettait la pression de leurs pieds sur le sol vers un tambour récepteur que l'on aperçoit dans les expériences.
Les données que Demenÿ et Marey tirèrent de ces expériences corroborèrent l'importance que Marey avait déjà assignée au mouvement du centre de gravité du corps : elles montraient que toutes les actions musculaires qui élèvent le centre de gravité du corps augmentent la pression sur le sol, et que toutes les actions qui abaissent le centre de gravité diminuent la pression ; plier les genoux, en d'autres termes, limite les effets de la fatigue.